La délicatesse, chapitres 47 à 70 : "C'est l'amour en fuite, l'amour en fuite".

Suédois expatrié en France, peu séduisant physiquement, Markus est tout tourneboulé suite au baiser de Nathalie. Il décide de saisir sa chance au vol, et de proposer un dîner à Nathalie. Qui accepte. Nathalie et Markus passent deux soirées ensemble ; la première se déroule à merveille, la seconde se s'avère moins réussie. Jusqu'à ce que Chloé, la collègue de bureau de Nathalie, les invite tous les deux à son anniversaire.

Ces pages qui racontent les volte faces et les indécisions de nos deux héros sont à la fois très drôles et très tendres. C'est le mélange de fragilité et de détermination dont fait preuve Markus pour conquérir Nathalie qui le rendent si séduisant.

Et vous, qu'avez-vous pensé de ces pages où s'installe petit à petit une attirance amoureuse entre Nathalie et markus ?

Cette troisième partie m'a paru très touchante et amusante dans la tournure que prend la relation entre Markus et Nathalie : la timidité de Markus et sa volonté que tout soit parfait m'ont fait sourire, notamment lorsqu'il n'ose pas frapper à la porte du bureau de Nathalie parce qu'il est 9h59 et qu'il a rendez-vous à 10h.
Nathalie m'a paru plus en retrait dans ces passages : on suit tout du point de vue de Markus, on se sait pas trop ce qu'elle pense et je l'ai trouvée assez froide, détachée par moments.

Une fois encore, je trouve que David Foenkinos parvient à dépeindre avec beaucoup de justesse les sentiments humains et nos petits travers lorsqu'on est amoureux : mentir sur ce qu'on aime pour ne pas déplaire à l'autre (Markus qui fait semblant d'aimer une pièce de théâtre suédoise), la sensation de perdre pied ou que les événements s'enchaînent trop vite (le "flop" du second rendez-vous)...
Les personnages secondaires sont également très bien croqués : le serveur impertinent et prétentieux du restaurant, Chloé l'archétype de la collègue qui aime les ragots et s'immicer dans la vie des gens...

Dans cette dernière partie on découvre encore plus le personnage de Markus qui est vraiment très attachant, on trouve derrière des dehors timides, gauches et un comportement dépressif une personne douée d'humour, très perspicace car il sait trouver les mots justes pour parler à Nathalie. Pour moi, c'est en partie grâce à elle et surtout à son baiser inopiné qu'il se révèle sous un autre jour.
Par ailleurs, l'auteur dépeint bien les réactions que suscitent au sein de l'entreprise leur relation, réactions empreintes de mesquinerie, d'incompréhension, de jalousie...
La fin du roman montre le début d'une nouvelle vie pour Nathalie même s'il faudra du temps pour surmonter les épreuves du passé.

Miss Virginia a écrit :

Citation :

Dans cette dernière partie on découvre encore plus le personnage de Markus qui est vraiment très attachant, on trouve derrière des dehors timides, gauches et un comportement dépressif une personne douée d'humour, très perspicace car il sait trouver les mots justes pour parler à Nathalie.

J'aime énormément le personnage de Markus. Je n'avais pas "croisé" de personnage masculin en littérature aussi attachant et intrigant. J'ai beaucoup apprécié la manière dont David Foenkinos nous le révèle peu à peu. C'est un homme en apparence peu attirant qui se révèle finalement drôle et séduisant. On comprend sans mal pourquoi Nathalie finit par tomber sous son charme.

@Emjy: je suis tout à fait d'accord avec toi, on rencontre peu de personnages masculins de ce type dans les romans. Soit ce sont de jeunes premiers soit, s'ils sont dotés de physiques ingrats, des personnages mauvais ou des personnages sur lesquels on s'apitoie.

Je finis à l'instant cette partie, et je me régale toujours autant avec ce texte

Je plussoie tout à fait ce que vous dites sur le style, l'ambiance, et les personnages : Chloé, Nathalie et bien sûr Markus : on n'en rencontre pas souvent en littérature, et j'aime la manière dont il nous surprend, en tant que lecteurs.

Et puis je continue à aimer le style du texte, qui m'a fait sourire plusieurs fois, comme par exemple les notes de bas de page sur les Alice qui travaillent en général dans des librairies ou des agences de voyage J'ai beaucoup aimé les hésitations de Markus lorsqu'il propose à Nathalie de sortir, puis prend conscience qu'il va vraiment dîner avec elle et qu'il cherche des excuses

Citation :

Le mieux était peut-être d'annuler. Problème de force majeure. Oui, je suis désolé, Nathalie. J'aurais tellement aimé, vous le savez bien, mais bon, c'est juste qu'aujourd'hui maman est morte. Ah non, pas bon ça, trop violent. Et trop Camus, pas bon le Camus pour annuler. Sartre, c'est mieux. Je ne peux pas ce soir, vous comprenez, l'enfer c'est les autres. Une petite tonalité existentialiste dans la voix, ça passerait bien.

D'ailleurs, le texte est truffé de références, et il est rare de les sentir autant intégrées dans le texte. Elles ont leur raison d'être, et je n'ai absolument pas l'impression qu'elles sont là parce que l'auteur voulait placer des références (comme j'en ai eu le sentiment avec d'autres romans que j'ai lu) :god:

sandie a écrit:

Cette troisième partie m'a paru très touchante et amusante dans la tournure que prend la relation entre Markus et Nathalie : la timidité de Markus et sa volonté que tout soit parfait m'ont fait sourire, notamment lorsqu'il n'ose pas frapper à la porte du bureau de Nathalie parce qu'il est 9h59 et qu'il a rendez-vous à 10h.

Moi aussi ! Et j'aime beaucoup la réaction du collègue :

Citation :

Le collègue s'éloigna, sensiblement dans le même état que ce jour d'avril 1992 où il avait vu une pièce de Samuel Backett dans un théâtre de banlieue.