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Father Knows Best, la superbe 'fausse' trilogie d’Ang Lee
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carole.reads Elizabethan actor
Sujet: Father Knows Best, la superbe 'fausse' trilogie d’Ang Lee Sam 1 Mai - 21:18
Ang Lee est notamment connu pour avoir réalisé quelques chefs d’oeuvre comme Raison & Sentiment en 1995, Tigre & Dragon en 2000 ou encore Brokeback Mountain en 2005. C’est un réalisateur que j’aime beaucoup et j’étais curieuse de découvrir les films qu’il a réalisés à ses débuts. C’est chose faite avec la ‘trilogie’ connue de manière informelle sous le nom de ‘Father Knows Best’ car la figure paternelle est un élément important des films et elle est à chaque fois incarnée avec grâce par le très attachant Sihung Lung (qui est sorti de sa retraite tant il aimait les scénarios d'Ang Lee ).
Ces trois films ont aussi en commun d’explorer sous forme de chronique intimiste les relations entre personnages occidentaux et occidentaux. Ils ont aussi en commun une atmosphère assez unique, emprunte de douceur, qui imprègne chaque plan. Le rythme global est assez lent ou dirais-je serein et le réalisateur insuffle beaucoup d’humour et de tendresse dans chacun d’eux. La photographie y est également pour beaucoup, pleine de lumière naturelle (une esthétique toujours magnifique quand elle est bien conçue) et de tons colorés (Garçon d'honneur) ou d'une palette plus douce (Pushing Hands).
Le premier film s’appelle Pushing Hands et est sorti en 1991. On suit M. Chu (un maître de Tai-Chi à la retraite) qui vient de quitter Pékin pour s’installer aux États-Unis chez son fils, Alex, et sa famille. La cohabitation avec sa belle-fille, Martha, qui essaie d’écrire son roman, s’avère compliquée. S’ajoute également la présence du petit-fils. Le film explore les barrières culturelles et langagière puisqu’aucun des deux ne parle la langue de l’autre. J’ai particulièrement aimé suivre le quotidien de M. Chu qui donne des cours de Tai-Chi, cuisine, rencontre d’autres immigrés chinois du même âge que lui qui sont déstabilisés par les jeunes générations et le manque de traditions en Amérique.
Pour info, le titre du film fait référence à une figure de Tai-Chi dans laquelle quelqu’un, soumis à une force brutale, reste solide comme un roc. Cela donne lieu à une scène particulièrement impressionnante à la fin. Bien-sûr, c’est aussi une métaphore par rapport au choc culturel que subit M. Chu.
Le second film de cette ‘fausse’ trilogie est mon préféré, c’est Garçon d’honneur (ou The Wedding Banquet en anglais), qui est sorti en 1993.
En voici le synopsis : Installé à New York depuis plusieurs années, Wai-Tung vit heureux avec Simon. Restés à Taïwan, ses parents s'inquiètent de son célibat prolongé et lui offrent régulièrement les services d'une agence matrimoniale locale. C’est Simon qui lui donne l’idée d’épouser Wei-Weig, une immigrée chinoise sans papiers qui loue un atelier dont Wai-Tung est propriétaire. C’est alors que ses parents décident de venir aux États-Unis pour rencontrer leur belle-fille malgré la santé fragile du père. Les cinq personnes se retrouvent à habiter ensemble chez Simon.
Celui-ci est peut-être le plus farfelu des trois. Il y a une sorte de candeur irrésistible qui se dégage tout du long, notamment grâce au couple Wai-Tung (joué par Winston Chao qui n’était pas du tout acteur avant ce film et s’en tire à merveille) et Simon (le très charmant Mitchell Lichtenstein qui n’est autre que le fils de Roy Lichtenstein !). Il y a aussi de très beaux moments de comédie et de tendresse, notamment à travers le personnage du père, incarné une fois de plus par Sihung Lung, qui le temps d’une scène m’a même fait tirer quelques larmes.
En plus du décalage culturel (qui donne des scènes très drôles, notamment une où les parents assistent, éberlués, au mariage à la mairie de leur fils dans un contexte très loin de leurs idées romantiques), le film explore les non-dits liés à l’homosexualité, ce qui est extrêmement rare pour une co-production taïwanaise.
Le titre ‘The Wedding Banquet’ fait référence à un moment du film où les parents finissent par organiser un banquet de mariage qui part un peu en vrille. Je vous mets le poster, dont la savoureuse tagline est tirée d’un caméo d’Ang Lee himself, invité du mariage, qui sort à un couple d’Américains qui ne comprend pas trop ce qu'il se passe : ‘Vous assistez à 5000 ans de repression sexuelle’ !
Enfin, Salé, Sucré (Eat Drink Man Woman) est sorti en 1994, c’est celui qui s’approche le plus de la chronique familiale. Et pour le coup, il emporte la palme des films qui donnent super faim (avec notamment The Lunchbox et Julie & Julia ou encore Chef) !
Cette scène de 'gravure' de pastèque m'a impressionnée !
Et celle-ci ne manque pas non plus d'humour !
On suit Chu, un grand chef cuisinier qui vit avec ses trois filles pour qui il cuisine des repas traditionnels qui mettent l’eau à la bouche. Ses filles ont des parcours bien différents. L’ainée, Jia-Jen, est une professeure de chimie très pieuse, la cadette Jia-Chien est celle qui voudrait partir grace à une promotion en Europe mais voit ses projets s’effriter. Enfin, la benjamine, Jia-Ning est encore étudiante, un peu indolente et travaille dans un fast-food. Chacune est préoccupée par sa vie sentimentale.
Tout du long, il y a une certaine tension entre les personnages et bien-sûr, beaucoup de non-dits, entre tradition et modernité, car le père est très attaché à une idée de la vie de famille qu’il imagine idéale mais qui ne correspond plus à ce que veulent ses filles devenues adultes. L’histoire ne manque pas non plus d’humour, notamment par le personnage de potentiel future belle-mère jouée par Gua Al-Leh, hilarante et insupportable (elle jouait la mère dans The Wedding Banquet). Le film est emprunt de mélancolie, notamment avec travers les thèmes de l’émancipation, des espoirs déçus, du deuil… mais c’est sans compter sur l’importance de la nourriture dans cette famille à laquelle on s’attache. Au-delà de leur aspect appétissant, les scènes de repas sont celles où les relations entre les personnages sont les plus parlantes, et c’est aussi peut-être par elles qu’ils ont le plus de chance de se réconcilier. En tout cas, j’ai trouvé le film majestueux et très agréable à regarder.
En bonus, voilà ce qui arrive lorsque votre voisin, chef cuisinier de son état, se met à vous préparer des petits plats pour emporter à l’école (c'est d'ailleurs l'une des scènes les plus mignonnes de la trilogie !)
Voilà pour cette présentation, Ang Lee est un réalisateur extrêmement versatile qui a frappé fort très tôt et ses films ont été reconnus par le cinéma mondial comme des oeuvres à part, qui sont à mon sens très précieuses. Ces trois films font partie de ceux dont on ressort en paix avec soi-même, des films qui tirent beaucoup de grâce de la vie quotidienne et dans laquelle ils y voient beaucoup d'humour, mais qui explorent aussi toutes les petites difficultés de la vie courante, qu'elle soit d'ordre culturelles, morales, générationnelles, etc.
P.S : Je mets ce topic dans ‘cinéma américain’ car je ne crois pas qu’on ait d’autres sections en dehors du cinéma français et anglo-saxon, et puis parce que les films sont des coproductions américaines pour la plupart, bien qu’en mandarin et souvent filmées en Taïwan.
Diana Bookworm
Sujet: Re: Father Knows Best, la superbe 'fausse' trilogie d’Ang Lee Dim 16 Mai - 17:25
@Carole.reads J'ai oublié de donner mon avis sur les deux films d'Ang Lee que tu cites et te féliciter pour ce très beau topic
je ne connais pas le 1er film que tu cites mais j'ai regardé et adoré les deux suivants, soit Garçon d'honneur et Salé, Sucré
Comme toi, j'ai un gros faible pour Garçon d'honneur qui est une comédie que j'aime beaucoup. Le clash des cultures est très bien traité (ainsi que les non-dits/mensonges dans la famille) et les interprètes (notamment Winston Chao , Mitchell Lichtenchtein et Sihung Lung sont parfait) J'ai surtout aimé comment l'idée de Wai-Tung, soit organiser un mariage blanc avec une connaissance pour apaiser ses parents restés à Taiwan se révèle une très mauvaise idée quand ceux-ci débarquent et restent bien plus longtemps que prévu
Citation :
En plus du décalage culturel (qui donne des scènes très drôles, notamment une où les parents assistent, éberlués, au mariage à la mairie de leur fils dans un contexte très loin de leurs idées romantiques)
J'adore cette scène où Wai-tung organise à la hâte un mariage dans un bureau de mairie minable où les mariages sont célébrés à la hâte, ou tout le monde est mal à l'aise et les parents clairement gênés, pour se terminer dans un grand restaurant taïwanais avec un déjeuner lugubre avant que le propriétaire ne reconnaisse le père de Wai-Tung et offre d'organiser le fameux banquet de mariage Le banquet lui-même fait tellement peur tant il est grandiose et interminable qu'il fait réfléchir quant à l'idée de se marier Outre le côté comique de ce banquet, j'ai beaucoup aimé les moments très justes où l'on voit les parents de Wai-Tung très heureux de ce banquet et lorsque le père de Wai-Tung, ancien général Taïwanais et remercie avec émotion son ancien subordonné et le force à lui serrer la main, ce que l'autre n'aurait jamais osé faire tant il a du respect pour lui.
Mais j'avoue, ma scène préférée et la suivante, tant elle est bien jouée par tous les acteurs
Pour Sucré, salé, je confirme, c'est un film qu'il ne faut jamais voir à jeun J'ai beaucoup aimé les relations entre le père qui se désespère de perdre le goût alors qu'il est cuisinier et ses trois filles très différentes. J'ai surtout apprécié le parcours des deux plus jeunes, soit la jeune femme d'affaire et sa jeune sœur. Toute l'intrigue sur la perte du goût du père est très bien faite, surtout quand il se met à cuisiner le repas quotidien de la fille de sa voisine et mange ce que sa mère avait préparé, soit les pires repas du monde
Citation :
L’histoire ne manque pas non plus d’humour, notamment par le personnage de potentiel future belle-mère jouée par Gua Al-Leh, hilarante et insupportable (elle jouait la mère dans The Wedding Banquet).
J'ai adoré ces scènes où elle en fait des tonnes en minaudant pour séduire Chu,
Spoiler:
et sa réaction quand elle se rend compte qu'il ne tente pas du tout de la séduire car il est amoureux de sa fille! Sa scène d'hystérie est géniale, surtout qu'elle ne s'y attendais pas du tout!
Rien que pour voir Chu cuisiner pour ses filles (et sa deuxième fille est très douée aussi) , ce film vaut le coup d'être vu!
_________________
Dernière édition par Diana le Lun 17 Mai - 18:46, édité 1 fois
LilyBart Dingley Bell resident
Sujet: Re: Father Knows Best, la superbe 'fausse' trilogie d’Ang Lee Dim 16 Mai - 19:00
Je suis passée à côté de ce topic, je viens seulement de le voir
Quelle superbe présentation, carole.reads ! Tu me donnes vraiment envie de découvrir ces films, merci !
Miss Artemis Holmes Hogwarts marauder
Sujet: Re: Father Knows Best, la superbe 'fausse' trilogie d’Ang Lee Dim 16 Mai - 19:13
Un grand merci pour ce beau topic, carole.reads Je ne connais aucun des trois films, mais tu me donnes très envie, et je les regardai volontiers
carole.reads Elizabethan actor
Sujet: Re: Father Knows Best, la superbe 'fausse' trilogie d’Ang Lee Ven 28 Mai - 8:56
Je suis contente que ça vous plaise
Diana a écrit:
Mais j'avoue, ma scène préférée et la suivante, tant elle est bien jouée par tous les acteurs
La scène de révélation est assez explosive. Elle est marquante car le film est assez ‘posé’ et tout d’un coup, on se met à se crier dessus, l’émotion étant trop vive. Tu as raison, c’est extrêmement bien joué !
Diana a écrit:
Pour Sucré, salé, je confirme, c'est un film qu'il ne faut jamais voir à jeun J'ai beaucoup aimé les relations entre le père qui se désespère de perdre le goût alors qu'il est cuisinier et ses trois filles très différentes. J'ai surtout apprécié le parcours des deux plus jeunes, soit la jeune femme d'affaire et sa jeune sœur. Toute l'intrigue sur la perte du goût du père est très bien faite, surtout quand il se met à cuisiner le repas quotidien de la fille de sa voisine et mange ce que sa mère avait préparé, soit les pires repas du monde
J’adore les films de ‘bouffe’ comme The Lunchbox, et le lien qui se créé entre les personnages qui (se) cuisinent de bonnes choses Celui-ci fait partie de mes préférés !
Barbara Ironic Dandy
Sujet: Re: Father Knows Best, la superbe 'fausse' trilogie d’Ang Lee Ven 28 Mai - 9:02
Quel chouette topic, merci! J'avais vu "Garçon d'honneur", que je reverrais bien ainsi que "sucré salé", je confirme qu'il est impossible de visionner ce film le ventre même à moitié vide, c'est une joyeuse torture ! Je ne connaissais pas le premier que tu cites, je vais essayer de le trouver
Diana Bookworm
Sujet: Re: Father Knows Best, la superbe 'fausse' trilogie d’Ang Lee Ven 28 Mai - 19:22
@Carole.reads
Citation :
La scène de révélation est assez explosive. Elle est marquante car le film est assez ‘posé’ et tout d’un coup, on se met à se crier dessus, l’émotion étant trop vive. Tu as raison, c’est extrêmement bien joué !
C'est surtout le fait que Simon explose qui est marquant dans cette scène, car l'idée de départ vient de lui, il s'est montré très patient envers les parents de Wai-Tung qui s'imposent chez lui bien plus longtemps que prévu. Mais là, il n'en peu plus. C'est très bien fait car le trio se met à crier et les parents baissent la tête et continue à manger en attendant que l'orage passe sans comprendre ce qui se passe.
Spoiler:
Et dire qu'à ce moment là, on ne sait pas que le père de Wai-Tung comprend parfaitement l'anglais
Pour les films de "bouffe", j'ai aimé Julie et Julia qui met en appétit, enfin sauf certaines recettes très années 40-50 comme les poulets en gelée etc..
_________________
carole.reads Elizabethan actor
Sujet: Re: Father Knows Best, la superbe 'fausse' trilogie d’Ang Lee Ven 28 Mai - 21:20
Diana a écrit:
C'est surtout le fait que Simon explose qui est marquant dans cette scène, car l'idée de départ vient de lui, il s'est montré très patient envers les parents de Wai-Tung qui s'imposent chez lui bien plus longtemps que prévu. Mais là, il n'en peu plus. C'est très bien fait car le trio se met à crier et les parents baissent la tête et continue à manger en attendant que l'orage passe sans comprendre ce qui se passe.
Spoiler:
Et dire qu'à ce moment là, on ne sait pas que le père de Wai-Tung comprend parfaitement l'anglais
Spoiler:
Quelle belle scène à la fin d'ailleurs entre Simon et le père ! Je l'ai trouvé si émouvante ! Et oui ça fait repenser tout le film de savoir que le père parle anglais
Diana a écrit:
Pour les films de "bouffe", j'ai aimé Julie et Julia qui met en appétit, enfin sauf certaines recettes très années 40-50 comme les poulets en gelée etc..
Julie & Julia fait partie des incontournables, j'ai faim rien que d'y penser ^^
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Sujet: Re: Father Knows Best, la superbe 'fausse' trilogie d’Ang Lee
Father Knows Best, la superbe 'fausse' trilogie d’Ang Lee