Forum des amoureux de la littérature et de la culture anglaise |
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| Joyce Carol Oates | |
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+14Aline1102 Xel0u_le_l0up sandie Constance tina MIMI23 Cathy patacaisse Akina Séverine Lady Clare sookie Popila Summerday 18 participants | |
Auteur | Message |
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Akina Bookworm
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Jeu 27 Oct - 17:50 | |
| @Sookie : je n'avais pas trop aimé Au commencement était la vie, que j'ai trouvé franchement glauque et sinistre ... La fin me donne encore des frissons quand j'y pense J'ai fini My sister, my love (Petite soeur, mon amour) et j'ai encore beaucoup beaucoup aimé. Ce roman s'inspire d'une histoire vraie : une petite patineuse-star de 6 ans, Bliss Rampike, est retrouvée assassinée dans le sous-sol de la maison de ses parents. Qui est la cause de la mort du petit ange, qui fascine et attire tant ? Un pédophile, atteint de passion pour la gamine ? Ou un membre de sa famille ? L'histoire est racontée, dix ans plus tard, par son grand frère, Skyler, neuf ans à l'époque des faits, et un des suspects. Il raconte sa vie depuis avant la naissance de Bliss, leur enfance, la découverte du talent de la petite fille, l'enchainement des compétitions, le succès, le drame et l'après-drame. Avec toujours cette question : a-t-il tué sa soeur ?Et si ce n'est pas lui, qui l'a fait ? Skyler décrit surtout un famille de la classe moyenne-supérieure américaine, les lotissements, le père fasciné par son travail, les femmes plus jeunes et le sport ; la mère malheureuse, desperate housewive ayant raté sa vie et cherchant à tout pris le succès via sa fille - et en exploitant le drame de sa mort. Comme toujours, avec JCO, c'est un roman poignant, subversif, un peu malsain. Il m'a, par de nombreux aspects, rappelé Lolita. Bliss est, comme Lolita, une petite fille un peu sale, un peu malheureuse, grimée en adulte. Comme Lolita, elle est exploitée par les adultes pour satisfaire des désirs d'adultes. Et comme dans Lolita, le récit est raconté par un témoin qui n'est pas impartial et dont les propos ne sont pas à prendre au premier degré : qu'est ce que ce témoignage ? Un réel hommage à sa soeur ? Ou une manière d'avouer, sans avouer, avoir été le meurtrier ? La mère, le pédophile, la description de la corruption des banlieues américaines m'ont également rappelé certains aspects du roman de Nabokov... Il m'a également rappelé deux autres romans de JCO : Blonde, pour la description de la réification de la gamine, sa transformation en poupée adaptée au star-système ; et Nous étions les Mulvaney, pour la description de l'effondrement d'une famille "modèle" américaine. |
| | | sandie Bookworm
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Dim 18 Déc - 11:25 | |
| Jusqu'à présent je ne connaissais Joyce Carol Oates que de nom, mais en fréquentant le forum j'ai eu envie de découvrir plus cet auteur et c'est désormais chose faite avec Blonde : j'aime bien Marilyn Monroe (sans être une fan inconditionnelle) et j'avais lu d'excellentes critiques de Blonde.
Ce livre m'a beaucoup plu : le style de l'auteur est très intéressant (bien qu'assez ardu par moments, je trouve) et le récit est construit d'une manière assez particulière mais qui donne énormément envie d'en savoir plus sur Marilyn : le fait de désigner ses maris par "L'ex-sportif" et "Le dramaturge" plutôt que par leurs noms est assez judicieux. D'autre part, j'ai aimé l'aspect "psychologique" du roman, à savoir montrer comment les traumatismes vécus par Marilyn dans son enfance ont influé sa vie d'adulte et comment sa fragilité et sa naïveté ont été assez honteusement exploitée par Hollywood (notamment le fait qu'alors qu'elle rapportait des millions aux studios, elle recevait des salaires de misère). La dualité du personnage entre l'artificielle Marilyn, créature des studios et fantasme vivant, et la timide Norma Jean en recherche constante d'une figure paternelle était très intéressante également. Plus généralement, c'est la façon dont l'auteur déconstruit un peu le mythe en nous montrant l'autre côté du miroir, la réalité derrière les fantasmes qui m'ont séduit : je pense notamment aux chapitres sur la relation entre Marilyn et Kennedy, qui sont assez sombres et éprouvants.
Cependant, je trouve que ce roman est un peu trop long : certains passages m'ont semblé fort ennuyeux et longuets (surtout la relation de Norma avec "les Gémeaux"). Je pense qu'avec quelques coupes, Blonde n'en aurait été que meilleur. _________________ |
| | | Xel0u_le_l0up Star-crossed lover
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Ven 6 Jan - 19:55 | |
| Un livre est arrivé aujourd'hui à la librairie :
"L'amour en double" de Joyce Carol Oates alias Rosamond Smith
Je suis très perspicace comme fille, il semblerait qu'elle ai eu un pseudo. J'ai commencé le livre dans le train du retour : l'histoire d'une jeune femme qui apprend que l'homme avec lequel elle vit à un frère jumeau et qui va le rencontrer et avoir des relations avec les deux sans que chacun le sache.
Pour le moment, ça me fait penser à Laura Kasischke. Mais ça ne m'étonne pas outre mesure. |
| | | Constance Bookworm
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Jeu 26 Jan - 18:51 | |
| Nous sommes plusieurs à lire Oates, et l'émission de F Busnel Carnets de route va lui consacrer un petit reportage, c'est ce soir sur la 5.
Je pense qu'il y aura un replay, pour ceux qui manqueraient la séance. Comme elle est assez rare ... |
| | | Summerday Bookworm
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Jeu 26 Jan - 18:59 | |
| Merci pour l'info Constance! Je ne veux pas louper ça En général les émissions sont bien retransmises en replay, je les regarde souvent. |
| | | Séverine Overbearing Master
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Jeu 26 Jan - 19:54 | |
| Ah merci pour l'info. Je vais guetter le replay, n'ayant pas la télé. |
| | | MIMI23 Mad Hatter
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Ven 27 Jan - 5:44 | |
| .... ainsi qu'un reportage sur Laura Kaschichke !! Trop bien !!! |
| | | Xel0u_le_l0up Star-crossed lover
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Ven 27 Jan - 7:13 | |
| je regarderais peut-être le replay tiens |
| | | Aline1102 Elizabethan actor
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Ven 2 Mar - 9:22 | |
| J'ai terminé Blonde il y a quelques jours dans le cadre du challenge Carte gourmande et j'ai vraiment adoré . J'aime beaucoup le style d'écriture de ce roman, qui passe d'un narrateur à l'autre, qui mélange journal intime et roman traditionnel. J'ai vraiment hâte de découvrir d'autres ouvrages de cette auteure. |
| | | Scarlatiine Bookworm
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Ven 2 Mar - 14:10 | |
| J'ai lu il y a quelque temps Blonde, et j'en ressors avec un sentiment un peu mitigé. En fait, je ne sais pas si c'est parce que je n'ai jamais porté Marilyn Monroe aux nues, mais je me suis plutôt ennuyée pendant cette lecture. Déjà, le style de l'auteur m'a un peu dérouté, et puis j'ai trouvé le livre vraiment trop long. Ce n'était pas mauvais, mais voilà, je ne suis pas rentrée dedans Mais bon, ça ne m'a pas empêché d'emprunter Petite soeur, mon amour, donc je n'ai pas été totalement repoussée par Oates |
| | | Akina Bookworm
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Lun 5 Mar - 7:53 | |
| C'est vrai que c'est un style vraiment très particulier, auquel on accroche ou pas (moi, Blonde, j'ai adoré, mais je comprends qu'on puisse trouver ça rebutant). Je ne sais pas si Petite soeur mon amour est le meilleur choix si tu n'as pas aimé Blonde, car le style est aussi assez particulier. Je te conseille Nulle et Grande Gueule, peut-être plus classique de style, mais toujours aussi oatiens ... |
| | | adtraviata heroine in training
| Sujet: Les Chutes Ven 20 Juil - 17:26 | |
| Un des plus beaux livres que j'aie lus, tous auteurs confondus : Les Chutes, de Joyce Carol Oates.
12 juin 1950, 6 heures du matin. Le jeune pasteur Gilbert Erskine, à peine marié à Ariah Littrell, court se jeter dans les Chutes du Niagara. Très vite, on se rend compte que le couple était mal assorti, les mariés ont obéi à un mariage arrangé par les parents. Gilbert et Ariah semblent tous deux bourrés de complexes, introvertis, mal préparés au mariage. Cependant, Ariah, qui est déjà âgée de 29 ans, réagit d'une façon étonnante à la disparition de son époux : elle se croit immédiatement damnée, et erre pendant une semaine, tel un fantôme insensible à tout ce qui l'entoure, ne voulant partir que si on retrouve le corps. Or les Chutes mettent du temps à rendre les corps des suicidés, si elles consentent à les ramener à la surface. Durant ces huit jours, où le fait divers est médiatisé à outrance, un homme est ému par celle que l'on nomme déjà "La Veuve blanche" : Dirk Burnaby, avocat issu d'une famille renommée, homme chaleureux et charismatique, offre son aide à Ariah jusqu'à ce que le corps du pasteur soit enfin rendu aux siens. Alors que tout les séparait, Ariah et Dirk sont immédiatement attirés l'un vers l'autre. Il se marient très vite et vont vivre dix ans de passion et de bonheur à Niagara Falls. Bien que l'épouse d'un homme en vue, Ariah sera pour toujours taxée d'excentrique par la communauté bourgeoise de la région. Elle reste la plupart du temps confinée à la maison, donnant des leçons de piano et s'occupant des trois enfants qui naîtront de leur mariage : Chandler d'abord, puis Royall et Juliet au bout de sept et neuf ans. Mais la malédiction des Chutes semble bien poursuivre cette famille. Au début des années 1960, Dirk Burnaby accepte de défendre les habitants d'un quartier de la ville malades des industries chimiques en plein développement. A l'époque, l'environnement, l'écologie, la pollution sont des préoccupations inexistantes aux yeux des industriels et des politiciens marqués par la corruption et la cupidité. Lâché par tous ses amis, sabordé par tous les rouages du pouvoir, Dirk Burnaby va voir sa carrière et sa réputation s'effondrer complètement dans une parodie de procès. La tragédie frappe de plein fouet la famille. Quinze ans plus tard, ce sera aux enfants Burnaby de supporter la honte et de découvrir les secrets de ce drame : ceux qu'Ariah a enfouis sous une chape de silence et de dureté, ceux qui ont marqué la vie sociale et économique de Niagara Falls en 1962.
Je pense que je viens de lire un des livres les plus forts de l'année, un livre qui traîne dans ma PAL depuis très très (trop) longtemps. Il m'a fallu une bonne vingtaine de pages pour avoir tout à coup un déclic d'intérêt et de passion pour ce livre. Certes la scène d'ouverture, ce suicide au petit matin dans des Chutes fascinantes et grandioses, est vraiment spectaculaire. Cependant, il faut bien le reconnaître, au départ, Gilbert Erskine, qui quitte très vite la scène, et Ariah Littrell, vieille fille et pasteur inhibés, n'ont rien d'attirant. Mais Joyce Carol Oates a l'art de fouiller la vie de ses personnages et d'allumer le mode "lecture addictive".
La construction de l'histoire, la manière de raconter, les personnages, la plume de l'auteur : tout m'a captivée dans ce roman, tout s'entremêle et contribue à créer un roman immense.
Le livre est construit en trois parties : "Voyage de noces", "Mariage", "Famille". Ce mode chronologique est émaillé de retours en arrière pour situer des faits, tracer des portraits d'individus ou de familles, ou de légendes, d'informations liées aux Chutes du Niagara. L'auteur nous emmène tour à tour à la suite de chaque personnage, qu'il soit secret et tourmenté ou combatif et ouvert. Il est étonnant de voir comment le pasteur Erskine influence malgré tout les enfants Burnaby, même sils n'ont même pas conscience de son existence. Evidemment, les Chutes-ci jouent un rôle à part entière dans le roman : leur murmure est omniprésent, leur attirance touche tous les membres de la famille.
Il y a aussi la manière dont l'auteur pointe du doigt les dysfonctionnements, les lâchetés, le goût du pouvoir des hommes en place dans la région du Niagara dans les années 60. Pas si éloigné de scandales plus proches comme Seveso ou Bhopal.
La plume de Joyce Carol Oates sait se faire tour à tour précise, piquante, poétique, acide, brûlante. On a beau être attiré par le beau Dirk Burnaby au destin tragique, on ne peut s'empêcher d'aimer malgré tout Ariah, si étrange, si dure, si dominatrice parfois, mais si sensible à la musique et si blessée. Les personnages secondaires sont eux aussi riches et complexes, les événements que l'on a devinés ou qui sont même anticipés par l'auteur elle-même se dévoilent avec autant d'intérêt que s'ils arrivaient par surprise.
Je ne vous livrerai qu'un extrait pour vous donner comme à moi un avant-goût des Chutes, de leur fascination, et peut-être d'aller un jour les voir en vrai. En grand. Comme ce roman que je vous conseille fortement !
"Les voix ! Les voix dans les Chutes... En hiver les Chutes sont gaînées de glace et des arcs-en-ciel de glace scintillent au-dessus des gorges et la brume est gelée comme du verre filé sur les arbres et un frêle pont de glace se fige sur le fleuve entre Luna Island et les Bridal Veil Falls et tu as envie de croire qu'on peut traverser ce pont et les voix sont assourdies, presque inaudibles, il faut retenir sa respiration pour les entendre. Mais fin mars, début avril, avec le dégel, les voix reviennent, plus fortes, plus stridentes, et cependant attirantes, et en juin quand le jour anniversaire de sa mort approche les voix se font tonitruantes et impatientes et tu les entends dans ton sommeil loin du fleuve tumultueux." (p. 433)
Joyce Carol OATES, Les Chutes, Philippe Rey, 2005 (500 pages) |
| | | Akina Bookworm
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Sam 21 Juil - 9:09 | |
| J'ai aussi eu un coup de coeur. La première partie, avec ce couple si mal dans sa peau, la scène de suicide et l'errance de Ariah m'ont complètement envoûtée. J'ai trouvé les deux parties suivantes un peu moins puissantes. Ce que j'ai énormément aimé aussi dans ce roman, c'est la complexité des personnages. Erskine est le type de personnage que je déteste à première vue, mais pour JCO m'a fait m'émouvoir pour ses blessures. Ariah est, malgré la dureté que tu décris si bien, un personnage pour lequel j'ai ressenti beaucoup d'empathie. Et Dirk est vraiment la gentillesse faite homme ... |
| | | Akina Bookworm
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Ven 2 Aoû - 9:59 | |
| Je viens de finir A fair maiden, un court roman de Joyce Carol Oates que j'ai beaucoup aimé. Il raconte l'histoire de Katya, une baby-sitter de 16 ans, issue d'un milieu très populaire et assez paumée, qui garde les enfants d'un couple fortuné pendant un été, sur une petite ville chic de la côte. Elle rencontre par hasard Marcus Kidder, un homme âgé, élégant, cultivé et renommé qui lui fait la cour avec beaucoup de délicatesse. Il la couvre de présents coûteux, la fait poser comme modèle et l'appelle sa "soul mate". Mais, malgré la perfection de ses manières, Katya devine le désir dans son regard. A moitié séduite, à moitié dégoûtée, elle ne sait pas comment répondre à ses avances. Encore une fois, JCO explore avec finesse les tréfonds de l'âme humaine et montre que la perversité, la méchanceté ne se situent pas toujours là où on croit. Un retournement de situation, dans le dernier quart du roman le fait revoir sous une autre lumière et donne à cette histoire un goût de conte que le titre laissait déjà deviner. Elle s'intéresse également à l'adolescence, à l'image d'Epinal qu'on peut en avoir (ces belles jeunes filles, pures et innocentes comme un tableau préraphaélite), et à ce qu'elle est en réalité : une période de doute, de recherche de soi et où la sensibilité aux personnes extérieures, que leur influence soit bonne ou néfaste, est extrême. Ceci dit, je n'ai pas trouvé que JCO se renouvelait beaucoup dans ce roman. Le retournement de situation m'a objectivement surprise, mais les thèmes abordés et la conclusion sont relativement attendues chez cet auteur. Ce n'est pas son meilleur, même s'il peut constituer une entrée en matière intéressante. |
| | | Summerday Bookworm
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Ven 2 Aoû - 11:25 | |
| Je n'avais pas entendu parler de ce roman mais il me tente beaucoup, ta description est intéressante. Il est disponible en français ou seulement en anglais? |
| | | Akina Bookworm
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Ven 2 Aoû - 11:57 | |
| Il est traduit sous le titre "Le Mystérieux Mr Kidder", paru cette année aux éditions Philippe Rey. |
| | | Akina Bookworm
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Jeu 9 Jan - 18:16 | |
| J'ai dévoré ces derniers jours l'un des cadeaux de ma soeur : Fille Noire Fille Blanche de Joyce Carol Oates. Comme Lia et Sookie, je suis un peu réservée sur ce roman. Je ne suis pas certaine d'avoir compris où l'auteur voulait en venir. La description psychologique des personnages est très réussie : Minette Swift et surtout Genna Meade ont une vraie épaisseur. J'ai particulièrement apprécié comment la description de Minette par Genna permet à la fois de découvrir Minette, et ce que Genna voit en elle (et qui n'y est pas). En revanche, j'ai trouvé les débats politiques autour de Mad Max un peu hors-sujet. Je n'ai pas compris, à part dans la manière dont ils avaient structuré la pensée de Genna, ce qu'ils venaient faire dans l'histoire - et la description de Genna est suffisamment bien menée pour ne pas nécessiter ces passages. La fin, en particulier, m'a laissée sur ma faim.
Au final, ce n'est pas un mauvais roman, mais je le trouve moins abouti que d'autres oeuvres de JCO que j'ai pu lire (ou alors, je suis passée complètement à côté de son sens profond, ce qui n'est pas impossible non plus). |
| | | Akina Bookworm
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Mar 2 Sep - 20:42 | |
| J'ai lu pendant les vacances Mudwoman. Ce roman assez poignant raconte l'histoire d'une petite fille et de la femme qu'elle est devenue. La petite fille a été abandonnée dans un marais à l'âge de 3 ans, sa mère complètement folle l'offrant en sacrifice à Dieu. Quarante ans plus tard, elle est devenue la première femme présidente d'université américaine. Mais sa blessure première, sa fragilité affective, son perfectionnisme, associé à la charge des responsabilité la font peu à peu basculer dans la folie. C'est un roman, et surtout un personnage de femme, que j'ai trouvé magnifique. L'héroïne est une belle personne, malgré, ou peut-être grâce à ce qu'elle a vécu. On passe un moment à la fois doux et cruel à la suivre s'enfoncer dans un marais qui n'est pas sans rappeler celui où elle a déjà vécu une renaissance. Comme les autres romans de JCO, celui-ci est douloureux, certains passages sont très durs, mais la beauté de l'âme de cette femme, à mon sens, transforme tout. |
| | | Constance Bookworm
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Ven 5 Sep - 18:58 | |
| Merci pour ton avis Akina, je n'ai pas encore eu l'occasion de l'emprunter, les sensations fortes chez JCO m'attirent et me font hésiter à chaque fois. |
| | | Akina Bookworm
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Sam 6 Sep - 9:37 | |
| C'est un roman assez violent, j'avoue, et souvent bouleversant. J'adore cette auteur, mais j'attends toujours quelques mois entre deux de ses livres. C'est parfois trop fort. |
| | | Fanny Bookworm
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Dim 12 Oct - 10:03 | |
| Akina, tu donnes envie de découvrir Mudwoman. Je crois que c'est un roman qui pourrait me plaire. Je n'ai jamais lu Oates. Mais j'ai Blonde depuis peu de temps dans ma PAL. J'aimerais le lire mais j'avoue que ce pavé m'effraie un peu... _________________ |
| | | Akina Bookworm
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Dim 12 Oct - 15:30 | |
| Je suis très heureuse de te tenter. C'est un beau roman, assez typique de cette auteur. Comme pour toi, j'ai longtemps hésité avant d'entamer Blonde. Mais les premières pages m'ont embarquée et je n'ai pas vu passer le roman. |
| | | Akina Bookworm
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Mar 13 Mar - 9:32 | |
| Je reviens avec un nouveau roman de Joyce Carol Oates (je les lis moins vite qu'elle ne les écrit, mais je ne renonce pas à mon ambition de lire toute sa littérature ) : Middle Age. Encore une fois, ce roman s'attache à décrire une classe sociale : la middle/upper classe de la côte est américaine. L'intrigue se passe à Salthill-on-Hudson, à une demi-heure de train de New-York. Là bas, les hommes font la navette entre leur domicile et leur travail, pendant que les femmes trompent leur ennui en se créant des obligations sociales (ambiance Mad Men). Tous sont aisés, dans de grandes maisons historiques entourées de vastes jardins. Tous sont d'âge mûrs : ni jeune, ni vieux, dans cet entre-deux où la jeunesse est déjà passée, ses rêves et ses ambitions aussi, mais où le corps et le coeur restent assez jeunes pour avoir des désirs. Un seul homme semble échapper à cette légère dépression qui embaume tout le bourg : Adam Berendt. D'âge mûr, lui aussi, mais célibataire et sculpteur, il semble échapper à cette remise en question générale, et attire, comme le miel attire les abeilles, toutes les femmes de Salthilll qui rêvent de venir son amante. Un quatre juillet, Adam, tentant de sauver une fillette, se noit. Ce roman raconte la quinzaine de mois qui suit cet événement, les répercutions que la mort d'Adam, la gestion de son héritage (de sa fortune découverte à son chien) aura sur ceux qui l'entoure, et comment la mort de cet homme, à l'image de ses cendres qui fertiliseront son jardin, apportera peut-être plus à ceux qui l'aiment que sa vie. C'est un roman de JCO peut-être moins glauque que les autres, moins sinistre, et empreint même d'une forme d'espoir. Le milieu social que décrit Oates, bien que sclérosé, n'est pas méchant, violent ou pervers : les habitants de Salthill sont de braves gens, qui font de leur mieux, et Adam apparait comme une figure rédemptrice. Au final, je pense que c'est un bon roman pour découvrir l'univers et la plume de JCO - mais qui apparaîtra peut-être un peu fade pour ceux qui aiment ses romans plus corsés. |
| | | Fanny Bookworm
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Mar 13 Mar - 18:32 | |
| Je n'ai encore jamais eu l'occasion de lire Joyce Carol Oates. Pourtant, je pense que que ces romans pourraient me plaire. Peut-être que celui dont tu parles Akina serait un bon point de départ.
J'ai Blonde dans ma pile à lire. Un sacré pavé! _________________ |
| | | Akina Bookworm
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Lun 18 Juin - 21:23 | |
| Cette fois ci, je suis passée à du Oates bien corsé, avec Viol, une histoire d'amour. Un soir de 4 juillet bien arrosé, Tina Maguire, une jeune femme gaie et libérée rentre de chez son copain avec sa fille Bethie, âgée de 12 ans. Elles coupent à travers le parc, se font accoster par une bande de jeunes sous meth, qui violent Tina de façon atroce (attention aux âmes sensible) et la laissent pour morte devant les yeux de sa fille. La vie de Bethie en sera, évidemment, pour toujours changée (celle de Tina aussi, le contraire aurait été étonnant). Pour l'adolescente, c'est la fin de l'enfance, et le début d'une période difficile, d'abord dans l'angoisse de recroiser les agresseurs, puis dans la réalisation que le monde, la foule, la justice n'est pas évidemment du côté de sa mère... Pour ceux qui aiment, c'est du pur Oates, dans sa violence brute, dans son portrait d'une Amérique malade, dans sa description d'un monde éminemment complexe, où les gentils ne sont pas purs, et les méchants peuvent être victimes. En revanche, si vous n'aimez pas la noirceur des romans de Oates, si sa violence vous fait peur, passez votre chemin, vous détesteriez (en même temps, le titre laisse peu de choix). |
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| | | | Joyce Carol Oates | |
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