Teleny, de Wilde

Teleny est un roman attribué à Oscar Wilde, qui raconte l'histoire entre deux jeunes hommes : Teleny et Camille DesGrieux. Teleny est un artiste, un musicien, qui connait déjà son homosexualité (ou plutôt sa bisexualité), tandis que Camille est un jeune aristocrate, très doux et très chaste, qui va découvrir son orientation sexuelle lors de cette rencontre.
Le roman raconte la première rencontre entre les deux hommes, dont les âmes sont intimement liées si bien qu'ils peuvent échanger des rêveries ou voir par les yeux de l'autre. Quand il se rend compte que son affection pour Teleny va au delà de la simple amitié, Camille est terrifié : l'homosexualité est un péché. Il essaie alors de toutes ses forces de changer, de tomber amoureux d'une femme, mais il n'y parvient pas. Il finit alors par succomber et vivre une superbe histoire d'amour avec Teleny.
Mais si Camille est un DesGrieux, Teleny est une Manon Lescaut, qui se prostitue pour combler ses dettes ...

C'est une très belle histoire d'amour, et un roman qui dit des choses maintenant admises (et encore, pas par tout le monde !) mais qui a l'époque passaient plus difficilement : l'homosexualité n'est pas une perversion, ni un choix, mais une orientation sexuelle, et les amours homosexuelles ne sont ni plus impures, ni plus sensuelles, que les amours hétérosexuelles.
Le parallèle, évidente, entre ce roman et Manon Lescaut, est très bien trouvé. On voit également des liens assez clairs avec Dorian Gray, où Camille est une forme de Dorian qui préserverait par l'amour la pureté de son âme.

C'est un roman érotique (enfin, pas forcément pire que la plupart des romans des rentrées littéraires actuelles) qui n'hésite pas (se complait ?) à décrire les relations sexuelles des personnages, qu'elles soient homosexuelles ou hétérosexuelles, à deux ou à plus. En revanche, j'ai été assez surprise par la manière très sombre et très glauque dont sont décrites les relations sexuelles : elles sont souvent sombres, violentes, morbides. C'est une autre image du XIXème qui apparait, très crue, très sordide.