La délicatesse, chapitres 1 à 21 : "On le mit en terre et ce fut tout."

La délicatesse commence par le portrait d'une jeune femme, Nathalie. A vingt ans l'avenir s'ouvre à elle, comme une promesse. Elle rencontre François par hasard. Ils tombent amoureux, se marient. Leur bonheur semble parfait, jusqu'au jour où François meurt dans un accident de la circulation.


Beaucoup de douceur dans ces premières pages, où il est question des choses de la vie : la naissance d'un amour, le bonheur procuré par un mariage heureux, le deuil qui vient brutalement frapper Nathalie.

La singularité du texte réside probablement dans les thèmes choisis, à la fois banals mais peut-être difficiles à aborder dans un livre à cause de leur banalité même (il est difficile de parler du bonheur et du deuil de manière juste, car ce sont des expériences présentant un caractère très personnel). Le narrateur y parvient à merveille, distillant entre les pages des remarques à la fois tendres, drôles et lucides.

Et vous qu'avez-vous pensé de ces premières pages ? Quels sont les passages que vous avez préférés ? Quelles sont vos attentes par rapport à la suite ?

J'ai beaucoup aimé ces premiers chapitres! Le style est très agréable à lire et, en même temps, d'une grande justesse. J'ai eu l'impression de voir un film des années que Nathalie et François ont passé ensemble, mais en accéléré. Il n'y a pas trop d'analyse psychologique des personnages, et c'est assez sympa, je trouve, parce qu'on n'en a finalement pas besoin.
Les chapitres très courts montrent une grande originalité dans la structure de la narration, et c'est assez surprenant au début! Comme par exemple, le chapitre 15, avec la liste des phrases possibles que François lui aurait dit avant de partir courir et de se faire écraser. Ou le chapitre 3 avec les trois livres préférés de Nathalie.
D'ailleurs, j'aime beaucoup le fait que Nathalie soit une lectrice et que son activité préférée le dimanche soit de rester lire sur son canapé (moi, c'est pareil! ).
Un passage qui m'a plu: quand Nathalie se rend compte que toutes les personnes présentes à l'enterrement de son mari sont exactement les mêmes que les invités de son mariage. Elle se dit que certains sont sûrement habillés pareil et que, finalement, l'une des seules différences entre ces deux jours, c'est la météo. C'est très juste, car dans ces moments importants, ce sont souvent les petites choses que l'on remarque et qui nous choquent.
Un début assez prometteur et, moi qui ne lis jamais en français, j'avoue que le style de l'auteur me séduit beaucoup et je retrouve plaisir à lire cette langue.

Je rejoins l'avis de FanDeChickLit concernant le style : je l'ai trouvé très fluide et très plaisant à lire. J'aime beaucoup les chapitres sous forme de listes : cela met un peu d'humour, de légèreté dans le récit.
Pour l'instant je suis très satisfaite de cette lecture de groupe et je comprends le succès de La Délicatesse : l'histoire est assez classique (un homme et une femme se rencontrent, leur relation évolue, un événement tragique et imprévu brise leur bonheur...) mais le traitement est assez original : les chapitres sont courts, ce qui donne un peu l'impression de suivre l'histoire par flash-backs ou à travers des souvenirs. Et les personnages sont très attachants, même si on sait relativement peu de choses d'eux à ce stade du roman.
Parmi les passages qui m'ont plu, il y a la rencontre entre Nathalie et François (avec le fameux jus d'abricot) et l'entretien d'embauche de Nathalie avec Charles, son futur patron : je trouve cet homme tellement ridicule (notamment avec son obsession de la Suède) que cela en devient risible.
J'ai hâte de lire la suite en tout cas

Je trouve ce début de roman très intéressant. Comme vous, j'aime bien la structure du roman, le fait que les chapitres qui traitent de l'intrigue soient entrecoupés de chapitres très brefs sous forme de liste. Le style de l'auteur est également agréable à lire.
La rencontre entre François et Nathalie m'a beaucoup plu : percevoir la personnalité d'une personne par rapport à la boisson qu'il commande est assez drôle.
La description de l'amour des deux personnages est touchante et simple, et décrit vraiment bien ce que peuvent ressentir deux personnes amoureuses. L'une des idées qui a le plus retenu mon attention c'est lorsque l'auteur décrit leur rencontre et qu'il écrit que les couples mythifient toujours leur rencontre, ça me semble tellement vrai!!
J'adore la description de Nathalie en tant que lectrice.
En ce qui concerne la partie sur le deuil, elle me semble bien sûr très émouvante. Je trouve intéressant le fait d'avoir intégré la perception de la situation par la personne qui a provoqué l'accident.

Je rejoins vos avis sur le style : le roman se lit avec beaucoup de fluidité, et il est très juste.
J'ai beaucoup aimé l'originalité du style : chapitres courts, entre coupés de chapitres encore plus brefs du genre "Distance entre Paris et Moscou" ou "Podium du championnat du monde de puzzle [...]" ou encore "Exemples de dictons ridicules que les gens adorent répéter" qui sont inattendus et font sourire.
Il y a des livres où l'histoire me prend tellement que j'ai envie de lire vite, de tourner vite les pages pour découvrir ce qui arrive, et d'autres pour lesquels j'ai envie de prendre mon temps au fil des pages pour profiter de chaque phrase. La Délicatesse se classe dans cette seconde catégorie (en ce qui me concerne!)
J'ai énormément aimé le début du roman, la scène du jus d'abricot (qui est d'ailleurs en 4e de couverture)
Ce roman est une très bonne surprise (merci pour cette lecture de groupe ! )

Je le relis et c'est tout comme si je le lisais pour la première fois! cela fait très plaisir ce que tu exprimes FandeChiklit sur ta lecture de cet auteur en français!

Le style de Foenkinos me plait avec cette fausse légereté. Le portrait de Nathalie, pas de description physique une jeune femme assez commune et qui aime lire.

Comme je me prénomme Nathalie dans la vraie vie , bien entendu le petit alinéa 1 de la première page me concerne et il m'amuse autant qu'il m'agace

Je ne me souvenais plus du passage sur le puzzle et j'ai bien aimé la demande en mariage de François. Ensuite le passage qui me plait le plus est le moment, qui précède le départ de François pour son footing!

Citation :

Le week end, nathalie était souvent épuisée. Le dimanche, elle aimait lire, allongée sur le canapé, tentant d'alterner les pages et les rêves quand la somnolence l'emportait sur la fiction. Elle installait une couverture sur les jambes, et que dire d'autre : ah oui elle aimait préparer une théière qu'elle buvait en petite tasses, par petites gorgées, comme si le thé était une source infinie. Ce dimanche là ou tout arriva, elle lisait une longue histoire russe, un écrivain qu'on lit moins que Tolstoi ou Dostoievski, et qui peut faire réfléchir à l'injustice de la postérité. Elle aimait la mollesse du héros, son incapacité à agir, à manquer de son énergie. Il y avait de la tristesse dans cette faiblesse là. Comme pour le thé, elle aimait les romans fleuves.

Autre détail, qui m'a marqué est le passage sur l'adaptation de Tess d'Urbeville par Polanski, car c'était le souhait de sa femme avant qu'elle décède!

Juste un petit message rapide pour vous dire que je vous rejoins bientôt dans la lecture de groupe. J'ai été un peu occupée ces derniers jours mais je compte bien ajouter mon grain de sel à la discussion très bientôt


Miss Artémis Holmes a écrit :

Citation :

Il y a des livres où l'histoire me prend tellement que j'ai envie de lire vite, de tourner vite les pages pour découvrir ce qui arrive, et d'autres pour lesquels j'ai envie de prendre mon temps au fil des pages pour profiter de chaque phrase. La Délicatesse se classe dans cette seconde catégorie (en ce qui me concerne!)

En ce qui me concerne aussi, je dois dire !

Tiens, c'est amusant, ça a été pareil pour moi aussi ; c'est un livre pour lequel j'ai pris mon temps lors de ma lecture.

Je vous rejoins seulement dans notre lecture commune.
C'est la seconde fois que je lis La délicatesse et j'apprécie ma lecture autant que la première fois.

Miss Artemis Holmes a écrit:

J'ai beaucoup aimé l'originalité du style : chapitres courts, entre coupés de chapitres encore plus brefs du genre "Distance entre Paris et Moscou" ou "Podium du championnat du monde de puzzle [...]" ou encore "Exemples de dictons ridicules que les gens adorent répéter" qui sont inattendus et font sourire.

C'est exactement ce qui m'a le plus marqué lors de ma première lecture : un mélange de gravité avec des choses complètement inattendues qui donne du relief à l'ensemble. Et c'est toujours aussi agréable en relecture, parce qu'on souvient plus de ces petits apartés.

J'apprécie beaucoup le style de David Foenkinos également - dans cette première partie, la phrase qui m'a vraiment marquée car je la trouve très belle et tellement imagée : "Ainsi, quand les mariés dansaient, la blancheur de l'un s'oubliait dans la blancheur de l'autre".

Constance a écrit:

Comme je me prénomme Nathalie dans la vraie vie , bien entendu le petit alinéa 1 de la première page me concerne et il m'amuse autant qu'il m'agace

Tu es peut-être la deuxième avec notre héroïne à être une Nathalie qui n'est pas nostalgique