La vraie vie d'Adeline Dieudonné

Ce roman sorti chez l'Iconoclaste en août dernier est l'un de ceux qui ont fait le plus parler d'eux lors de la dernière rentrée littéraire. Il a remporté le prix Fnac. Il s'agit du premier roman de l'auteur.

Citation :

Le Démo est un lotissement comme les autres. Ou presque. Les pavillons s alignent comme  des pierres tombales. Chez eux, il y a quatre chambres. Celle du frère, la sienne, celle des parents. Et  celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. Un prédateur en puissance. La mère, est transparente,  amibecraintive, soumise à ses humeurs.
Avec son frère, Gilles, elle tente de déjouer ce quotidien saumâtre. Ils jouent dans les carcasses des voitures de la casse en attendant la petite musique qui annoncera l arrivée du marchand de glace. Mais un jour, un violent accident vient faire bégayer le présent. Et rien ne sera plus jamais comme avant.

« Le meilleur premier roman de la rentrée littéraire», François Busnel, La Grande Librairie « Un tour de magie. » Amélie Nothomb « Immense de profondeur. L histoire en contient des centaines. » Cécile Coulon

La vraie vie est un conte cruel sous la forme d’un récit initiatique. Le roman se fait le récit de la survie en milieu hostile d’une enfant, puis d’une adolescente, qui doit sans cesse faire face à la violence, une violence qui peut prendre toutes sortes de visages. L’héroïne vit auprès d’un père braconnier tyrannique et psychotique, d’une mère passive, silencieuse, presque inexistante et d’un petit frère qui commence peu à peu à être dévoré par cette violence ambiante.
Adeline Dieudonné imprime avec une grande habilité à son récit une atmosphère où l’étrange se mêle peu à peu à la réalité de ce quotidien trivial. La sidération muée en psychose du petit frère est traitée sans complaisance. L’effroi y est palpable page après page.
Ce roman d’apprentissage teinté de noirceur n’est heureusement pas dénué d’espoir. La jeune fille souhaite plus que tout sauver l’âme de son frère. Passionnée de science et extraordinairement ambitieuse, elle souhaite marcher sur les traces de Marie Curie. C’est en travaillant de manière acharnée sur les lois de la temporalité qu’elle trouvera un moyen de s’affranchir de la marche impitoyable du temps et de fuir la fatalité de son existence.

A travers ce dédale cauchemardesque, l’auteur construit un récit effrayant porté par une héroïne pleine de rage et de détermination. Pour moi, le roman, par sa structure narrative aussi bien que par sa tonalité, revêt une apparence de conte noir. En adoptant ce modèle, le récit trouve aussi pour moi ses limites. Malgré son efficacité, il m’a semblée manquer un peu de chair et de corps, notamment dans son écriture, pour me séduire complètement. Même si je comprends l’engouement que ce roman a suscité, je ne peux pas m’empêcher de me dire que j’ai déjà lu ce genre de récits initiatiques sombres, haletants et angoissants, chez Stephen King ou dans la production de la littérature adolescente notamment.

Et vous, avez lu La vraie vie ?

Tes avis sont toujours très bien écrit Emjy, mais cette fois ça ne me donne pas envie de le lire.

C’est la curiosité qui m’a poussé à ouvrir ce roman, tant évoqué depuis le début de la rentrée littéraire.

Si les thèmes abordés dans ce roman ne manquent pas d’intérêt, le côté instinctif et animal de l’être humain et comment il peut conduire à toute forme de violence extrême, entre individus et surtout au sein de la famille.

Je suis loin d’avoir été autant emportée par cette lecture, que l’ensemble des lecteurs, alors que les avis en majorité étaient enthousiastes et témoignaient d’une forte émotion.

Si on a lu d’autres roman comme Shining, et je pense à Room également, ce roman m’a semblé bien fade en terme d’émotions fortes.

Je n’ai pas été en empathie envers la jeune héroïne, le récit est d’une naivete au regard d’un père si detestable, j’ai trouve la figure du père trop caricatural, ce qui a mon avis dessert les intentions de l’auteure, de montrer le contrôle du père sur la famille.

J’ai déjà oublie pas mal des ressorts de l’intrigue tant ils m’ont peu marqué

Le roman est traversé par tout un tas d’animaux, formant ainsi un bestiaire, une symbolique, que j’ai apprécié (animal menaçant, d’autres protecteurs ou d’autres apportent une ambiance plus douce et apaisante) tout en la trouvant. mal exploitée. Seul Dvoka, la chienne protectrice, ou Totem de la jeune narratrice, qu’elle surnomme ainsi en l’honneur Marie Curie a un rôle prépondérant

Ensuite je pense que ćest a chacun de se faire sa propres idée, certains thèmes ont sûrement besoin d’etre abordes de manière moins directe, ou moins factuels.

Je l'ai lu à sa sortie et cette lecture ne m'a pas laissée indemne à cause de cette histoire de violence, d'intimidation. Un livre d'une froideur implacable.

J'ai également lu ce roman il y a quelques jours et j'ai aimé.  

Il est souvent difficile de lire un roman vu partout et ayant suscité autant de réaction. Il faut tenter de garder la tête froide pour éviter une déception. Dès les premières pages, Adeline Dieudonné annonce la couleur. Elle nous plonge dans un huis clos assez glauque au sein d'une cité pavillonnaire pour le moins morne. La romancière fait preuve d'un style réaliste à la manière de certains romans américains et d'une écriture franche. J'ai lu des récits bien plus forts que celui-ci mais j'avoue n'être pas restée insensible à cette histoire. Une noirceur est présente. Une certaine scène m'a d'ailleurs fait particulièrement froid dans le dos.

C'est aussi un roman d'apprentissage que nous offre Adeline Dieudonné. Nous suivons une jeune héroïne qui n'est jamais nommée. Elle représente ainsi n’importe quel enfant persécuté. Elle découvre la violence de l'existence mais aussi l'éveil de son corps. Ce roman est aussi  brutal que naïf, aussi sombre que lumineux. L'espoir, la connaissance, l'amour, les sensations, un objectif vont permettre à la narratrice de se surpasser et de grandir. Ses choix seront déterminants, aussi durs soient-ils. En lisant ce roman, je n'ai pu m'empêcher de penser à tous les jeunes gens enfermés dans ce genre de situation si compliquée. Ils sont tellement nombreux.