William et Cie de Peter Ackroyd

À la fin du XVIII siècle, le jeune William Ireland, 17 ans, entre en possession d’un document signé par Shakespeare. Il le montre à son père qui voit rapidement tout le profit qu’il pourrait en tirer, surtout que rapidement William découvre d’autres documents dont il refuse de divulguer la source. Le jeune homme rencontre Charles et Mary Lamb, frère et sœur, qui sont tous deux passionnés par Shakespeare.

Avant de lire ce livre, je n’avais jamais entendu parler de William Ireland, ni de Charles et Mary Lamb. Si vous êtes dans ce cas, je vous conseille de ne pas chercher sur Internet qui ils sont avant votre lecture. Je vous dirai juste que Charles et Mary ont écrit Les contes de Shakespeare qui sont des résumés pour enfants des pièces de l’auteur.

Peter Ackroyd nous précise qu’il a modifié leur biographie. C’est effectivement le cas (il n'y a par exemple aucune preuve que Mary et William se soient rencontrés), mais je lui pardonne aisément car il en a fait quelque chose de très romanesque, notamment au sujet du personnage de Mary dont le destin s’identifie en partie à celui d’une héroïne shakespearienne bien célèbre, mais je ne vous dirai pas laquelle.

J’ai eu des difficultés à rentrer dans le roman. Le début m’a paru très brouillon. J’avais du mal à me repérer dans l’ouvrage et dans les personnages. Une scène de dépucelage sur le toit d’une diligence (sérieusement ? ? ?) a failli me faire stopper ma lecture, mais j’ai trouvé la chute assez drôle. Mais, j’ai bien fait de persévérer. À partir de la rencontre entre William et Mary, je n’ai plus lâché l’ouvrage.

C’est surtout le destin de celle-ci qui m’a beaucoup touché. La jeune femme dévore les livres de son frère et regrette de n’avoir pas reçu la même éducation que lui. Elle vit avec son père qui est atteint d’une forme de sénilité et qui dit tout ce qui lui passe par la tête (ce qui donne parfois des dialogues très drôles). Sa mère est toujours en train de lui donner des conseils ou des ordres. Mary passe quasiment toute la journée cloîtrée chez elle puisque, comme toute fille de bonne famille, elle ne peut pas exercer d’activité. De plus, son visage a gardé les cicatrices de la variole, ce qui fait qu’elle n’aime pas particulièrement rencontrer des personnes. Elle a une vie très solitaire et elle s’ennuie profondément. Sa rencontre avec William va donc être une bouffée d’oxygène, puisqu’ils vont s’entretenir d’un sujet qui leur tient à cœur tous les deux : Shakespeare. Mais, à force de se rapprocher tout le monde se demande si ce n’est pas plus qu’une simple amitié littéraire, même si les deux le nient.

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On se demande aussi combien de documents William va trouver et s’il va révéler le nom du mystérieux propriétaire de ces documents. J’avoue que je n’ai rien vu venir.

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Au final, j’ai été touchée par le destin de Mary qui est en partie vraie et j’ai été très surprise par l’histoire de William Ireland (dont beaucoup d’éléments se sont déroulés comme dans le livre).

C'est un résumé fort tentant ! (j'étais persuadée de connaître cet auteur, mais je crois que je confonds avec Le meurtre de Roger Acroyd )

  N'étant pas fan d'Agatha Christie, j'ai fait l'inverse, j'ai réagi après qu'il s'appelait comme le personnage !

J'ai dévoré ce roman en deux jours, c'est donc dire si j'ai aimé   

Je connaissais Peter Ackroyd pour une relecture de Frankenstein qu'il avait écrite et que je n'avais pas vraiment aimé, mais ce William et Cie est un roman d'une excellente facture et passionnant à lire : je n'avais jamais entendu parler de William Ireland ni de Charles et Mary Lamb mais j'ai désormais très envie d'en savoir plus sur eux et voir quels sont les éléments que Peter Ackroyd a inventé ou modifié pour son roman   

L'intrigue est effectivement assez lente à démarrer (et la scène de la diligence assez dispensable) mais une fois que les trois héros se rencontrent et que Shakespeare fait son entrée, les choses s’accélèrent au point qu'on a dû mal à lâcher le livre : William et Cie contient de nombreuses références à l'oeuvre du Barde et toute cette histoire autour de pièces disparues refaisant surface est vraiment bien écrite (même si j'avais soupçonné assez tôt la vérité).
J'ai aussi apprécié les éléments plus implicites du récit, à savoir ce qui concerne les motivations des personnages : je rejoins l'avis de Shelbylee sur Mary Lamb, elle m'a touché pour les mêmes raisons et j'ajouterais William Ireland, jeune homme très intelligent et ambitieux mais freiné par ses origines modestes et un père assez autoritaire et méprisant.

Ça m'a l'air très tentant!

Je suis bien contente que tu l'aies apprécié aussi   

Je l'ai lu aussi très vite et je n'avais pas eu trop le temps de réfléchir à la solution. Je me doutais bien que

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Du coup, pour William, même si j'ai beaucoup aimé découvrir le personnage

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Concernant ton second spoiler, je n'ai pas ressenti cette trahison car le fait que

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m'a semblé logique au vu de la relation qu'il entretient avec son père : leur passion pour Shakespeare est la seule chose qui les lie et qu'ils ont en commun, donc j'ai pensé que sa démarche avait pour but de faire plaisir à son père et obtenir une certaine valeur à ses yeux (par exemple, le fait qu'il montre toujours ses trouvailles à son père avant de les divulguer à d'autres, la création d'un "musée Shakespeare" dans sa boutique...)
Les choses dérapent ensuite peu à peu quand il se rend compte de la notoriété que ça lui apporte, mais je pense pas que sa démarche ait été dès le début manipulatrice ou mauvaise.

Oui c'est vrai, mais je me suis identifiée à Mary

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Effectivement si on se place du point de vue de Mary, l'attitude de William est beaucoup plus méprisable. Mais du coup, j'aime bien le parallèle que cela créé avec

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Finalement, en plus d'être bien écrit, ce roman est riche en réflexions et en discussions  

Oui ce parallèle est même évoqué par Peter Ackroyd lui-même à un moment et il a effectivement de multiples résonances.

Tu verras aussi quand tu liras sa biographie de Shakespeare que tu y retrouveras certains éléments qui sont dans le livre, vu qu'il devait la rédiger ou la préparer au moment de l'écriture de ce livre.