The Children who Lived in a Barn d'Eleanor Graham

The Children who lived in a Barn est le premier roman jeunesse du catalogue de Persephone books que je lis. Publié en 1938 en Angleterre, il a été écrit par Eleanor Graham, éditrice de la collection pour la jeunesse de Penguin, Puffin, qu’on ne présente plus. Il est rapidement devenu un best seller mais a été un peu oublié ces dernières décennies. Heureusement, Persephone a eu le bon goût et la bonne idée de le rééditer, pour un lectorat jeunesse mais aussi adulte !  
Ce roman est intéressant pour de nombreuses raisons. Il se situe dans une tradition très populaire dans la littérature jeunesse anglaise, celle mettant en scène une bande d’enfants, en l’occurrence ici une fratrie, composée de 2 filles et 3 garçons (dont des jumeaux). Lorsque le récit s’ouvre, Mr et Mrs Dunnet doivent rapidement rejoindre l’autre bout de l’Europe car la mère de Madame, gravement malade, vit ses dernières heures. Pour ce faire, ils doivent immédiatement prendre l’avion. Ce qui devait se limiter à une absence de quelques jours se prolongera de mois en mois, au grand dam des enfants Dunnet et de l’aînée Sue, âgée de 13 ans, sur qui reposera alors une grande charge de travail.
Bientôt expulsés de leur maison par le propriétaire, les enfants doivent s’installer dans une grange mise à disposition par le fermier local. S’ensuit alors une série d’aventures et mésaventures pour nos jeunes héros, qui goûteront avec un certain plaisir à la liberté et à l’indépendance mais aussi aux responsabilités (surtout pour les deux aînés) et aux contraintes dues au manque de confort. Laissés à eux même (ou presque), ils devront aussi faire face à la mesquinerie et à la tyrannie de certains adultes et à la générosité inattendue de certains autres.
The Children who lived in a Barn est un roman de son époque, il est par exemple étonnant de constater à quel point les enfants pouvaient jouir d’un traitement différent dans les années 30. Cependant, on y note également quelques notes de modernité et une certaine forme d’audace. Malgré toutes les tâches et corvées que la responsable Sue doit accomplir pour sa famille, elle jouira à un moment d’une certaine liberté et d’une forme d’épanouissement réelles. Selon Jacqueline Wilson qui a préfacé cette réédition, cette adolescente peut à coup sûr donner quelques leçons à certaines jeunes héroïnes de la littérature actuelle !

Et plus anecdotique, grâce à ce petit roman, j’ai découvert le système de cuisson dans une  boîte à foin !

Je ne connaissais pas du tout mais je suis tentée, comme bien souvent avec les Persephone books que tu chroniques
J'ai l'impression que je vais les dévaliser quand j'irais au mois d'août avec tous ces titres qui me font envie

Je ne savais pas que Persephone publiait des livres pour enfants, c'est chouette de l'apprendre En tout cas, ce que tu en dis, Emjy, laisse présager une lecture sympa pleine de rebondissements... Je me laisserai peut-être tenter, un jour

J'ai lu ce roman il y a quelques mois et beaucoup aimé Certes, comme c'est un roman pour enfants, les ficelles sont un peu grosses mais il n'empêche qu'on passe un excellent moment aux côtés des enfants Dunnet. C'est très savoureux de lire leurs aventures, les réactions des gens du village face à leur vie atypique... Et j'ai moi aussi découvert la cuisson "boite à foin" dont j'ignorais totalement l'existence

C'est un livre dont je garderais un très bon souvenir (même s'il ne comptera pas parmi mes Persephone books préférés) et cela donne envie que Persephone édite d'autres romans jeunesse "vintage".

J'ai adoré cette histoire de boîte à foin aussi Je ne connaissais pas du tout ce système

Il me semble que tu peux trouver plein de romans jeunesse "vintage" très chouettes chez Puffin.

Ah chouette, merci pour l'info !

Je pensais avoir posté ma chronique ici mais comme ce n'est pas le cas, je viens réparer cette erreur :

J'ai beaucoup apprécié cette petite histoire mais d'une manière différente de la plupart des Persephone que j'ai lu à ce jour. Je la décrirais plutôt comme étant d'une charmante simplicité et sachant qu'il s'agit d'un roman jeunesse, ce n'est pas très étonnant. Quoi qu'il en soit, on se laisse facilement embarquer dans les malheurs de Dunnets et on se prend rapidement d'affection pour Susan sur qui repose un fardeau bien lourd. Pourtant, à aucun moment on ne bascule dans le pathos, à aucun moment ce livre ne s'avère réellement triste et c'est ce qui est interessant, le courage de ces enfants, leur inconscience un peu aussi, et la façon dont ils vont surmonter vaillamment chaque petite difficulté du quotidien. Up the Dunnets !

Pour ce qui est de la fin, les pages se tournent facilement parce qu'on veut savoir comment tout cela va se terminer et c'est certes émouvant mais honnêtement, les explications sont assez faibles. On sent que l'auteur ne s'est pas vraiment donnée la peine de rendre plausible ce qui n'était qu'un ressort narratif. C'est bien dommage pour le lecteur adulte.

Je voudrais ajouter que quelques mois après avoir lu ce livre, je garde pour lui et pour ses personnages beaucoup de tendresse. Je constate que c'est quelque chose qui m'arrive régulièrement avec les Persephone (comme pour Operation Heartbreak ou encore The Fortnight in September). Et vous ?

Mlle Alice a écrit:

Je voudrais ajouter que quelques mois après avoir lu ce livre, je garde pour lui et pour ses personnages beaucoup de tendresse. Je constate que c'est quelque chose qui m'arrive régulièrement avec les Persephone (comme pour Operation Heartbreak ou encore The Fortnight in September). Et vous ?

Cela ne m'étonne pas. Certains romans Persephone ont des qualités littéraires bien plus précieuses qu'un simple charme éphémère.