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| Que pensez-vous de la fin de Jane Eyre ? | |
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+8afaucher2001 Miss Virginia sandie Emjy Julia Pickwick Akina Popila 12 participants | Auteur | Message |
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Popila Bookworm
| Sujet: Que pensez-vous de la fin de Jane Eyre ? Mer 19 Sep 2012, 14:36 | |
| C'est une remarque d'Akina faite dans un autre topic qui m'a donné envie d'ouvrir ce sujet. Souvent, les lecteurs trouvent le passage chez les Rivers invraisemblable et cousu de fil blanc, et la fin assez cruelle - Spoiler:
dans la mesure où Rochester, devenu infirme, est considérablement diminué. Et vous, est-ce que vous appréciez la fin de Jane Eyre ? Vous est-il déjà arrivé d'imaginer une fin alternative ? Dites-nous tous ! _________________ |
| | | Akina Bookworm
| Sujet: Re: Que pensez-vous de la fin de Jane Eyre ? Mer 19 Sep 2012, 15:40 | |
| Excellent sujet de débat ! Cette fin fait vraiment débat : après tout, l’intrigue de The Eyre Affair, de Jasper Fforde n’est-elle pas construite la dessus ? Il y a plusieurs aspects qui me gênent dans la fin de Jane Eyre. Qu’est-ce réellement que ce roman ? Dans quelle case le ranger ? Est-ce un roman d’apprentissage dans lequel une jeune fille grandit et se construit ? Ou est-ce une histoire d’amour passionnelle entre Jane et Rochester ? Ou est-ce un peu des deux ? La première partie colle assez bien avec le roman d’apprentissage mais est suffisamment courte pour ne pas trop empiéter sur la seconde. On y découvre en plus comment s’est construite la Jane que l’on voit face à Rochester dans la seconde, son caractère fort, mais bridé par une éducation ultra stricte ; son imagination romanesque et son bon sens solide. La seconde partie est à fond dans le roman d’amour, même si le dialogue avec le roman d’apprentissage n’est pas fini. Jane finit de se « polir » au contact de Rochester ; et surtout, elle découvre l’amour. C’est un peu la cerise sur le gâteau de l’éducation. Arrive la troisième partie et ce jeu de réponds entre les deux premières partie est complètement anéanti. Ce n’est plus un roman d’amour : Rochester n’est pas là, et est à peine abordé. Jane semble avoir plus souffrir dans son orgueil d’avoir été abandonnée au pied de l’autel que dans ses souvenirs de Rochester. Et celui qui le remplace, St-John, ne constitue jamais une menace sérieuse – du moins pour le cœur de notre petite protégée. Ce n’est plus non plus un roman d’apprentissage, Jane n’évoluant plus dans cette partie du roman. On part complètement sur d’autres thématiques. Quand je lis cette partie, j’ai l’impression de lire un autre roman, de qualité beaucoup plus médiocre. Elle fait perdre de la cohérence à l’intrigue.Dans la première partie, des thématiques annonçaient la seconde : l’apprentissage, le statut des jeunes filles pauvres (repris ensuite avec Cécile Warens) ; dans la seconde, des passages rappelaient la première : Jane retourne chez les Reeds ; elle raconte son éducation à Rochester … Arrivée à la troisième partie, on est introduits à de nouveaux personnages, complètement inutiles à l’histoire. Des cousins retrouvés comme dans une mauvaise série B, en plus. Et rien ne fait écho aux deux premières parties. C’est pour cette raison que je préfère le Jane Eyre de Stevenson qui, en zappant cette troisième partie et en la remplaçant par un séjour chez les Reeds, ajoute de la cohérence à l’histoire. Je n’aime pas la troisième partie en elle-même. Je n’aime pas les valeurs de sacrifice et vertu glacée qu’elle véhicule, complètement à rebours de la partie précédente et de la passion qui anime le personnage de Jane – malgré même la froideur victorienne de l’époque. Je n’aime pas que Jane soit recueillie par la charité par les sœurs de St-John ; je n’aime pas St-John, qui est un personnage parfaitement détestable. Et je n’aime pas la toute fin. Que Rochester soit puni pour avoir essayé de sauver sa femme folle, passe encore, même si l’humiliation de cette force de la nature qu’est Rochester m’attriste – Pickwick en parlera bien mieux que moi. Mais cette dernière page où la vue lui revient, pour découvrir le visage de ses enfants : je suis désolée, mais c’est d’une niaiserie achevée. Ce roman, qui était un livre sur la passion romantique, se transforme en manifeste de vertu, comme si Charlotte Brontë n’avait pas assumé elle-même son écrit. Elle transforme un chef d’œuvre en bouquin pour fillette où les vertueux sont récompensés et ceux qui ont pêché, mais se sont repentis, sont punis puis récompensés. AHHHHHHHhhhhhh |
| | | Pickwick Swoon addict
| Sujet: Re: Que pensez-vous de la fin de Jane Eyre ? Mer 19 Sep 2012, 16:34 | |
| ouhhh le gros méchant post à débat sanglant Bon, je préviens que ce message contiendra beaucoup de spoilers. En même temps si vous êtes assez téméraire pour aller lire un sujet consacré à la fin d'un roman sans l'avoir lu vous méritez de vous faire spoiler ... Je n'aime donc pas du tout la fin de Jane Eyre. Contrairement à Akina je n'ai rien de particulier contre la 3° partie du roman. Il me semble qu'après le fiasco du mariage il était nécessaire que les deux se séparent (Jane ne pouvait pas accepter la proposition de Rochester de vivre maritalement sans toutefois être officiellement liés par les liens du mariage). Il était donc nécessaire qu'une séparation intervienne et que pendant ce temps la femme de Rochester décède, laissant nos amis à même de se retrouver. Ce qui me dérange vraiment c'est la "punition de Rochester" i.e. son infirmité à laquelle je ne vois aucune justification acceptable. En effet, chacune des explications que je peux y trouver me paraît injustifiée et malvenue. 1 - La bonne vieille punition religieuse La première explication et la plus logique pour un roman de cette époque est celle de la punition divinie. Rochester est un pêcheur confirmé et finit donc par payer le prix de sa vie dissolue. Je ne vous fait pas de dessin, une telle idée n'est pas du tout pour me plaire (et c'est un euphémisme). Il est aussi envisageable d'y voir je ne sais quel symbol idiot du type Jane devient les yeux de Rochester. Lui était aveugle d'où ses errements de pêcheur alors que justement Jane sait voir juste blablabla... On est en plein symbole pieu et ça n'est pas mieux que la punition. Pourtant, l'excès de zèle religieux est suffisamment dénoncé au début du roman pour que l'on ait pu s'attendre à autre chose de la part de l'auteur. J'espère donc que ce n'est pas l'explication de cette fin que je déteste. 2 - le délire masochiste de la garde malade En bonne gouvernante, il serait aussi possible que Charlotte Brontë offre là l'occasion à Jane de vivre à fond un vieux fantasme pervers de sacrifice. Il est en effet envisageable que Jane ait quelque part en elle ce bon vieux fond maso qui pousse certaines mères à systématiquement bouffer la pomme véreuse pour laisser à fiston et papa les pommes bien belles et bien mures. Je déteste cette idée de sacrifice que je trouve perverse. Pourtant, je ne peux pas m'ôter de l'idée que c'est justement ce qui attend Jane : une vie entière de sacrifice à jouer la garde malade pour Rochester et j'en veux vraiment à Charlotte Brontë de faire subir ça à son héroine. Je vois pourtant assez mal Jane, qui dispose quelque part d'une forte personnalité, se soumettre à ce type de petits fantasmes pervers. Elle ne me parait en effet pas du type à avoir besoin de se punir pour ses sentiments et à en plus jouir secrètement de cette punition. J'irai même jusqu'à dire que ce sacrifice est ce à quoi elle se refuse en déclinant la proposition de Rivers. Pourtant, c'est bien ce qui lui arrive alors que penser ? 3 - la destruction de la virilité de Rochester Rochester est un homme, un vrai. Il est puissant, viril, brutal parfois et surtout passionné. Tant par son tempérament que par son titre et sa position d'employeur, il est supérieur et écrase Jane. La scène du mariage est d'ailleurs le paroxisme de cet écrasement. Je comprend que Charlotte Brontë ait cherché à rééquilibrer la relation entre les deux avant leurs retrouvailles. Je trouve quelque part même cela sain et moderne car je doute de l'avenir d'une relation aussi déséquilibrée. Néanmoins, il ne me semble pas qu'il était nécessaire d'aller jusqu'à l'infirmité pour ce faire. La mort de sa première femme et la destruction de Thornfield étaient largement suffisante à calmer le chaudron bouillonnant des passions de Rochester. Cette infirmité est pour moi une étape supplémentaire; c'est quelque part une castration du héros. Rochester est un homme physiquement puissant et impressionnant. Il apparaît sur un cheval au galop, Jane le fait chuter et se blesser (prémisses de l'abaissement final ? Je préfère y voir le signe d'une première fissure dans l'armure de Rochester, la première fois que Jane le destabilisera, lui permettant d'aller jusqu'à lui). Son physique est tellement puissant que sa laideur en devient séduisante. S'attaquer à son physique c'est justement s'attaquer à sa virilité et quelque part la lui arracher. Or Jane fut notamment séduite par cette brusquerie, cette virilité puissante. Pourquoi la lui arracher ? Peut être Charlotte Brontë transcrit-elle ici de la peur et diminue Rochester pour mieux l'apprivoiser, mieux lui mettre la bride sur le cou. Mais justement, un étalon se monte et se matte. Castrez le et il devient un agneu comme les autres. Il n'y a plus aucun frisson, plus rien. Rochester diminué n'est plus séduisant et c'est au fond ce que je reproche à la fin de Jane Eyre. Je pense que Charlotte Brontë a traduit sa peur de la virilité de Rochester et que c'est pour cette raison qu'elle l'a détruite, avec dans l'idée que Jane serait plus tranquille peut être. Sauf que justement, Rochester n'a plus aucun intérêt et c'est je pense ce qu'elle n'a pas vu et ce que je lui reproche. Quoi qu'il en soit, l'idée qui sous tend cette fin ne me plait pas et donc je persiste et signe, si un jour je récupère les pouvoirs d'Achéron Hadès (et j'aimerai vraiment bien d'ailleurs) je rentre chez Jane et je rend la vue à Rochie pour qu'ils puissent vivre leur amour en pleine santé ! |
| | | Julia Bookworm
| Sujet: Re: Que pensez-vous de la fin de Jane Eyre ? Mer 19 Sep 2012, 16:50 | |
| Super idée de débat!! Je suis assez d'accord avec vos interprétations et suppositions, Akina et Pickwick. À vrai dire, je me souviens mieux de la fin de l'adaptation BBc que de celle du roman, car je l'ai revue récemment... Ce qui me dérange dans l'infirmité de Rochester, c'est le fait que j'ai l'impression que c'est cela qui place enfin les deux personnages sur un pied d'égalité malgré l'évolution du personnage de Jane et son apprentissage justement tout au long du roman. Comme si Rochester devait être diminué physiquement pour que Jane soit son égale? Pour un roman "féministe", cette fin ne l'est pas tellement... Et Rochester appelant Jane quand il est au plus mal, comme s'il n'avait besoin d'elle qu'en tant que garde-malade... Moi non plus, je n'aime pas trop le passage de la séparation et je n'ai jamais réussi à accrocher au personnage de StJohn: c'est gros comme une maison, il est l'inverse de Rochester, un homme froid, mené uniquement par sa raison, évidemment Jane ne voudra jamais de lui après avoir connu la passion dévorante de Rochester! Et en même temps, j'aime bien l'idée que deux êtres soient si intimement liés que Jane entende Rochester l'appeler, même quand ils sont à des kilomètres l'un de l'autre. C'est romantique à souhait et dégoulinant de niaiserie, mais voilà... j'aime bien! Bref, c'était mes "two cents"! |
| | | Popila Bookworm
| Sujet: Re: Que pensez-vous de la fin de Jane Eyre ? Mer 19 Sep 2012, 18:01 | |
| Voilà un débat comme je les aime ! @ Akina : la première fois que j'ai lu Jane Eyre, je me suis vraiment sentie déchirée au moment où Jane quitte Rochester, et en même temps, connaissant ses principes, je ne la voyais pas prendre une autre décision - j'aurais même été déçue qu'elle fasse le contraire. Mais une fois Rochester "disparu", je me souviens m'être limite ennuyée lorsque Jane arrive chez les Rivers. Au fur et à mesure que j'avançais dans le roman, je voyais le nombre de pages qu'il me restait à lire diminuer avec effroi, me demandant sans cesse si l'héroïne retrouverait jamais un jour Rochester, et finissant par en douter de plus en plus. Autant dire qu'au moment de la demande en mariage de Saint-John Rivers, j'ai eu très très peur que l'héroïne fasse une con***** monumentale (quel monstre froid, ce type). Une fois le cousin remis en place, j'étais plutôt soulagée de la décision prise par Jane de retourner à Thornfield Hall. Mais la fin, malgré ses rebondissements (Jane passe quand même par de sales moments, puisqu'à un moment donné, elle est amenée à croire que Rochester a péri dans l'incendie), la fin m'avait un peu déçue - trop courte, et puis Rochester aussi diminué, c'est plus Rochester, quoi. Mais au fur et à mesure de mes relectures, je me suis rendue compte qu'en fait, ces bizarreries obéissaient plus ou moins à un plan de la part de l'auteur. Dans ton intervention, tu soulignes que ce roman emprunte à plusieurs genres romanesques bien définis - le roman d'apprentissage, une histoire d'amour - un roman un peu gothique aussi - etc. Et tu laisses entendre qu'au fond, à force d'emprunter à ces genres bien distincts sans en choisir véritablement aucun, le roman perd de son unité et de sa cohérence (à moins que je me trompe, mais en gros, j'ai cru comprendre ça). Pour ma part, malgré ces emprunts divers et variés, je trouve le bouquin assez cohérent, même si par moment les emprunts sont très visibles. Ainsi, même si la partie chez les Rivers n'est pas forcément la plus exaltante au niveau romanesque, elle est très logique. Le roman doit beaucoup aux contes de fées, et Jane, au départ, est le vilain petit canard de la famille, désavoué par sa tante, ses deux cousines et son cousin. La famille Rivers est là pour offrir un contrepoids aux humiliations subies par Jane dans son enfance. Georgiana, Eliza et John Reed étaient odieux avec elle durant son enfance. Qu'à cela ne tienne, ses cousines et Saint-John (un nom qui ne doit sûrement rien au hasard) sont là pour compenser. D'ailleurs, comme dans un conte de fées, Jane devient une riche héritière, alors qu'elle était déshéritée dans son enfance, et la façon dont elle s'enrichit est quasi-miraculeuse (son oncle décède, elle n'a pas besoin de ses mains ou d'un riche mariage pour devenir riche, comme dans un roman réaliste). - Akina a écrit:
- Jane semble avoir plus souffert dans son orgueil d’avoir été abandonnée au pied de l’autel que dans ses souvenirs de Rochester.
Je ne crois pas que Jane ait subi une blessure dans son orgueil, en tout cas, pas uniquement. C'est quelqu'un de très entier ; elle explique dans le roman que si elle cède à la tentation que représente Rochester à ce moment là, elle jette aux orties ses principes, et donc ce qui fait qu'elle a du prix aux yeux de Rochester et à ses yeux. Elle dit elle-même qu'elle n'est pas très sûre que ses principes (moraux/ religieux) reposent sur quelque chose de bien solide, mais qu'en clair, si elle y renonçait, cela reviendrait à se détruire elle-même. - Citation :
- Et celui qui le remplace, St-John, ne constitue jamais une menace sérieuse – du moins pour le cœur de notre petite protégée
Pour ma part, je crois qu'il incarne une tentation presque aussi puissante que celle constituée par Rochester pour l'héroïne, pour qui la religion occupe une place importante. Saint-John ne nous apparaît pas comme un personnage séduisant à nous lecteurs - il est rigoriste et froid comme un glaçon (un mélange de saint et de religieux intégriste fanatique, en fait) - mais Jane nous dit bien à un moment que si elle n'avait pas connu la passion amoureuse auparavant, elle aurait pu se faire avoir et l'épouser. C'est ce que j'appelle la tentation "Helen Burns", en fait ; la part de Jane qui la pousse à se sacrifier pour les autres au nom d'une vision de la religion assez doloriste, où la vie terrestre compte moins que la vie spirituelle. - Citation :
- On part complètement sur d’autres thématiques. Quand je lis cette partie, j’ai l’impression de lire un autre roman, de qualité beaucoup plus médiocre.
Ce n'est pas forcément aussi réussi que le reste, parce que ça sent trop le conte de fées. Il y a aussi une dimension autobiographique assez forte dans ces pages, les deux soeurs pouvant rappeler celles de Charlotte. La vie au presbytère est une sorte de Haworth idéalisé, et la petite école que tient Jane est une sorte de compensation que s'offre Charlotte sur le plan romanesque, puisque le projet d'école de village qu'elle voulait tenir avec ses soeurs n'avait pas abouti dans la vraie vie. Ce qui est amusant, c'est que Jane réalise ce qu'elle présente comme son idéal à la bohémienne (alias Rochester déguisé, qui dit lui-même que ce n'est pas une vie bien exaltante). Mais en même temps, l'héroïne a acquis une forme d'indépendance et ne dépend plus de personne. Si je récapitule, cette tentation représentée par Saint-John - mener une vie proche de la sainteté, conforme aux principes religieux - Jane n'y cède pas. Pourquoi ? Parce qu'il ya intervention du surnaturel dans le roman - la voix de Rochester qui lui parvient à travers les collines (personnellement, je trouve ça à la fois merveilleusement maladroit et monstrueusement culotté, sur un plan romanesque). Et finalement, on aboutit à un roman où l'on n'est jamais sûr que ce soit la morale victorienne ou sa subversion qui l'emporte, puisque Jane décide de retourner à Thornfield alors qu'elle ignore que la 1ère femme de Rochester est décédée. Elle a senti que ce dernier était en danger, d'accord, mais elle semble prête à balancer ses fameux principes aux orties. En plus, la façon dont Jane et Rochester communiquent, comme par télépathie, grâce à la nature, pour moi, ça tient plus du païen que du chrétien. Et Jane est souvent assimilée à une sorcière, et Rochester à un personnage diabolique. J'y reviendrai. - Akina a écrit:
- Mais cette dernière page où la vue lui revient, pour découvrir le visage de ses enfants : je suis désolée, mais c’est d’une niaiserie achevée.
Il ne la retouve quand même pas complètement, la vue, quand même - bon d'accord, je défends l'indéfendable. Cet aveuglement est probablement symbolique ; je reconnais cependant que ça n'a rien de réaliste, mais encore une fois, j'ai l'impression que Charlotte s'en fiche complètement, et j'ai envie, tout comme elle, de m'en fiche. - Citation :
- Ce roman, qui était un livre sur la passion romantique, se transforme en manifeste de vertu, comme si Charlotte Brontë n’avait pas assumé elle-même son écrit. Elle transforme un chef d’œuvre en bouquin pour fillette où les vertueux sont récompensés et ceux qui ont pêché, mais se sont repentis, sont punis puis récompensés.
AHHHHHHHhhhhhh Je vais essayer de prouver le contraire, en reprenant ce qu'a dit Pickwick, qui s'est efforcé d'analyser la toute fin. Mais bon, ça va pas être facile, parce que la fin - un apparent happy end - est loin d'être simple à interpréter. Et il y a quantité de choses qui me gênent, moi aussi. La 1ère, c'est que finalement, Jane retrouve Rochester dans un endroit insalubre, celui-là même dans lequel il n'aurait pas voulu que vive sa 1ère femme, parce qu'il aurait eu peur qu'elle finisse par mourir rapidement, à cause de cet environnement malsain. C'est de plus un endroit extrêmement isolé, et Jane et Rochester se retrouvent finalement loin du monde, comme si finalement leur bonheur ne pouvait s'accorder avec la sociabilité. De ce point de vue, Charlotte Brontë est beaucoup moins adepte de la sociabilité polie et souriante qu'on trouve chez Jane Austen ; pour preuve, la façon dont est décrite la société quand Rochester reçoit du monde à Thorfield Hall. Ensuite, la mutilation et l'aveuglement de Rochester : il y a l'interprétation religieuse de Pickwick, corroborée par une citation du bouquin (c'est un passage où Jane, après le mariage avorté, prend la décision de quitter Thornfield, et elle cite Saint Jean : en gros, si ton oeil te pousse vers le péché, arrache-le, et même chose pour ta main). Il ya aussi le syndrome de la garde-malade, pour reprendre les termes de Pickwick ; par contre, je ne crois pas que Jane soit maso ; j'aurais plutôt tendance à me dire que le fait que Rochester soit devenu infirme lui permet d'assouvir un fantasme de possession - en gros, c'est elle qui le soigne, donc il est pour elle toute seule - plus de Blanche Ingram à l'horizon pour la rendre jalouse. (C'est possible aussi que Charlotte se soitinspirée de sa vie personnelle - j'avais été frappée, en lisant sa bio, par le fait qu'elle avait dû soigner son père qui perdait la vue au moment où elle rédigeait cette partie du roman - ça nous donne un truc oedipien juste pas possible, mais bon). Quant à l'aveuglement, Jane n'ayant jamais été à l'aise avec son propre physique, il permettrait de rétablir un équilibre - il ne la voit plus, donc sa laideur supposée n'a plus d'importance (attention, je n'ai aps dit que j'adhérais au truc). - Pickwick a écrit:
- Je pense que Charlotte Brontë a traduit sa peur de la virilité de Rochester et que c'est pour cette raison qu'elle l'a détruite, avec dans l'idée que Jane serait plus tranquille peut être. Sauf que justement, Rochester n'a plus aucun intérêt et c'est je pense ce qu'elle n'a pas vu et ce que je lui reproche.
Ah là là, tu marques hélas un point, parce que c'est difficile de ne pas adhérer à ton interprétation. Je plaide néanmoins pour une virilité légèrement diminuée, mais pas totalement détruite (sinon, c'est trop triste). - Citation :
- Rochester est un homme, un vrai. Il est puissant, viril, brutal parfois et surtout passionné. Tant par son tempérament que par son titre et sa position d'employeur, il est supérieur et écrase Jane. Je comprend que Charlotte Brontë ait cherché à rééquilibrer la relation entre les deux avant leurs retrouvailles. Je trouve quelque part même cela sain et moderne car je doute de l'avenir d'une relation aussi déséquilibrée. Néanmoins, il ne me semble pas qu'il était nécessaire d'aller jusqu'à l'infirmité pour ce faire.
C'est vrai que ça va très loin. C'est pour ça à mon avis que Charlotte lui fait retrouver partiellement la vue ensuite. - Citation :
- Cette infirmité est pour moi une étape supplémentaire; c'est quelque part une castration du héros. Rochester est un homme physiquement puissant et impressionnant. Il apparaît sur un cheval au galop, Jane le fait chuter et se blesser (prémisses de l'abaissement final ? Je préfère y voir le signe d'une première fissure dans l'armure de Rochester, la première fois que Jane le destabilisera, lui permettant d'aller jusqu'à lui). Son physique est tellement puissant que sa laideur en devient séduisante. S'attaquer à son physique c'est justement s'attaquer à sa virilité et quelque part la lui arracher.
La scène où il tombe de cheval, ça m'a toujours fait penser à la chute de Lucifer. C'est le prince charmant qui arrive à cheval et qui se casse la figure. C'est le pécheur qui se convertit, aussi (cf Saint Paul). Dernier truc qui m'a toujours paru bizarre - le fait que les dernières lignes du texte soient consacrées à Saint-John, et à un passage de la dernière lettre qu'il a envoyé depuis les Indes à Jane. On comprend en gros qu'il va sans doute mourir en subissant le martyre. Très, très bizarre. (L'héroïne aurait-elle un remords et considérerait-elle qu'elle a gravement péché ou pris un risque en préférant une vie concrète à une vie de sainteté ?) Bon, voilà ce que j'avais à dire sur la fin du roman, qui se prête à beaucoup d'interprétations. Désolée pour la longueur et le caractère décousu de mon post ; bravo à ceux qui ont eu le courage de me lire jusqu'au bout ! _________________ |
| | | Pickwick Swoon addict
| Sujet: Re: Que pensez-vous de la fin de Jane Eyre ? Mer 19 Sep 2012, 18:11 | |
| Pauvre Charlotte ... 3 messages et 3 critiques de sa fin . On se croirait au masque et la plume . Tu connais le sujet sur le bout des doigts Popila. Décèlerais-je un mémoire ou en tout cas un travail approfondi sur Jane Eyre lors de tes études ? |
| | | Popila Bookworm
| Sujet: Re: Que pensez-vous de la fin de Jane Eyre ? Mer 19 Sep 2012, 18:22 | |
| _________________ |
| | | Emjy Bookworm
| Sujet: Re: Que pensez-vous de la fin de Jane Eyre ? Mer 19 Sep 2012, 19:18 | |
| Ne connaissant pas le roman aussi bien que vous, je ne pense pas pouvoir apporter grand chose de constructif au débat. Mais je tenais à dire que je prenais grand plaisir à lire vos posts. _________________ |
| | | sandie Bookworm
| Sujet: Re: Que pensez-vous de la fin de Jane Eyre ? Mer 19 Sep 2012, 19:28 | |
| - Emjy a écrit:
- Ne connaissant pas le roman aussi bien que vous, je ne pense pas pouvoir apporter grand chose de constructif au débat. Mais je tenais à dire que je prenais grand plaisir à lire vos posts.
Je trouve que vos points de vue sont très intéressants et passionants à lire, sans parler qu'ils donnent un sens beaucoup plus complexe à ce livre. Pour apporter tout de même une (très) modeste contribution, je rejoins sans surprise le groupe des déçus par la fin de Jane Eyre : je trouve que la partie chez St John arrive comme un cheveu sur la soupe, et plombe considérablement l'histoire. Je me suis ennuyée en lisant ces passages, surtout que la profonde religiosité qui y règne (et le caractère de St John) m'ont rapidement horripilé. Le sort réservé à Rochester m'avait également gênée, mais là je dois avouer que c'est sans doute mon côté romantique qui parle Malgré tout ce qu'il a fait, je trouve que c'est une punition des plus cruelles pour Rochester. D'un autre côté, si on replace Jane Eyre dans un contexte plus large (en ayant à l'idée la vie de l'auteur et les romans de ses soeurs), je me dis que c'est une fin qui me paraît assez logique : les soeurs Brontë n'ont pas eu une vie des plus idylliques et il me semble que leurs romans sont quand même tous caractérisés par une certaines noirceur (mais là je parle carrément en néophyte). _________________ |
| | | Miss Virginia Bookworm
| Sujet: Re: Que pensez-vous de la fin de Jane Eyre ? Mer 19 Sep 2012, 19:32 | |
| Moi non plus je ne peux pas donner mon avis, car ma lecture date un peu trop... Mais vos réflexions sont passionnantes et me donnent envie de relire le roman! |
| | | afaucher2001 Ecrivain en herbe
| Sujet: Re: Que pensez-vous de la fin de Jane Eyre ? Jeu 20 Sep 2012, 14:14 | |
| J'ai relu avec attention les précédents commentaires et ils m'ont donné à penser, du coup je viens de relire certains passages et mon visionnage de l'adapation 2006 étant récente, J’aimera revenir sur la fin en comparant livre et adptation 2006 (je me suis permis de citer le débat sur mon blog) La mutilation de Rochester ne peut pas être considéré comme une punition religieuse car effectivement dès le début du roman, et même si on trouve au fil de la lecture des citations, Jane n'est pas un extremiste fanatique mais privilégie un bon sens et des principes qui font d’elle ce qu’elle est et qu’apprécie Rochester : “ Vous n’êtes pas une ruine, monsieur ; vous n’êtes pas un arbre frappé par l’orage : vous êtes jeune et vigoureux. Des plantes pousseront autour de vos racines, sans même que vous le demandiez, car elles se réjouiront de votre riche ombrage ; elles s’appuieront sur vous et vous enlaceront, parce que votre force leur sera un soutien sûr. “ Et Jane ne va pas vers une vie de garde-malade à la fin dans le livre mais vers une vie de femme de par sa volonté : “ Parlez-vous des amis, Jane ? me demanda-t-il. – “Oui” répondis-je en hésitant. Je pensais à quelque chose de plus, mais je ne savais quel autre mot employer. “ comme par celle de Rochester : “Mais, Jane, me dit-il, j’ai besoin d’une femme.” ou “Il faut que nous devenions une seule chair, et sans tarder.” Ce n’est pas un sacrifice : “À me sacrifier ? Qu’est-ce que je sacrifie ? la faim pour la nourriture, l’attente pour la joie. Avoir le droit d’entourer de mes bras celui que j’estime, de presser mes lèvres sur celui que j’aime, de me reposer sur celui en qui j’ai confiance, est-ce lui faire un sacrifice ? “ Et ca se retrouve dans ces termes dans la version de 1983 mais c’est encore plus frappant dans celle de 2006 car beaucoup mieux mis en évidence. Rochester est frappé par un accident (somme toute logique : quand on est dans un bâtiment en feu, il est rare d’en sortir sans dommage !) mais ca ne détruit ne son caractère passionné ni sa virilité : - scène ou il explique qu’il veut une femme
scène très suggestive du baiser qui suit la volonté de Jane de devenir sa femme
Et même si je n’apprécie pas la fin ultime genre tableau de 2006, néanmoins c’est bien dans cette idée et presque plus réaliste que le livre car dans l'adaptation il ne semble pas avoir retrouvé la vue mais ils ont 2 enfants ! Quant au lieu, il n’a rien d’un purgatoire : elle le retrouve semble t il dans le livre, comme dans l’adaptation, dans cet endroit où il ne voulait pas enfermer sa femme, ce qui correspond à son désespoir. Mais, - dans le livre, rien ne laisse supposer qu’il y reste d’autant qu’il a un autre domaine “je vous emmènerai dans une de mes propriétés, au sud de la France ; une villa aux blanches murailles, bâtie sur les bords de la Méditerranée”, ce qui est dans la scène de la séparation aussi bien du livre que dans la chambre de 2006,
et dans l’adaptation, le tableau idyllique de la fin est sur fond d’une villa quic si elle n’est pas blanche, n’a rien a voir avec le lieu lugubre ou elle l’avait retrouvé.
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| | | Popila Bookworm
| Sujet: Re: Que pensez-vous de la fin de Jane Eyre ? Ven 21 Sep 2012, 14:59 | |
| @ afaucher2001 : merci pour ta contribution, qui me redonne envie de relire certains passages du livre. Je trouve que cette adaptation donne une image très crédible de certains aspects de la fin - particulièrement l'aspect charnel / sensuel de la relation entre Jane et Rochester. _________________ |
| | | Lady Ann Delicious silence
| Sujet: Re: Que pensez-vous de la fin de Jane Eyre ? Ven 21 Sep 2012, 17:14 | |
| ce topic est absolument génial et vos avis donnent un éclairage à l'oeuvre que je n'avais pas encore vu jusqu'ici. Je crois que je vais replonger dans le livre très très vite! |
| | | Laly Mad Hatter
| Sujet: Re: Que pensez-vous de la fin de Jane Eyre ? Mar 02 Oct 2012, 11:32 | |
| Je n'ai lu le livre qu'une seule fois, et c'était il y a très longtemps. Non : je suis encore jeune (29 ans et quelques, comme Miss Fine ), donc je vais me contenter de "il y a longtemps" Bref, je n'ai plus les détails du livre en tête, mais ce post me donne très envie de le relire, d'autant plus que j'apprécie énormément que chacun respecte les opinions de l'autre même s'il ne les partage pas. Alors MERCI pour votre correction dans ce débat, c'est un réel plaisir de vous lire, l'affection que vous avez pour cette oeuvre se sent dans vos interventions, je trouve certaines de vos analyses carrément pointues, moi qui depuis la terminal se contente de dire "j'aime/j'aime pas" car mon sens de l'analyse n'est pas du tout développé, je découvre grâce à ce forum un autre regard, ou plutôt d'autres regards portés sur des grandes oeuvres telle que celle-ci, et une relecture avec vos avis et analyses en tête me permet d'appréhender le roman autrement. J'ai hâte de lire d'autres avis sur cette oeuvre |
| | | Popila Bookworm
| Sujet: Re: Que pensez-vous de la fin de Jane Eyre ? Jeu 04 Oct 2012, 20:03 | |
| Merci pour ton message, Laly ; j'avoue que dès qu'on me "branche" sur ce roman, je suis intarissable ! _________________ |
| | | Mel heroine in training
| Sujet: Re: Que pensez-vous de la fin de Jane Eyre ? Mer 10 Oct 2012, 12:57 | |
| - Laly a écrit:
- Je n'ai lu le livre qu'une seule fois, et c'était il y a très longtemps. Non : je suis encore jeune (29 ans et quelques, comme Miss Fine ), donc je vais me contenter de "il y a longtemps"
Bref, je n'ai plus les détails du livre en tête, mais ce post me donne très envie de le relire, d'autant plus que j'apprécie énormément que chacun respecte les opinions de l'autre même s'il ne les partage pas. Alors MERCI pour votre correction dans ce débat, c'est un réel plaisir de vous lire, l'affection que vous avez pour cette oeuvre se sent dans vos interventions, je trouve certaines de vos analyses carrément pointues, moi qui depuis la terminal se contente de dire "j'aime/j'aime pas" car mon sens de l'analyse n'est pas du tout développé, je découvre grâce à ce forum un autre regard, ou plutôt d'autres regards portés sur des grandes oeuvres telle que celle-ci, et une relecture avec vos avis et analyses en tête me permet d'appréhender le roman autrement.
J'ai hâte de lire d'autres avis sur cette oeuvre Pareil snif j'ai oublié moi je me souviens en gros! Ah mais en écrivant ça me reviens vaguement mais je me souviens plus de la toute toute fin.... A lire prochainement |
| | | Shelbylee Bookworm
| Sujet: Re: Que pensez-vous de la fin de Jane Eyre ? Ven 01 Aoû 2014, 17:26 | |
| Je suis entièrement d'accord avec l'avis d'Akina sur la 3e partie, mis à part au sujet de St John qui effectivement pour moi a bien tenté Jane avec ces principes dignes de la sainteté.
Mais en elle-même je ne la trouve pas incohérente cette 3e partie, je pense que Charlotte a vraiment choisi d'écrire ça, mais je n'aime pas du tout la direction qu'elle a donné au livre car pour moi elle le réduit à une simple histoire d'amour, bien loin de la passion du milieu. Les rebondissements tirés par les cheveux (l'héritage, la guérison de Rochester) sont de trop pour moi, les passages sur la religion me gênent beaucoup moins (elle était quand même fille de pasteur).
Je trouve que Jane Eyre n'a pas la modernité de WH ou de La locataire de Wildfell Hall (même si la fin n'est pas réussie non plus - d'ailleurs dans La Pléiade, il est écrit que cette fin a peut-être été soufflée par Charlotte...).
_________________ |
| | | Popila Bookworm
| Sujet: Re: Que pensez-vous de la fin de Jane Eyre ? Ven 01 Aoû 2014, 17:37 | |
| - Shelbylee a écrit:
- Mais en elle-même je ne la trouve pas incohérente cette 3e partie, je pense que Charlotte a vraiment choisi d'écrire ça, mais je n'aime pas du tout la direction qu'elle a donné au livre car pour moi elle le réduit à une simple histoire d'amour, bien loin de la passion du milieu.
Est-ce que cette passion aurait pu s'inscrire dans la durée ? Est-ce que ce n'est pas une bonne chose qu'il y ait une évolution ? Aurais-tu préféré une fin plus dramatique / tragique ? - Shelbylee a écrit:
- Je trouve que Jane Eyre n'a pas la modernité de WH ou de La locataire de Wildfell Hall (même si la fin n'est pas réussie non plus - d'ailleurs dans La Pléiade, il est écrit que cette fin a peut-être été soufflée par Charlotte...).
Parce que bien sûr, les personnes à l'origine de l'édition La Pléiade ont vu Charlotte incitant fortement sa sœur à privilégier cette fin ? Incroyable ! ^^ Ceci étant, le dénouement de Wuthering Heights a effectivement plus de force que celui de Jane Eyre ou de The Tenant... - Spoiler:
même si Emily s'est efforcée de finir sur une note positive avec la réconciliation de la jeune génération.
_________________ |
| | | Shelbylee Bookworm
| Sujet: Re: Que pensez-vous de la fin de Jane Eyre ? Ven 01 Aoû 2014, 18:06 | |
| - Popila a écrit:
- Est-ce que cette passion aurait pu s'inscrire dans la durée ? Est-ce que ce n'est pas une bonne chose qu'il y ait une évolution ? Aurais-tu préféré une fin plus dramatique / tragique ?
Non je ne pense pas que la passion aurait pu s'inscrire dans la durée mais en même temps il y aurait pu avoir d'autre évolution que de les transformer en infirmière et patient. Clairement, j'aurais préféré une fin plus tragique. Il aurait dû mourir dans l'incendie et laisser Jane à ses regrets, même si évidemment ça aurait frustré les lecteurs. En même temps, je n'ai jamais été séduite par Rochester ce qui explique que je puisse facilement le sacrifier - Popila a écrit:
Parce que bien sûr, les personnes à l'origine de l'édition La Pléiade ont vu Charlotte incitant fortement sa sœur à privilégier cette fin ? Incroyable ! ^^ Plus exactement la presser de finir le livre parce que visiblement elle était en retard sur les délais et qu'elle avait du mal à écrire la fin. C'est vrai qu'il y a un sentiment de fin bâclée. En même temps, dans le texte de La locataire, il est clairement écrit que des personnes lui disent qu'elle devrait finir car c'est déjà trop long. Et puis, Charlotte ne s'est pas gênée après la mort d'Ann pour amputer 1/5e du texte (version Archipoche) puis pour en décourager la publication parce qu'elle n'appréciait pas ce texte. _________________ |
| | | Popila Bookworm
| Sujet: Re: Que pensez-vous de la fin de Jane Eyre ? Sam 02 Aoû 2014, 12:16 | |
| - Shelbylee a écrit:
- Plus exactement la presser de finir le livre parce que visiblement elle était en retard sur les délais et qu'elle avait du mal à écrire la fin. C'est vrai qu'il y a un sentiment de fin bâclée.
En même temps, dans le texte de La locataire, il est clairement écrit que des personnes lui disent qu'elle devrait finir car c'est déjà trop long. Et puis, Charlotte ne s'est pas gênée après la mort d'Ann pour amputer 1/5e du texte (version Archipoche) puis pour en décourager la publication parce qu'elle n'appréciait pas ce texte. Merci pour ces précisions ; c'est vrai que ce roman aurait sans doute atteint une autre dimension avec une 3ème partie retravaillée. Je suis étonnée que Charlotte n'ait apparemment pas apprécié ce texte plus que cela : La locataire... lui rappelait trop de souvenirs associés à Branwell ? _________________ |
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