Encore un film où les traducteurs se sont bien lâchés sur le titre, puisqu'il n'y a même pas de pyjama dans l'histoire ! (mais le titre original n'est guère plus approprié).
Dans le cadre de l'animation
Oh ! I love New York ! je vous emmène sur
Madison Avenue...
Lover come back est un film de 1961 où l'on retrouve le couple
Doris Day / Rock Hudson ainsi que
Tony Randall, 2 ans après Pillow Talk, dont Emjy a parlé ici
et avant
Ne m'envoyez pas de fleurs (Send me no flowers) leur dernière collaboration en 1964.
L'histoire : Carol Templeton (Doris Day) travaille dans une agence de publicité sur Madison Avenue. Elle apprend qu'un client important cherche une agence. Elle va donc essayer d'obtenir le contrat. Mais, elle arrive trop tard car
Jerry Webster (Rock Hudson) l'a devancée et a réussi à débaucher (dans tous les sens du terme) le client. Carol tente de faire condamner Jerry pour ses pratiques plus que discutables (dîner dans des cabarets où les femmes finissent en petite tenue, soirée de beuverie), mais celui-ci s'en sort grâce à son charme. Quand Carol apprend que Jerry est sur le point d'obtenir le contrat VIP (produit dont personne n'a entendu parler), elle fait tout pour le devancer...
On retrouve ce qui faisait le charme de
Pillow Talk : des dialogues pétillants et des acteurs au meilleur de leur forme.
Comment ne pas être ébloui par le numéro proposé par
Rock Hudson ? Il joue ici un double personnage. Celui de Jerry Webster tout d'abord : séducteur et audacieux, il prend même la place de son patron quand celui-ci est absent et rien ne semble lui résister. Celui de ensuite pour ne pas que Carol Templeton le reconnaisse. Il devient alors timide, maladroit et hésitant, évoque le fait qu'il ne sait pas séduire les femmes (ce qui bien sûr devient un moyen de faire succomber les demoiselles). Même quand, il nous agace, mais quand il ment, on a du mal à résister à son charme (même quand il porte un manteau de fourrure)...
Tony Randall, quant à lui, montre une fois de plus qu'il sait tirer le meilleur parti d'un second rôle. Il est hilarant en patron dépressif et incapable de prendre une décision. Il se laisse mener par le bout du nez par Jerry. Mais, quand on doit désigner un responsable pour un problème, il rejette la faute sur ses employés (essayant même de faire sauter l'un d'entre-eux par la fenêtre pour que l'on puisse l'accuser).
Les dialogues sont très drôles. J'ai noté au vol un petit exemple : " On ne peut pas faire confiance à un homme qui ne se laisse pas corrompre.
- Quelle chance : vous pouvez avoir confiance en moi !"
De plus, le film laisse aussi apparaître une critique légère de ces fameux
Mad Men, prêts à tout pour obtenir un contrat et même à nous vendre n'importe quoi (je vous laisse découvrir ce qu'est VIP, c'est très drôle).
Ce film me laisse quand même avec 2 regrets. Tout d'abord, je trouve qu'il est vraiment
trop calqué sur Pillow Talk. On prend les mêmes acteurs, on fait encore passer Rock Hudson, pour quelqu'un qu'il n'est pas...Cela fait un peu double emploi.
Je trouve qu'on a
sous-employé Doris Day qui passe plus de temps à faire des mimiques qu'à délivrer des phrases bien senties. De plus, on la prend vraiment parfois pour une idiote, certes c'est pour le ressort comique mais il y a des limites
- Spoiler:
quand il lui fait croire que dans sa famille, son frère s'est fait mangé par les cannibales et que son cousin tourne en orbite autour de la terre et passe au-dessus de New York toutes les 97 minutes, c'est un peu gros (et rapide!).
Alors que dans son métier, au contraire, elle ne se laisse pas faire.
Malgré ces quelques reproches, vous pourriez tomber sur bien pire que
Lover come back !