Anna Karénine, de Tolstoï - Cinquième Partie.

Comme prévu, j'ouvre un sujet sur la cinquième partie ; si vous êtes un peu en retard dans la lecture de groupe, pas de souci ; vous pouvez nous rejoindre quand vous voulez.

Dans cette quatrième partie, il nous est donné d'assister au mariage de Kitty et de Lévine, qui se met à douter de l'amour de Kitty et arrive en retard à la cérémonie. Une fois celle-ci terminée, le jeune couple part à la campagne.

Pendant ce temps, Anna et Vronski sont en Italie. La situation d'Anna n'est guère facile, puisqu'elle est considérée par leurs amis russes de la bonne société comme une femme adultère ; quant à Vronski, désoeuvré, il se met à la peinture. Un de leurs amis peintres, Mikhaïlov, réalise le portrait d'Anna, qui aura pour conséquence le renoncement de Vronski à cet art, et le retour du couple en Russie.

Kitty et Lévine, eux, découvrent les joies et les chagrins de la vie conjugale ; Lévine apprend que son frère, Nicolas, est mourant ; il se rend à son chevet avec Kitty, dont il admire sincèrement et profondément l'attitude dévouée vis-à-vis de son frère.

On retrouve aussi Karénine, très perturbé par le départ de sa femme et ses conséquences indirectes sur sa carrière ; la comtesse Lydie Ivanovna se rapproche de lui et commence à régenter sa vie. Karénine refuse d'exaucer le voeu de sa femme Anna, qui souhaite revoir son fils Serioja.

Anna réussira quand même à avoir une entrevue avec son fils, mais elle se rend compte, et Vronski avec elle, que leur situation dans le monde est rendue très difficile du fait de la "faute" d'Anna. Ils décident de partir à la campagne.

La quatrième partie était riche en retournements, mais pour moi, cette cinquième partie, très différente dans le ton, est l'une de mes préférées. Je trouve la description de la vie conjugale de Kitty et de Lévine extrêmement juste, et la réflexion sur la mort et le rôle des femmes dans la transmission de la vie extrêmement émouvante. La société reste cependant bien présente, avec la situation désagréable que subissent Anna et Vronski dans le monde. Karénine paraît bien lâche et bien faible, après son comportement "héroïque" dans la quatrième partie, et la comtesse bien veule.

Et vous, qu'avez-vous pensé de cette cinquième partie ?

Bon moi j'ai terminé la cinquième partie ce matin et attaque un peu la sixième. C'est vrai qu'il se passe beaucoup d évènements riches en émotions grâce à Kitty et Anna

Spoiler:

Tolstoi que j'avais un peu trop vite catalogué comme un observateur de la société de son temps, m'a surprise par son coté philosophe sur la mort avec le frère de levine, et aussi sur l'art avec le peintre Mikhailov, surtout le passage ou il défend qu'une personne pour peindre n'a pas besoin de technique juste un regard sur ce qu'ellepeint et beaucoup de travail et de temps!!! Ca m'a fait pensé au film Séraphine

Pour le couple hypothétique formé par La comtesse et Karénine, j'ai cru voir les Ténardier de l'aristocratie russe, (Somanbule va surement m'en vouloir que je fustige à ce pont Karénine), qui bien qu'il reconnaisse dans son fort intérieur ses erreurs, reste fidèle à ce qu'il est et va surement mieux tirer son épingle du jeu car c'est Anna, qui est rejettée par tous et lui décoré...c'est vrai qu'il s'en sort mieux en façade.

J'ai fini Anna Karénine et je lis en ce moment un romain contemporain : Amour, Prozac et autres curiosité. C'est bien écrit, facile à lire, avec de l'humour mais je me rends compte que la lecture d'Anna Karénine a été différente de mes lectures habituelles. Tolstoï a vraiment du souffle et a une puissance d'évocation très forte pour moi. J'étais plongée dans ce livre, j'allais me coucher le soir en me disant "Ah ! je vais retrouver Anna".

Dans cette quatrième partie, ce que j'ai trouvé très fort c'est la rencontre entre la mère et son fils. Emouvant, terrible.

Karénine et la princesse Lydie, les Ténardier ? Pas mal... C'est vrai qu'ils sont horribles tous les deux. Karénine est totalement sous influence.

Quant au "bannissement" d'Anna, c'est certainement un point central du roman. Ca plus le fait de ne plus pouvoir voir son fils. Elle n'est plus que la maîtresse de Vronski. Elle n'a plus d'existence à part lui. Il y a bien sa fille, mais elle ne réussit pas à créer le lien avec elle. Très triste pour cette petite fille.

Constance a écrit:

Pour le couple hypothétique formé par La comtesse et Karénine, j'ai cru voir les Ténardier de l'aristocratie russe, (Somanbule va surement m'en vouloir que je fustige à ce pont Karénine), qui bien qu'il reconnaisse dans son fort intérieur ses erreurs, reste fidèle à ce qu'il est et va surement mieux tirer son épingle du jeu car c'est Anna, qui est rejettée par tous et lui décoré...c'est vrai qu'il s'en sort mieux en façade

Je ne t'en veux pas de fustiger Karénine même s'il reste toujours pour moi le personnage qui m'intéresse le plus ! Cela dit, quand tu parles de sa décoration, je n'ai pas ressenti ça comme un honneur au vu des commentaires de ses pairs... Il me fait un peu pitié à ne pas se rendre compte de l'ennui qu'il provoque et du fait qu'il n'est plus du tout "dans le coup". Cet homme n'est pas seulement un handicapé des sentiments, il est une handicapé social carrément !

Sinon... Anna m'ennuie toujours autant... Je ne parviens toujours pas à ressentir quelque forme d'empathie que ce soit envers elle. Pourtant, en général, j'aime ces femmes qui bravent les convenances pour suivre ce qu'elles sont et ce qu'elles veulent profondément. Mais, Anna, il n'y a rien à faire, je la trouve ennuyeuse, voire capricieuse et gnangnan Et, lors des retrouvailles avec son fils, j'ai dû prendre sur moi pcq, pour moi, elle aurait mérité de ne pas le revoir (même si je n'admets pas non plus le fait d'avoir fait croire à Serge que sa mère était morte), mais je me sentais presque coupable de cette réaction par rapport à la joie de ce gamin qui, évidemment ne peut être qu'heureux de revoir sa mère.

J'ai l'impression que quelque chose se trame dans la vie de Lévine et Kitty : des petites contrariétés qui risquent de se transformer en gros problèmes... J'ai l'impression que Lévine ne comprend rien à ce que ressent Kitty, et que tôt ou tard, ça va mal finir...

Le passage en Italie avec le peintre m'a beaucoup plu : Tolstoi fait de nouveau montre de sa maîtrise de la langue littéraire.

J'ai également beaucoup aimé la scène du théâtre, et le rôle du monde dans cette scène.

Oui une 5ème partie très touchante entre la mort du frère de Lévine et la souffrance de Anna qui voudrait revoir son fils.

La situation de Serge me révolte ! Un enfant intelligent et sensible avec des parents qui ne savent pas l'aimer.
Son père se détourne de lui et sa mère l'oublie un temps puis revient à lui dans des conditions qui sont loin d'être idéales.

J'ai des craintes aussi pour le couple Lévine/Kitty... je ne sais pas si Lévine va accepter encore longtemps les changements dans son quotidien.
Et l'invasion des Chtchervasky...

J'attends la suite !