Le Grand Santini - Pat CONROY

Jurisfiction agent

"Cela se passait en l'an de grâce 1962, sous le règne de Santini."

Présentation Google Books : Portrait d'un tyran domestique, raciste, belliqueux, dévot et brutal et de ses victimes, son épouse et ses quatre enfants dont Ben, 18 ans. Partagée entre une certaine admiration et une amertume certaine, cette famille vit un drame fort bien rendu par un romancier qui a fait ses preuves.

Je suis une grande fan de Pat Conroy, même si je reconnais que Diana a raison, il utilise toujours les mêmes ingrédients dans chacun de ses romans. Mais comme je les espace beaucoup, ça ne me dérange pas outre-mesure.

Bref, j'avais reculé et reculé le moment de lire Le Grand Santini, le plus autobiographique de ses romans, encore plus depuis sa mort, car je savais qu'il ne me restait plus grand-chose à lire de lui.
A la faveur d'une lecture commune avec deux amies, je me suis enfin décidée et je n'ai pas été déçue.

J'ai retrouvé les thèmes et mécanismes chers à Pat Conroy : un père violent et maltraitant, une mère qui aime ses enfants mais n'arrive pas à les protéger, une fratrie soudée, le basket, le Sud...
Ce roman déborde d'émotions toutes plus fortes les unes que les autres, qui nous sont transmises par le personnage de Ben, l'aîné des enfants, alter ego de l'auteur.
Ben, en tant que fils aîné, est le réceptacle des ambitions de son père : en faire une version adulte de lui-même (mais sans toutefois le dépasser) ; et cela à la méthode des marines, entre humiliations et violence physique. Mary-Ann n'est pas beaucoup mieux lotie, très intelligente et sensible, trop pour son propre bien d'ailleurs, pas assez malléable ; son mal-être ressort à chaque ligne, à chaque scène dans laquelle elle figure.
Tout m'a touchée dans ce livre. Tout d'abord, la somptueuse écriture de Pat Conroy me va toujours droit au cœur, me mène souvent au bord des larmes. Ensuite, je me suis attachée à cette famille, à tous ses membres ; même Bull, ce père abusif a su m'attendrir par moments. C'est aussi ce qui fait la richesse de ce roman, cette ambivalence de sentiments que fait naître Bull Meecham.

Bookworm

Je confirme mes dires, Pat Conroy ressasse sans arrêt les mêmes sujets dans ses livres, donc au bout d'un moment, c'est l'overdose Rolling Eyes

Cela dit, Le grand Santini passe à travers les mailles du filet pour moi car c'est le premier livre de Pat Conroy que j'ai lu et relu Very Happy

GoodBooksGoodFriends a écrit:: J'ai retrouvé les thèmes et mécanismes chers à Pat Conroy : un père violent et maltraitant, une mère qui aime ses enfants mais n'arrive pas à les protéger, une fratrie soudée, le basket, le Sud...

Je trouve assez subtile sa description de sa mère, car je ne suis pas certaine qu'il l'aime tant que ça (et là, je parle aussi de toutes les mères de ses romans)
Elle est très belle, aime son mari, mais ne protège absolument pas ses enfants et ne voit pas la détresse de ceux-ci (surtout Mary Ann et Ben).
Elle est très "dame du Sud", posée et élégante, mais ne s'attardant pas trop sur les conséquences de ses choix sur ses enfants.
Autant Karen et Matt semblent peu affectés par les déménagements et la violence de leur père (qui ne touche que Ben), autant on voit l'impact sur Mary Ann et Ben.

Citation :: même Bull, ce père abusif a su m'attendrir par moments

Oui, il n'est pas totalement méchant, c'est un personnage intéressant à suivre.

Ce que j'aime surtout dans ce livre, ce sont les dialogues très enlevés entre Ben et sa soeur et Ben est les rares amis qu'il se fait.

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Jurisfiction agent

Au final, je garde surtout de l'oeuvre de Pat Conroy, Le Prince des Marées (le premier que j'ai lu) et Le Grand Santini (la genèse). Je classe Saison Noire à part car ce n'est pas un roman mais il m'a beaucoup marquée également, d'autant que je l'ai lu l'été précédant la disparition de Pat Conroy...

Concernant la mère, c'est un personnage complexe dans Le Grand Santini (je m'en souviens moins dans les autres romans) et j'avoue qu'elle m'a souvent révoltée, notamment dans sa manière de traiter Mary-Ann. Je pense qu'en fait, elle aime ses enfants, mais elle les aime moins que son mari.

Je te rejoins sur les dialogues enlevés entre Ben et Mary-Ann, c'est un aspect qui me plait beaucoup aussi, leur répartie est savoureuse.

Bookworm

GoodBooksGoodFriends a écrit:: Concernant la mère, c'est un personnage complexe dans Le Grand Santini (je m'en souviens moins dans les autres romans) et j'avoue qu'elle m'a souvent révoltée, notamment dans sa manière de traiter Mary-Ann. Je pense qu'en fait, elle aime ses enfants, mais elle les aime moins que son mari.

C'est précisément à cette relation que je pensais en parlant de la mère de famille.
J'aime beaucoup le personnage de Mary-Ann es ses réparties endiablées, mais la condescendance que lui porte sa mère m'horripile, tout comme le fait que Mary Ann a des lunettes bas de gamme, des vêtements peu flatteurs - très probablement achetés par sa mère - marque une différence entre elle et sa mère
De plus, son père fait très peu cas d'elle et se focalise sur Ben.

Je pense effectivement qu'elle les aime moins que son mari et n'a quasiment aucune réaction que son mari est violent envers eux.

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Jurisfiction agent

Diana a écrit:: J'aime beaucoup le personnage de Mary-Ann es ses réparties endiablées, mais la condescendance que lui porte sa mère m'horripile,

C'est même à la limite du mépris, par moments...

Bookworm

Oui, c'est ça.
Autant on voit qu'avec Karen, les relations sont différentes car Karen est une petite fille ravissante et enjouée, autant on voit que la mère rabaisse sa fille ainée qui a le tort d'être intelligente et pas dupe du tout de la façade que projette sa mère (Belle du Sud etc..)
Et qui refuse d'être juste jolie et charmante.

J'ai des sentiments ambivalents concernant le grand Santini lui-même, mais je n'aime pas du tout cette mère qui ne fait rien pour protéger ses enfants et qui détruit petit à petit sa fille Mad

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Jurisfiction agent

Oui, les relations avec Karen sont tout à fait différentes car Karen est jolie et élégante. Cette différence de traitement et surtout la raison, m'a énervée à un point extrême.
Comme toi, Bull m'inspire des sentiments pas toujours chaleureux mais il ne m'a pas révoltée comme l'a fait la mère.

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