Confession du pécheur justifié Encore un chef d’œuvre méconnu !
Du fantastique de haut niveau.
Ce livre, publiée en 1824, est quasiment tombé dans l’oubli et fut réhabilité par André Gide.
Dans ce livre, nous rencontrons…le diable en personne !
Deux frères sont élevés séparément. L’un par une mère et un confesseur pieusement fanatiques et l’autre par un père laxiste et athé.
Quand le premier entreprend d’approcher son frère, il le provoque, le maltraite, le hait et finit par le tuer. Il est influencé par un nouvel « ami », rencontré au détour d’un chemin, énigmatique, surgi de nulle part, dont l’ombre pernicieuse plane sur lui tout le temps… Il éprouve une incoercible attirance pour cet inconnu. Attirance angoissée cependant…
Notre jeune homme, inconscient de ses actes, est persuadé de « bien faire », en tuant son frère, c’est à dire en débarrassant le monde d’un impie. « L’ami » le persuade en effet du bien fondé de son meurtre et l’exhorte à continuer « le grand œuvre »… Son emprise est envoûtante et indéracinable…
C’est que « l’ami » en question ne manque ni d’arguments, ni de « charme », au sens le plus hypnotique du terme…
Le doute s’empare du lecteur quand il se rend compte que « l’ami » fomente des desseins grandioses, se sert de son pantin pour accomplir son funeste complot : détruire…et faire régner le mal. En un mot, braver Dieu…
Cet ouvrage, écrit sous forme de « mémoires », laisse la parole aux deux frères successivement. Celui qui sera victime et ne comprendra jamais la hargne tenace de son parent. Celui qui sera l’assassin et ne comprendra jamais que son cher « ami » n’est pas un prince étranger venu d’une contrée slave (comme il le croit), mais bien LE prince du Mal…
Du gothique à l’état pur, dans la belle langue du XIXè, rédigé par un Ecossais.
L’auteur ne prend pas parti. Il relate les faits et nul jugement moral n’est suggéré.
D’ailleurs, a t-on bien croisé le prince des ténèbres ? Un de ses soldats ?
Le doute persiste...