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| Sketches by Boz | |
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LilyBart Dingley Bell resident
| Sujet: Sketches by Boz Ven 24 Avr - 7:01 | |
| Ce recueil rassemble un ensemble de courts textes qui avaient à l’origine été publiés dans un magasine un à la fois. Boz était le nom de plume empreinté par Dickens. Les trois premières parties, intitulées 'Our Parish', ‘Scenes’ et ‘Characters’ ne sont pas exactement des nouvelles, plutôt des saynètes et des portraits, des sortes d’exercices de style dans lesquels Dickens s’en donne à cœur joie. Ce qui m’a avant tout plu dans cette collection, c’est la position immersive dans laquelle le narrateur place le lecteur : il l’emmène, tel un témoin, camarade de ses observations, à travers les rues et les maisons d’un Londres Victorien plus vrai que nature. Le narrateur parle toujours à la première personne du pluriel, englobant le lecteur dans ses pérégrinations. Et le ton qu’il prend, curieux, intrigué et même avec une certaine innocence, le rend à la fois sensible et propice à être surpris, sentiments qu’on ne peut que partager avec lui. Dans beaucoup de ces textes, l’humour ne manque pas. Dickens a une façon bien à lui de décrire les choses avec une forme d’objectivité naïve qui donne presque l’impression que ce n’est pas de sa faute si elles sont amusantes et parfois ridicules. Cet humour, qui a l’air de lui échapper, réside dans le choix judicieux des mots, comme dans cet extrait qui décrit différents objets que l’on peut trouver chez un marchand d’antiquités : - Citation :
- […] a round frame like a capital O, which has once held a mirror ; a flute, complete with the exception of the middle joint ; […] in front of the shop-window, are ranged some half-dozen high-backed chairs, with spinal complaints and wasted legs ; […] two or three very dark mahogany tables with flaps like mathematical problems ; […] an unframed portrait of some lady who flourished about the beginning of the thirteenth century, by an artist who never flourished at all […].
Ce sont aussi parfois les métaphores surprenantes qui m’ont décroché quelques sourires. Ou bien la façon dont il prend une métaphore assez banale, et la tire et l’étire ensuite tant et si bien qu’elle finit là où on l’attendait pas, comme dans cette ouverture : - Citation :
- If the parks be ‘the lungs of London’, we wonder what Greenwich Fair is – a periodical breaking out, we suppose, a sort of spring-rash : a three days’ fever, which cools the blood for six months afterwards, and at the expiration of which London is restored to its old habits of plodding industry, as suddently and completely as if nothing had ever happened to disturb them.
Mais bien entendu, Dickens, ce n’est pas que l’humour, c’est aussi la révélation de la misère et des aspects plus durs de son époque. Ce qui est plutôt déconcertant dans ce recueil, c’est la façon dont le comique et le dramatique se côtoient. Un texte peut commencer sur un ton très léger, amuser et divertir, pour soudainement plonger dans le tragique, en un paragraphe, une phrase, ou même un seul mot. On peut être entrain de lire agréablement sur les facéties de la bonne société, et puis être brutalement rappelé qu’un mendiant est entrain de mourir de faim un peu plus loin. C’est comme si d’un seul coup, on entend sonner le glas. Cette juxtaposition est un peu déroutante, mais a un effet certain : Dickens prend son lecteur au dépourvu, ne lui laisse pour ainsi dire pas le temps de détourner le regard ou de se préparer à ce qui va venir. Et un seul mot suffit parfois a communiquer au lecteur ce sens du drame. Par exemple, quand Dickens énumère toutes sortes de bruits que l’on entend la nuit dans une rue de Londres, et puis annonce qu’il y en a un qu’on entendait jusqu'il y a peu, mais qui s’est arrêté. Jusque là rien d’anormal, mais il décrit ensuite ce dont il parle : une jeune dame assise au bord de la route, chantant pour son enfant affamé qu’elle tient dans ses bras. Soudain, la déclaration que ce bruit n’est plus à entendre dans la nuit prend une autre dimension… La dernière partie, ‘Tales’, contient douze nouvelles à proprement parler, avec une intrigue continue et une chute (parfois drôle, souvent surprenante, quelques fois douce-amère, et pour la dernière, pleinement triste). Ces nouvelles sont tout simplement savoureuses. Je trouve toujours cela difficile de parler d’un recueil de nouvelles de façon globale. Chaque nouvelle est une expérience différente et j’aurais envie de les décortiquer chacune séparément, mais cela ferait un post exagérément long. Du coup les quelques remarques que je peux faire sont d’ordre général, sur le style de l’auteur principalement. Je recommande chaudement la lecture de ce recueil écrit très tôt dans la carrière de Dickens, qui donne un aperçu de l'étendue de son talent et présage déjà les merveilles qu'il réalisera plus tard dans ses romans |
| | | Shelbylee Bookworm
| Sujet: Re: Sketches by Boz Ven 24 Avr - 9:16 | |
| Merci pour ta présentation.
Personnellement, je les garderai pour la fin, j'ai déjà encore tellement de romans de lui que je n'ai pas lus et même si cela doit être intéressant, je préfère quand même finir son oeuvre avant.
Pour la petite info Boz est présent dans The Frankenstein chronicles et même si je n'ai pas trop aimé la série, j'ai adoré l'acteur qui jouait Dickens. _________________ |
| | | | Sketches by Boz | |
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