W. Somerset Maugham : The Painted Veil et autres oeuvres

William Somerset Maugham est né en 1874 à l’ambassade britannique de Paris et le français était sa langue maternelle bien qu'il ait écrit en anglais. Ce n’est que vers l’âge de dix ans qu’il retourne en Angleterre où il vit une adolescence plutôt malheureuse, tant chez son oncle vicaire qu’à l’école où il est interne. Après avoir étudié la littérature, la philosophie et l’allemand à l’université de Heidelberg, il entreprend des études de médecine. Son expérience de médecin lui permettra de voir des personnes d’un autre milieu que le sien et inspirera son premier roman Liza of Lambeth (1897). Mais il délaisse ce métier pour se consacrer à l’écriture, et aussi pour servir la couronne britannique en tant qu’agent secret pendant un temps. Il voyage beaucoup, ce qui influence son œuvre.


Beaucoup d’entre vous connaissent The Painted Veil, un roman qui pourtant n’est souvent pas considéré comme une œuvre majeure de cet auteur. C’est un roman magnifique, très accessible en VO d’ailleurs. Il est cruel et triste mais le style de l’auteur dégage une passion, un lyrisme superbe. Cela dit, on m’a déconseillé la traduction française disponible chez 10-18, La Passe Dangereuse (titre que je n’ai jamais compris d’ailleurs).
J’ai lu également Rain and other South Sea Stories. Très vite, il y a de quoi être déprimé, il n’y a jamais de bonheur ou alors l’auteur détourne ça grâce à l’ironie (aargh! C’est cruel mais c’est génial ^^), on se demande toujours si ça va terminer par une tragédie ou juste une réflexion amère. Bref, armez vous de joie avant de lire. Mais encore une fois, c’est magnifique. Somerset Maugham a un don incroyable pour insuffler un certain romantisme à des personnages qui a priori en manquent totalement et rendre la plus banale des rencontres magique grâce à l’illusion dont usent les poètes .

Je n’ai encore rien lu d’autre de lui mais je compte bien continuer.
Et vous qu’avez-vous lu ? Qu’avez-vous aimé ou détesté ?

Une liste des œuvres principales de W. Somerset Maugham :
Liza of Lambeth (Liza), roman
Of Human Bondage (Servitude Humaine), roman semi autobiographique
The Moon and the Sixpence (L’Envoûté), roman basé sur la vie de Paul Gauguin
The Trembling of a Leaf : c’est ce que j’ai lu sous le nom de Rain and other South Sea Stories
The Painted Veil (La Passe Dangereuse), roman
Theatre (La Comédienne), roman
The Summing Up (Mémoires), autobiographie
The Razor’s Edge (Le Fil du Rasoir), roman
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Great Novelists and their Novels : Sur les grands romanciers et leurs romans.
Je vous mets le top 10 trouvé sur internet parce que je trouve qu'il correspond assez aux goûts sur le forum :
1 Léon Tolstoï Guerre et Paix 1866
2 Honoré de Balzac Le Père Goriot 1834
3 Henry Fielding Tom Jones 1749
4 Jane Austen Pride and Prejudice 1813
5 Stendahl Le Rouge et le Noir 1831
6 Emily Brontë Wuthering Heights 1848
7 Gustave Flaubert Madame Bovary 1857
8 Charles Dickens David Copperfield 1849-50
9  Fedor Dostoevsky Les Frères Karamazov 1851
10 Herman Melville Moby Dick 1851
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Et de nombreuses nouvelles…

Merci Lise pour cette présentation ! Je ne connais pas encore cet auteur. Ce que tu en dis m'intéresse beaucoup. Je n'ai pas encore vu The Painted Veil. Oui, je sais aujourd'hui j'avoue tout (cf. Le topic sur Richard Curtis).

La liste que tu donnes à la fin, ce sont les romans préférés de l'auteur ? En tout cas je l'aime beaucoup, et effectivement elle reflète pas mal les goûts sur ce forum je pense.

Merci pour cette présentation Lise bennet!!! J'adoore cet auteur. J'ai lu certains de ses romans : La passe dangereuse, Le fugitif, la comédienne, le fil du rasoir et certaines de ses nouvelles qui viennent d'ailleurs d'être publiées dans leur intégralité chez Omnibus (j'aime particulièrement celles tirées du recueil Mr ashenden, agent secret qui s'inspire de l'expérience d'agent secret de Maugham durant la guerre.
J'aime beaucoup son écriture, c'est assez cynique, mysogyne parfois et ironique.
En ce qui concerne La passe dangereuse, je l'ai trouvé moi aussi assez dur, j'avais beaucoup de peine pour Walter , et la fin est vraiment très cruelle. en revanche , il me semble que l'adaptation a édulcoré cette fin.

Pour ce qui est de la traduction 10/18, j'ai entendu dire aussi qu'elle était partiellement tronquée (je me demande pourquoi). Malheureusement, les romans de Maugham ne sont disponibles que dans cette édition (quand ils sont encore édités). Ce serait bien qu'un autre éditeur les édite, car ce sont vraiment de bons romans.

Je crois que je vais faire l'impasse pour le moment en ce qui me concerne, je n'ai pas trop la tête à lire des choses trop cyniques ou tragiques...

Mais j'ai vu la bande annonce de The Painted Veil et ça a l'air très beau... on va dire film à mettre sur ma PAV.

Merci pour l'ouverture de ce topic, Lise !

J'ai découvert W.S. Maugham grâce à The painted Veil (La Passe dangereuse), lu dans l'édition 10/18 qui est effectivement tronquée, et que je n'avais pas plus aimé que ça, même si j'avoue ne plus très bien me rappeler pourquoi. Je crois que j'avais trouvé Walter complètement irresponsable, et l'héroïne complètement idiote

Spoiler:

En plus, dans mon esprit, les personnages secondaires n'étaient pas suffisamment creusés.

Par contre, je me souviens très bien de la page qui ouvre le roman, et qui elle est très très bien :

Spoiler:

J'ai enchaîné avec La comédienne, qui m'a bien davantage convaincue et que j'ai trouvé beaucoup plus intéressant dans son portrait d'une comédienne qui confond sa vie avec une scène de théâtre. Ce roman a d'ailleurs été adapté assez récemment au cinéma ; le film n'est pas un chef d'oeuvre, mais se laisse regarder très agréablement, et l'actrice principale, Annette Bening a un sacré abattage. J'ai offert le livre à l'une de mes proches qui l'a elle, en revanche, trouvé bourré de clichés...

La bande-annonce de l'adaptation, rebaptisée pour l'occasion Being Julia (Adorable Julia) :

Le film, et le livre plus encore, sont tous deux délicieusement drôles, cyniques et cruels...

Et sinon, j'ai lu Le Fil du rasoir, qui, quoique bien écrit, m'a profondément ennuyée, mais qui a beaucoup plu à la personne dont je vous parlais et qui n'avait pas aimé La comédienne. Le Fil du rasoir a été adapté avec Gene Tierney dans l'un des rôles principaux, mais cette adaptation, que je n'ai jamais vue, est apparemment loin de faire l'unanimité

Il y aussi eu une adaptation de Il suffit d'une nuit avec Kristin Scott Thomas que je n'ai malheureusement pas pu voir. J'avais beaucoup aimé ce court roman.

Merci pour vos réponses .

@ Damien : il est encore temps de te rattraper . Oui, les romans que je cite à la fin du post sont apparemment ses préférés, il en parle dans le livre nommé au dessus du top 10 .

@ Popila : j'ai adoré le passage que tu cites en premier. Je trouvais que c'était éminemment cynique de la part de l'auteur . Merci pour la bande annonce de Being Julia, je crois que je vais me laisser tenter par le livre .

@ JO : Le film est moins cynique que le livre et les images sont effectivement très belles .

@ Miss Virginia : Oui, j'ai oublié de parler du film The Painted Veil. En effet les images sont très belles et l'histoire en elle-même reste plutôt triste mais le côté cruel assez caractéristique de Maugham passe un peu à la trappe, la fin est comme tu l'as dis édulcorée. Ce qui ne m'a empêchée d'apprécier le livre après avoir vu le film .

J'ai lu le livre "la passe dangereuse" à la suite de la vision du film. J'ai trouvé le film très beau (mais je pense que le décor y est pour beaucoup) et le livre, pas gai certes, mais j'ai aimé.
J'etais dans une passe Fitzgerald et ce n'etait pas gai non plus. Donc la passe dangereuse ne pas réellement choquée par sa noirceur. Je me souviens avoir trouver l'héroïne stupide et avoir plaint le mari. Mais j'avais aimé les personnages secondaires et la manière de retranscrire le contexte (la maladie, l'Asie).
Un bon livre pour moi.

J'ai fini tout récemment Il suffit d'une nuit et j'ai beaucoup aimé;

Le roman raconte l'histoire d'une jeune et jolie veuve, Mary, qui prend des vacances prolongées à Florence, hébergée par des amis; elle ne croit plus à l'amour et surtout pas aux mariages d'amour, puisque le sien s'est très mal passé avec un mari qu'elle adorait mais alcoolique et joueur invétéré; depuis quelques temps, elle est courtisée par Edgar, un ami de longue date de sa famille; il a 25 ans de plus, mais Mary le respecte et l'apprécie beaucoup et sait qu'il fera un compagnon fiable, tout le contraire de son premier mari; mais un soir, alors qu'elle rentre d'une soirée chez des amis, elle va faire une rencontre inattendue qui va la conduire dans une nuit pleine de rebondissement et se voit dans l'obligation de faire appel à Rowley, un dragueur à la mauvaise réputation, pour l'aider à se sortir d'une situation délicate;

Le roman est très court et se lit vite; on passe pas mal de temps avec Mary et ses états d'âme; elle n'a pas eu un mariage facile; Mary est donc un personnage un peu endormie au début du roman entre mélancolie et romantisme, on sent qu'elle ne vit pas dans son monde; d'ailleurs, les choix qu'elle va faire ce soir là en rentrant chez elle, étaient idiots et inconscients, mais elle ne s'en rendra compte que trop tard;

Si j'avais un peu d'antipathie pour le personnage de Rowley au début du roman, ça n'a pas duré; j'ai adoré son coté nonchalant et dilettante; il est souvent invité dans la bonne société puisqu'il est riche et on tolère ses mauvaises manières et sa mauvaise réputation mérité, parce qu'il amuse la galerie quand il est dans les parages; il viendra au secours de la belle Mary mais n'en perdra pas ni son sens de l'humour, ni son sens de la répartie, et rien ne lui enlèvera son sang froid et son air blasé; Rowley a tout de l'anti héros;

J'ai aussi beaucoup aimé la plume de Maugham et j'ai bien envie de continuer à lire ses romans; dans ma PAL me reste Le fugitif et Mr Ashenden, agent secret

Trillian a écrit:

J'ai fini tout récemment Il suffit d'une nuit et j'ai beaucoup aimé;

Je l'ai lu il y a un certain temps également, et comme toi j'avais bien aimé. Et comme toi, le personnage de Rowley m'a vraiment séduite.

J'ai sans doute moins aimé ce roman que "La passe dangereuse" mais assez pour me convaincre que Maugham est un auteur que j'aimerais encore plus découvrir.

J'ai aussi quelques livres de lui dans ma PàL que j'avais trouvé dans différentes bourses aux livres : Le fil du rasoir, Catalina, Madame la Colonelle et Vacances de Noël. l faut juste que je lui fasse une petite place parmi mes prochaines lectures

Après Il suffit d'une nuit, je continue de lire les oeuvres de Maugham avec Le fugitif et je ne suis pas déçue!

Le docteur Saunders, anglais installé en Chine dans les années 30, est très réputé dans son domaine et accepte d'opérer un client chinois riche, vivant sur une ile isolée et lointaine; une fois son boulot exécuté, le docteur s'ennuit en attendant le navire du retour. Au bout de quelque semaines d'attente, le docteur Saunders rencontre le capitaine Nichols et le jeune Fred Black, qui viennent de faire escale; le docteur sympathise et demande au capitaine de l'emmener pour une escapade d'une semaine jusqu'à la prochaine escale, afin de le rapprocher de sa destination; en échange, le docteur fera tout son possible pour soigner les maux d'estomac du docteur. Mais cet arrangement n'est pas du gout du jeune Fred Black, qui cache un passé trouble.

Après avoir lu Il suffit d'une nuit, je continue de lire les romans de Maugham; j'aime beaucoup son style et Le fugitif ne fait pas exception; plus que l'histoire, j'ai adoré les personnages, tous très humains dans leurs défauts et dans leurs natures;

Le docteur Saunders est plus observateur qu'acteur dans cette histoire. Il prend plaisir à voir les humains de son entourage vivre, prendre des décisions, se planter et recommencer. Le docteur Saunders adore regarder ses semblables confirmer ce qu'il a appris sur la nature humaine et leurs défauts.

Le capitaine Nichols n'est pas mal dans son genre aussi, c'est le vieux loup de mer par excellence, escroc à ses heures, qui n'a jamais réussi à faire une carrière digne de ce nom dans la marine et qui en est réduit à des magouilles de bas étages. Malgré ces gros défauts et au fait qu'on ne peut pas lui faire confiance sous peine de le regretter amèrement, j'ai tout de même eu beaucoup de sympathie pour ce personnage qui est au final, très drole.

Les pages défilent vite en compagnie de ces trois personnages qui vont vivre une semaine ensemble sur leur rafiot avant de faire escale sur une ile qui vont permettre de nouvelles rencontres;

En bref, j'ai adoré suivre les analyses de la nature humaine du docteur Saunders, cynique au départ mais qui se laisse un peu attendrir sur la fin; ce qui est sur, c'est que je lirais d'autres romans de cet auteur britannique!

J'ai lu pendant les vacances The Painted Veil, et c'est un roman que j'ai énormément aimé.
Je suis d'accord avec Popila pour dire que le début est brillant : cet homme et cette femme seuls et à moitié dévêtus qui tremblent parce qu'elle a vu (ou a cru voir) quelqu'un tourner la poignée, c'est extraordinaire.
Étonnamment, j'ai adoré ce livre alors que je n'ai pas du tout aimé les personnages, sauf quelques personnages secondaires comme Waddington. Kitty est un monstre d'égoïsme et de frivolité ; son mari Walter est un homme très dur et en fait assez cruel sous ses dehors d'humaniste. Quant à Charles Townsend ...
Mais je trouve que c'est une description assez fine et intelligente des relations humaines, dans ce qu'elles peuvent avoir de plus sombre et de plus désespéré.

En revanche, j'ai été hyper déçue par la fin, que je trouve kitsch et niaise. Suis-je la seule à qui c'est arrivé ?

Spoiler:

J'ai lu aussi Painted veil après avoir vu le film.
Avec le film, j'étais restée sur ma faim et j'ai voulu combler ce manque avec le livre mais comme Akina j'ai été aussi déstabilisée par la touche finale. Ceci dit le bilan de cette lecture m'a plutôt bien convaincue de tenter une aventure de cet auteur qui donne un ton délicat agréable et fort en mots à ses personnages que j'ai trouvé très ben travaillés.

Akina a écrit:

En revanche, j'ai été hyper déçue par la fin, que je trouve kitsch et niaise. Suis-je la seule à qui c'est arrivé ?

Spoiler:

Oui, la fin n'est pas satisfaisante ; personnellement, j'ai du mal à croire

Spoiler:

Sinon, c'est vrai que c'est bien écrit.

Pour ceux et celles qui ne sont pas encore au courant, un roman de Somerset Maugham vient d'être publié aux éditions du Livre de Poche. Il s'agit de Mrs Craddock. Personnellement, je n'avais pas entendu parler de ce roman...

Je l'avais acheté en grand format d'occasion mais je n'ai pas encore eu le temps de le lire; la 4e de couverture m'avait beaucoup tenter!

Trillian, ça m'a attirée moi aussi!!!

En parler me donne bien envie de le lire le plus rapidement possible!!

J'ai achevé ma lecture du Voile des Illusions/The painted Veil, il y a quelques jours et j'avoue que je suis encore assez perplexe face à ce livre. L'ai-je aimé? Ou pas? Je ne sais pas trop quoi dire. Je ne lis pas vos commentaires précédents pour ne pas me laisser influencer par vos points de vues différents ou semblables. Il me semble juste me souvenir que globalement, ce roman était assez apprécié dans l'ensemble.
Parlons déjà du style de l'auteur (du moins de la traduction, malheureusement tronquée, je le sais maintenant) et je dois dire que j'ai beaucoup apprécié ce style assez simple (mais pas simplet, pas du tout), fluide et surtout le gros aspect positif pour moi: qui sait dire un maximum de choses en une économie de phrases. C'est vrai: qui se douteraiS en ouvrant ce livre à trouver tout ce qu'on y trouve? Il est tellement court mais tellement fort et tellement marquant! (En fait, si, je crois que j'ai aimé ce livre).
On y trouve à l'intérieur toute une palette de sentiments d'une extrême violence, les personnages n'ont, il m'a semblé, aucun repos.
J'ai admiré, au-delà des mots, le personnage de Walter, on pourrait facilement le trouver froid et affreusement insensible mais si on gratte le vernis, c'est un homme qui aime sa femme au delà de tout mais qui est profondément blessé par le fait qu'elle ne l'aime pas, voir même le méprise. Et puis je me refuse à croire la théorie selon laquelle il a voulu emmener sa femme là-bas, avec cette épidémie de choléra, pour la tuer.
Il n'en va pas de même pour Kitty que j'ai trouvé affreusement inconséquente et vaine, que je n'ai pas aimé du tout, je n'arrive pas à croire qu'il soit possible de s'attacher à elle (y en a t-il parmi vous qui l'ont aimé?). En plus, quand on sent qu'elle arrive à s'élever un peu au contact des sœurs et des orphelines chinoises et face à toute cette misère, son retour à Hong-Kong et l'ignoble acte qu'elle commet avec Charlie me l'a rendu puissance 1000 encore plus abject que ce que je la considérais au début! Et puis même durant l'agonie de Walter, j'ai trouvé qu'elle cherchait un peu trop à s'amender auprès de son mari plutôt que de l'aider à passer sereinement dans l'au-delà et à avoir une attitude digne et adéquate face à cette situation.
Le personnage qui m'a ensuite énormément touché est le personnage de la mère supérieure dont j'ai trouvé les interventions et les dialogues toujours éclairants et pertinents.
J'ai aussi beaucoup aimé la femme mandchoue qui vit avec Waddington, dommage qu'on ne la croise que dans une seule scène, elle m'avait l'air fascinante.
J'ai beaucoup aimé l'ouverture du roman également qui me semble être le meilleur début de roman jamais écrit auparavant, on entre dans le vif du sujet dans la seconde et cette poignée de porte qui se tourne lentement donne des sueurs froides aux deux personnages mais aussi bel et bien au lecteur qui pourtant, lui, n'a rien à se reprocher. Je dois dire que je suis restée baba devant l'efficacité de cette scène.
Sinon, je dois dire qu'il y a nombre de passages extrêmement marquants dans ce livre, entre autre, la déclaration d'amour et la demande en mariage de Walter à Kitty, assez singulière et insolite (!).
Et puis aussi ce discours de Walter sur Kitty où il ne cesse de lui asséner des vérités peu flatteuses, ponctué de ''Mais je vous aimais'', ça m'avait glacé les sangs et avait provoqué en moi une grande incompréhension vis-à-vis de cet homme et de l'amour qui pouvait bien le lier à Kitty. Je trouve d'ailleurs tous leurs échanges entre le mari et la femme avant Mein-Tan-Fu hautement intéressants et hautement glaçants.
Un passage aussi m'a énormément interpellé, du moins une ligne de dialogue qui m'a semblé totalement incongrue et mystérieuse, totalement incompréhensible dans le contexte mais qui, je pense, doit avoir du sens, pour qui le saisit. C'est la phrase que prononce Walter juste avant de mourir :

Citation :

"C'est le chien qui mourut".

Je n'arrive toujours pas à voir où il voulait en venir, car si c'est une métaphore de leur histoire, le chien, pour moi, c'est pas lui. Enfin, je ne sais pas.
J'ai aussi beaucoup aimé la déconvenue que subit Kitty lorsqu'elle va voir son amant et qu'il l'a jette comme une vieille chaussette, j'ai un peu jubilé secrètement (je suis une mauvaise fille mais quoi? elle le méritait tellement et ça se voyait à des kilomètres que cet homme-là n'allait pas tout quitter pour elle!)
J'ai aussi adoré l'évocation de cette région de Hong-Kong, de Mein-Tan-Fu, des environs, de la vie là-bas. Encore une fois, le talent de Maughan est grand car, en peu de mots, on est dedans, on vit à Mein-Tan-Fu et j'admire les auteurs capable d'un tel tour de force.
Il me reste encore à évoquer la fin, et c'est là, que je ne sais pas trop quoi en penser... Ce retour vers son père et le fait qu'elle veuille lui consacrer sa vie me laisse perplexe et me laisse un goût bizarre en bouche. Je ne sais pas ce que j'aurais voulu comme fin (quoi que si: qu'elle s'humanise encore plus et qu'elle et Walter arrive à mieux se connaitre durant cette épreuve de Mein-Tan-Fu et à se trouver et enfin à s'aimer, pourquoi pas mais non...)(quoique je ne sais si elle aurait pu vraiment changer du tout au tout) mais en tous cas, pas celle-ci.
Je dirais aussi que pour le coup le titre français est assez bien trouvé cette fois, un comble si on considère le massacre que semble être la traduction.
En résumé, un très bon livre. Il n'est pas forcément évident de s'attacher aux personnages de ce roman mais l'histoire est réellement prenante et intelligente et Maughan est un bon auteur. Je sais que je le relirais et je pense que je lirais Mrs Craddock vu qu'il vient de sortir en poche et qu'il me fait de l'œil depuis trop longtemps.
Et voilà, il ne me reste plus maintenant qu'à aller lire les deux pages du topic, voir vos avis (et si vous avez lu ce Mrs Craddock aussi) et quels autres romans de Maughan vous recommandez. Et à voir le film également (sûrement dans l'après-midi). J'aime bien les deux acteurs principaux.

Je suis assez d'accord avec ton avis.
Moi, j'ai eu de la tendresse pour Kitty. Ce n'est pas un personnage aimable, mais j'ai fini par m'attacher à elle, un peu comme à une petite soeur qui fait plein de conneries et qui a plein de défauts, mais qu'on aime bien quand même...

Je viens de terminer Mrs Craddock!! J'ai bien aimé ce livre : l'histoire de cette désillusion amoureuse et de l'indifférence. J'ai particulièrement apprécié le personnage de Miss Ley qui observe beaucoup et est assez perspicace.
Ce roman est bourré d'ironie.

J'ai regarder Le voile des illusions avec Naomi Watts et Edward Norton. Nous sommes dans les années 20 et Kitty décide de se marier avec Walter (médecin) pour quitter les conventions de la bourgeoisie anglaise. Ils partent s'installer en Chine mais très vite se couple se dilate et Kitty tombe amoureuse d'un autre homme. Walter l'apprend, veut divorcer mais l'autre homme part... Walter et Kitty (contrainte) quitte les grandes villes pour s'installer dans un village ravagé par le choléra et elle va ouvrir les yeux et voir son époux d'une autre manière.

J'ai trouvé ce film un poil longuet mais les décors, l'histoire et les acteurs sont magnifiques. J'ai appris que ce film était inspiré d'un livre de Summerset (je crois) que j'ai hâte de découvrir

Cet été, j'ai lu 90% des nouvelles de ce recueil, et je me suis régalée. Les éditions Omnibus ont eu la bonne idée de regrouper dans ce volume l'intégralité des nouvelles de W.S Maugham, c'est-à-dire 4 recueils (Les trois grosses dames d'Antibes, Madame la Colonelle, Mr Ashenden, agent secret et Les quatre Hollandais). Toutes ces nouvelles sont merveilleusement écrites et permettent de voyager autour du monde. Beaucoup se déroulent en Asie, d'autres en Italie, en Suisse, en France et en Amérique du Sud. W.S. Maugham avait beaucoup voyagé (il travaillait dans la diplomatie), et cela se ressent. Il était également espion pendant la guerre, et a su réutiliser son expérience dans Mr Ashenden, agent secret. Certaines nouvelles sont drôles, d'autres tragiques ; ce qui est sûr, c'est qu'elles sont toutes passionnantes. A lire absolument !

Je l'ai justement dans ma PAL depuis un bon moment cet omnibus (celui là et trois autre!!) faudrait que je me remette à Maugham, tu me fais envie