Three sisters, three queens

Paru en 2016, Three sisters, three queens s'intéresse à la figure assez méconnue (surtout en France) de Margaret Tudor, sœur aînée d'Henry VIII et de Mary Tudor (celle qui fut reine de France et épouse ensuite de Charles Brandon, à ne pas confondre avec "Bloody Mary", fille d'Henry VIII ), qui fut reine d'Ecosse et la grand-mère de Mary Stuart.

Le roman débute alors que Margaret a 10 ans : elle s'apprête à accueillir, comme toute la cour anglaise, Catherine d'Aragon, qui arrive tout droit d'Espagne pour épouser Arthur Tudor, l'héritier du trône anglais. Dès le premier regard, Margaret déteste Catherine (qu'elle surnomme "Catherine of Arrogant") mais au fil des ans, leurs deux destins se retrouveront étroitement liés. Il en sera de même avec sa jeune sœur Mary et les trois "sœurs" concluront implicitement une sorte de pacte et une amitié particulière car chacune deviendra reine...


J'ai surtout apprécié le fait que ce roman nous fasse découvrir Margaret Tudor : j'avoue que je ne savais quasiment rien d'elle avant de lire Three sisters, three queens (hormis le fait qu'elle était reine d'Ecosse) et j'ai adoré en savoir plus sur elle par ce biais. J'ai notamment été assez surprise par les ressemblances qui existent entre sa vie et celle de sa petite-fille, Mary Stuart.
Plus largement, la Margaret de Philippa Gregory est une femme forte et à la vie assez mouvementée : guerre contre l'Angleterre, révoltes internes en Ecosse pour le pouvoir, exil en Angleterre, trois mariages, un divorce...
C'est également intéressant de découvrir le fonctionnement de la royauté écossaise et la vie à cette époque dans ce pays.

Ceci dit, comme dans tout roman de Philippa Gregory, il y a quand même des faiblesses. J'ai notamment eu beaucoup de mal à apprécier Margaret au début du roman car l'auteur nous la dépeint comme une jeune fille assez capricieuse et gâtée, pourrie par sa jalousie envers Catherine d'Aragon et Mary Tudor : Margaret prend ses décisions uniquement dans l'espoir d'être meilleure et la première en tout vis-à-vis de sa sœur et sa belle-soeur, parfois on a envie de la secouer pour qu'elle réagisse un peu plus en adulte (et cela m'étonnerait que la vraie Margaret ait été comme ça ).
Pareil pour Mary Tudor : c'est une figure que je trouve assez fascinante et que je connais assez mal, du coup je trouve dommage que Philippa Gregory la présente comme une fille assez superficielle, qui ne fait que raconter les dernières modes et les dernières fêtes à la cour dans ses lettres à sa sœur... Là aussi, le portait me semble exagéré et trop "cliché".

Malgré ces quelques reproches (mais que serait un roman de Philippa Gregory sans reproches ), ce roman m'a beaucoup plu et donné envie d'en savoir plus sur Margaret Tudor.

J'avoue être assez intéressée par ce livre car je ne connais quasiment pas Margaret, la sœur d'Henry VIII et ne connait Mary qu'à travers son mariage avec Charles Brandon (et surtout grâce à la série The Tudors qui avait carrément supprimé la sœur ainée   )

Citation :

C'est également intéressant de découvrir le fonctionnement de la royauté écossaise et la vie à cette époque dans ce pays.

J'ai très peu de connaissance de cette période, cela doit être intéressant à découvrir.

Citation :

mais que serait un roman de Philippa Gregory sans reproches?

Exactement
Y-a-t-il dans ce roman un théorie/un présupposé  tiré par les cheveux ou Ph.Gregory s'est-elle assagit?

Diana a écrit:

Y-a-t-il dans ce roman un théorie/un présupposé  tiré par les cheveux ou Ph.Gregory s'est-elle assagit?

Je dirais qu'elle s'assagit Ceci dit, comme je connais très mal la vie de Margaret Tudor, il y a peut-être des aberrations dans ce roman mais elles ne m'ont pas sauté aux yeux.
Il y a juste une théorie concernant Catherine d'Aragon qui est suggérée, pas explicitée clairement mais si tu as lu The Constant princess, tu dois savoir de quoi je parle

Spoiler:

J'étais déjà perplexe sur ce fait quand j'ai lu The Constant princess et je le suis toujours autant, mais comme je viens de le dire c'est suggéré donc ça passe (je me demande d'ailleurs si un lecteur qui n'aurait pas lu The Constant princess saisirait l'allusion ).

Il y a aussi les deux façons dont elle présente Mary et Margaret "adolescente" qui m'ont gêné (j'en parle dans ma présentation), mais cela reste finalement un peu moins grave que ce à quoi elle nous a habitué dans ses autres romans