Call me by your name d'Andre Aciman

@Fanny

Citation :

J'aime beaucoup le style d'André Aciman à la fois sensuel et plein de mystère.

Je pense que je vais me laisser tenter par les autres livres d'Ancré Aciman.
Surtout quand on pense que Call me by your name est son premier roman (il a écrit des récits avant), donc je suis curieuse de lire ses autres livres.

J'espère que le reste de ta lecture te plaira

Ca alors ! Voilà que vous venez de me donner envie. Hop, hop, hop dans ma wishlist.

J'ai terminé ma lecture!

J'ai bien fait de vous suivre les yeux fermés et de me plonger à mon tour entre les pages de cette histoire d'amour hors du commun. Elio nous raconte des années plus tard sa puissante rencontre avec Oliver, mais l'ensemble reste tout de même bien ancré dans le présent des années 80. La touffeur si particulière de l'Italie en été enveloppe un peu plus ce roman  dans une atmosphère ardente et voluptueuse. André Aciman décrit des scènes et des dialogues qui se gravent à jamais dans l'esprit du lecteur (le tête à tête entre Elio et son père est tellement beau et saisissant). Le ton est tantôt mélancolique, tantôt nostalgique et parfois impérieux. La chute m'a beaucoup plu à la fois douce et amère.

Spoiler:

Une certaine tension sexuelle se dégage de plusieurs passages. Elle est clairement explicite mais toujours bien amenée par la description du désir, de l'attente, de l'impatience et de l'imagination de notre jeune héros (passionnée de littérature et de musique classique). Même si on devine facilement qu'il ne s'agit pas d'une première aventure pour Oliver mais aussi pour Elio, c'est le caractère fulgurant, unique et indélébile de cette relation qui en fait l'histoire d'amour d'une vie, vous hantant pour toujours. Elio vit de véritables montagnes russes de sentiments. On le suit dans ses cheminements de pensée et dans ses états d'âme. Tout est très  riche, détaillé, réaliste et crédible. A noter également de belles références notamment à Claude Monet, Vincent Van Gogh ou encore Emily Brontë.

C'est un beau coup de cœur pour cette histoire d'amour comme on en lit peu. Je pense en toute sincérité qu'Elio et Oliver vont me suivre longtemps. J'ai l'impression d'avoir vécu intensément cette histoire. C'est suffisamment rare pour chérir ces souvenirs de lecture.

Fanny a écrit:

Une certaine tension sexuelle se dégage de plusieurs passages. Elle est clairement explicite mais toujours bien amenée par la description du désir, de l'attente, de l'impatience et de l'imagination de notre jeune héros (passionnée de littérature et de musique classique). Même si on devine facilement qu'il ne s'agit pas d'une première aventure pour Oliver mais aussi pour Elio, c'est le caractère fulgurant, unique et indélébile de cette relation qui en fait l'histoire d'amour d'une vie, vous hantant pour toujours. Elio vit de véritables montagnes russes de sentiments. On le suit dans ses cheminements de pensée et dans ses états d'âme. Tout est très  riche, détaillé, réaliste et crédible. :

J'ai beaucoup apprécié moi aussi le détail des sentiments d'Elio, avec dès le début, une passion dévorante et silencieuse envers Oliver, qu'il n'ose avouer car il prend la timidité de ce dernier pour de l'indifférence.
On voit bien que même si ce n'est pas la première liaison d'Oliver, il est tout autant marqué qu'Elio par celle-ci. Cela se ressent dans la fin du livre.

Citation :

André Aciman décrit des scènes et des dialogues qui se gravent à jamais dans l'esprit du lecteur (le tête à tête entre Elio et son père est tellement beau et saisissant)

Certains passages et dialogues resteront gravés dans ma mémoire également, ce qui détermine (pour moi) un très bon livre.

Diana a écrit:

Citation :

André Aciman décrit des scènes et des dialogues qui se gravent à jamais dans l'esprit du lecteur (le tête à tête entre Elio et son père est tellement beau et saisissant)

Certains passages et dialogues resteront gravés dans ma mémoire également, ce qui détermine (pour moi) un très bon livre.

C'est exactement pareil pour moi. C'est assez rare finalement de tomber sur un livre comme celui-ci.

La question de l’homosexualité dans les années 80 est suggérée. Qu'avez-vous pensé de cet élément?

La fin du roman est assez ouverte. Je me suis racontée toute une histoire sur

Spoiler:

J'ai terminé Call me by your name il y a quelques jours.

J'ai beaucoup aimé ma lecture (lu en VO). La plume d'Andre Aciman est excellente, il se dégage de ce livre beaucoup de sensualité, ce n'est jamais vulgaire. Cette histoire d'amour est superbe même si j'ai souvent eu mal pour Elio.

J'ai beaucoup aimé

Spoiler:

Fanny, concernant la question de l'homosexualité, je n'ai pas eu la sensation que les personnages vivaient mal cet état de fait. De temps à autre on voit qu'ils se cachent un peu quand même, mais les personnages ne donnent pas l'impression de se torturer l'esprit à se dire qu'ils font bien ou mal. Cette histoire a une portée universelle à mon sens tant elle est bien décrite.

Je ressors cependant de cette lecture avec une impression bizarre : ce fut un très bon moment, je reconnais que l'écriture est superbe et l'histoire très belle, mais il m'a manqué un petit je-ne-sais-quoi pour adorer. L'anglais n'est pas difficile mais j'en suis venue à me demander si j'avais vraiment tout compris.... Ou alors c'est parce que je n'étais pas subjuguée par ma lecture que j'ai eu cette sensation, car je suis capable de lire des textes plus compliqués que celui-ci.

Je vous remercie cela dit de m'avoir donné envie de le lire, car j'ai passé un très bon moment.

Pour moi aussi, ce roman a été un coup de coeur absolu!! Je pense qu'il est venu se classer immédiatement dans mon Top 10. C'est en tout cas le plus beau livre que j'ai lu ces dernières années, sans aucun doute! Par un étrange effet de miroir, ce livre (et dans une moindre mesure, le film) m'a complètement obsédée, comme Elio devient obsédé par Oliver. Il m'a rappelée mon adolescence et l'intensité des sentiments que l'on ressent à cet âge.
Je vous conseille d'ailleurs l'audiobook, lu par Armie Hammer, sa voix grave
Un roman simplement éblouissant!

Julia a écrit:

Pour moi aussi, ce roman a été un coup de coeur absolu!! Je pense qu'il est venu se classer immédiatement dans mon Top 10.
Je vous conseille d'ailleurs l'audiobook, lu par Armie Hammer, sa voix grave
Un roman simplement éblouissant!

Armie Hammer a effectivement une belle voix grave, l'audiobook doit être une belle aventure.
Je plussoie ce que tu dis sur le livre, il a été un grand coup de cœur pour moi, tout comme l'adaptation.

Je ne sais pas trop quoi ajouter à vos avis élogieux, j'ai moi aussi beaucoup aimé ce roman ! Même plus que le film, car je trouve que la fin du livre est beaucoup plus belle que celle du film, même si empreinte d'une certaine tristesse et d'une certaine mélancolie.
Le style de l'auteur est un gros atout : il décrit cette relation amoureuse entre Elio et Oliver avec beaucoup de sensibilité. Comme cela a été dit plus haut, le roman n'est jamais vulgaire ou "gratuit" dans ses scènes intimes, on comprend et ressent tout à fait ce qu'éprouvent les personnages. André Aciman a aussi un vrai talent pour nous plonger dans une ambiance, la chaleur et la langueur de l'été italien sont très bien décrits, on s'y projette sans mal.

Contente de te voir séduite par le roman, Sandie ! Je trouve l'adaptation merveilleuse mais le roman, je l'adore littéralement.

Citation :

Même plus que le film, car je trouve que la fin du livre est beaucoup plus belle que celle du film, même si empreinte d'une certaine tristesse et d'une certaine mélancolie.

Je vois ce que tu veux dire mais en lisant le livre, je me suis dit que la fin se serait assez mal traduite à l'écran. Finalement, je suis contente que le réalisateur se soit affranchi du texte et ait opté pour quelque chose de différent, et de beaucoup plus simple et visuel. Pour moi, ces dénouements sont parfaits, chacun dans son genre (et son format). Après, j'ai lu le roman avant de voir le film, cela affecte aussi sans doute mon jugement.

Emjy a écrit:

Je vois ce que tu veux dire mais en lisant le livre, je me suis dit que la fin se serait assez mal traduite à l'écran. Finalement, je suis contente que le réalisateur se soit affranchi du texte et ait opté pour quelque chose de différent, et de beaucoup plus simple et visuel. Pour moi, ces dénouements sont parfaits, chacun dans son genre (et son format). Après, j'ai lu le roman avant de voir le film, cela affecte aussi sans doute mon jugement.

Je suis d'accord : traduire la fin du livre à l'écran aurait été compliquée et le réalisateur a eu une bonne idée en proposant quelque chose de différent, plutôt que coller au texte au risque de décevoir les lecteurs et /ou proposer une fin ratée.
Aussi d'accord sur le fait que les deux se complètent bien du coup : moi qui ait commencé par découvrir le film, j'ai été ravie en lisant le livre de voir que ce dernier allait plus loin dans ce qui se passe après

Spoiler:

@Sandie
Les deux acteurs ont donnés leur accord de principe pour un second film qui mettrait en scène la suite du roman, donc j'espère que cela se fera.

Citation :

moi qui ait commencé par découvrir le film, j'ai été ravie en lisant le livre de voir que ce dernier allait plus loin dans ce qui se passe après

J'ai fait la même chose, et j'ai beaucoup apprécié que le roman aille plus loin que le livre.
La fin du livre est très belle, même si je comprends que ce n'était pas forcément possible de la mettre dans le film, cela aurait donner une fin de film un peu précipitée je pense.

Diana a écrit:

@Sandie
Les deux acteurs ont donnés leur accord de principe pour un second film qui mettrait en scène la suite du roman, donc j'espère que cela se fera.

Ce serait chouette mais j'avoue avoir un peu de mal à imaginer ce que ça pourrait donner...

Avez-vous lu les autres romans d'André Aciman? J'ai vu qu'il en a écrit trois autres depuis Call me by your name...

Le roman sort au Livre de Poche le 30 janvier

Je suis un peu déçue de devoir avouer que je ne suis pas aussi emballée que vous par ce livre...  Il est très bien écrit, a une certaine puissance et est enivrant d'une certaine façon. Mais être plongée page après page dans les états d'âmes un peu torturés d'Elio ne m'a pas plu tant que ça. Je trouvais que sa façon d'analyser chaque émotion qui le traverse, de tout décortiquer, expliquer, définir... c'était un peu lourd. J'avais souvent cette même impression quand je me torture sur quelque chose que je ressasse encore et encore, et que je me dis, "bon, arrête maintenant!". En fait, j'avais un peu envie de dire à Elio d'arrêter de se casser les méninges, et de juste vivre les choses comme elles étaient. Maintenant, c'est peut-être justement cette justesse dans l'écriture, qui cerne avec beaucoup de réalisme les troubles intérieurs (surtout à l'adolescence) qui donne de la valeur à ce texte. Ce n'est sans doute pas pour moi.

J'ai aussi trouvé (et ne tapez pas, svp ) que les personnages secondaires étaient juste ça : secondaires. Au final, les parents d'Elio, Marzia, Mafalda, les amis, etc., n'existent qu'en périphérie de la relation d'Elio et Oliver. Ils n'ont pas l'air d'avoir une existence propre, et je n'avais pas l'impression de les connaître vraiment.

Je dois tout de même reconnaître que le style a pas mal d'atouts. J'ai relu certaines phrases, ou certains passages, plusieurs fois, pour en savourer la beauté de la tournure et la justesse du sentiment exprimé. Mais parfois, les métaphores étaient un peu alambiquées, et à mon goût, pas forcément nécessaires (j'aimerais retrouver un exemple concret, mais tout ce qui me revient est plutôt vague). Je trouve que ça donnait quelques fois un effet un peu aliénant, et je n'étais pas toujours sûre de ce que l'auteur voulait dire exactement.

Quant à l'histoire d'amour elle-même, je ne lui ai pas trouvé autant de poésie que vous y voyez. Je l'ai trouvée tellement teintée par les tortures mentales d'Elio qu'elle n'en avait plus aucune légèreté. En fait je m'attendais à trouver une histoire pleine d'évidence, quelque chose qui coule de source et va de soi. Alors qu'en fait, rien n'est facile dans cette relation. Et Oliver est très élusif, on n'arrive jamais vraiment à le cerner. C'est comme si Elio lui courrait après, qu'il disparaissait sans cesse, pour reparaître ensuite, lui tende les bras, tandis qu'Elio se demande s'il le veut vraiment, décide finalement qu'il a absolument besoin de lui, pour qu'à nouveau Oliver disparaisse, et ainsi de suite. Je me rends bien compte que ce jeu de cache-cache est au coeur de l'intérêt de ce roman. Mais ça a juste un peu usé ma patience.

Ouh, j'ai l'impression d'avoir complètement descendu un roman qui fait ici l'unanimité... J'espère que vous ne m'en voudrez pas. Mais je n'ai pas absolument détesté non plus, comme je l'ai dit, l'écriture a beaucoup de qualités et la profondeur psychologique vaut la peine. Ce n'est pas trop ma tasse de thé, mais j'en reconnais tout de même la valeur.

@LilyBart

Citation :

Ouh, j'ai l'impression d'avoir complètement descendu un roman qui fait ici l'unanimité... Embarassed J'espère que vous ne m'en voudrez pas.

Au contraire, c'est intéressant d'avoir ton avis car tu sembles avoir aimé le livre beaucoup moins que moi.
Suite à notre conversation sur le topic du film, j'ai relu le livre et il m'a encore une fois envouté

Citation :

En fait je m'attendais à trouver une histoire pleine d'évidence, quelque chose qui coule de source et va de soi. Alors qu'en fait, rien n'est facile dans cette relation. Et Oliver est très élusif, on n'arrive jamais vraiment à le cerner.

C'est ce qui fait la force du roman, selon moi. Le fait que rien ne soit évident, et qu'à la fois Elio et Oliver sont timides et prennent la timidité de l'autre pour de l'indifférence ou du dédain.
Je l'ai remarqué une nouvelle fois en le relisant, lorsqu'Elio, vers le milieu du roman, n'adresse plus la parole à Oliver pendant quelques jours, et qu'à un moment, il le regarde et surprend un regard glaçant de ce dernier. Or ce dernier lui expliquera plus tard qu'il n'en était rien.

Pour les seconds rôles, je pense que dans le film, Michael Stuhlbarg a apporté une profondeur au personnage qu'on ne retrouve pas forcément dans le livre. Le père d'Elio est très affectueux et compréhensif, mais reste volontairement en retrait.
Il ne se révèle que vers la fin, quand il parle à son fils une fois Oliver parti, et son discours est superbe.

Qu'as-tu pensé de la fin qui va bien au delà de l'adaptation?

Diana a écrit:

Qu'as-tu pensé de la fin qui va bien au delà de l'adaptation?

Je pense que j'ai préféré la fin du film, qui laisse un peu les choses en suspens, sans continuer de creuser sur des années durant les tenants et aboutissants du lien complexe entre Elio et Oliver. Après, encore une fois, c'est parce que cette "suranayse" avait tendance à m'agacer, et du coup je préfère une fin qui laisse les choses plus ou moins ouvertes, sans explications en abondance. C'est sans doute aussi la raison pour laquelle j'ai bien apprécié le film, mais beaucoup moins le roman.

Diana a écrit:

Pour les seconds rôles, je pense que dans le film, Michael Stuhlbarg a apporté une profondeur au personnage qu'on ne retrouve pas forcément dans le livre.

En effet, et j'ai l'impression que c'est le cas pour la plupart des personnages secondaires. Les acteurs apportent une certaine dimension à leurs personnages, ce qui n'apparaît pas dans le livre où Elio est complètement absorbé par ses états d'âmes et ne semble même pas prendre la peine d'observer les autres gens autour de lui. Je me souviens par exemple que la mère dans le film, bien qu'elle ne parle pas tellement, pouvait avoir des regards très éloquents, et que de cette façon elle prenait une place plus importante. Tout ça n'est malheureusement pas possible dans un livre à la première personne, en particulier si le narrateur n'est pas attentif à son entourage. Mon impression est que si on avait voulu rendre parfaitement le roman à l'écran (je veux dire tel qu'il est écrit), alors on aurait une sorte de flou tout autour d'Elio et d'Oliver, parce qu'ils ont l'air d'être les seuls personnages habitants le roman, les autres étant vaguement présents à l'arrière-plan.

Diana a écrit:

C'est ce qui fait la force du roman, selon moi. Le fait que rien ne soit évident, et qu'à la fois Elio et Oliver sont timides et prennent la timidité de l'autre pour de l'indifférence ou du dédain.

Que penses-tu de l'attitude d'Oliver, justement ? Il est tellement distant qu'on se demande comment Elio peut oser s'ouvrir à lui, parce que rien ne laisse à penser qu'il est intéressé par lui. Mon impression c'est qu'il n'assume pas du tout son homosexualité, qu'il a peur de ses sentiments (et peut-être de la jeunesse d'Elio, qu'il n'a pas envie de "corrompre") et que c'est pour ça qu'il finit par se marier et par se ranger dans une vie "normale". Qu'en penses-tu ?

LilyBart a écrit:

Que penses-tu de l'attitude d'Oliver, justement ? Il est tellement distant qu'on se demande comment Elio peut oser s'ouvrir à lui, parce que rien ne laisse à penser qu'il est intéressé par lui. Mon impression c'est qu'il n'assume pas du tout son homosexualité, qu'il a peur de ses sentiments (et peut-être de la jeunesse d'Elio, qu'il n'a pas envie de "corrompre") et que c'est pour ça qu'il finit par se marier et par se ranger dans une vie "normale". Qu'en penses-tu ?

Je pense que c'est surtout le fait que Elio soit beaucoup plus jeune que lui qui le freine.
Oliver en parle à un moment quand il dit que lorsqu'il a tenté de masser l'épaule d'Elio au tout début de son séjour et qu'Elio s'est écarté brusquement, il a pensé que ce dernier n'était pas intéressé.
Quand Oliver repousse les avances d'Elio à un moment, je pense qu'il craint qu'une histoire d'amour avec Elio, qui est très jeune, ait trop d'impact sur la vie de ce dernier.
Il a peut être peur des sentiments très forts qu'il inspire à Elio, car on ressent tout de même que pour Elio, Oliver est l'amour de sa vie, ce qui n'est pas forcément le cas de ce dernier puisqu'il va de l'avant, se marie etc..


Pour les personnages secondaires, je pense que le jeu des acteurs, notamment Michael Stuhlbarg et Amira Casar sont excellents. Ils ont réussis à étoffer des rôles qui auraient pu être anecdotique pour en faire des personnages intéressants et vivants.
Ils interagissent avec Elio et Oliver mais en restant en arrière-plan, et cependant, on ressent leurs sentiments et l'inquiétude et l'attention qu'ils ont pour leur fils adoré.

J'ai pris de l'avance sur le challenge 12 mois car je suis partie à Rome et j'ai emporté dans ma valise ce magnifique roman

Tout d'abord l'écriture de Aciman est une merveille, on est tout de suite dans l'ambiance aux côtés d'Elio même si c'est difficile de suivre et de comprendre toutes ses émotions.
Cependant je rejoins également l'avis de LiliBart car en effet j'ai parfois été dépassée par les sentiments d'Elio, c'est parfois cru et ça peut être déconcertant.
Puis je me suis dis qu'en fait Elio a 17 ans, c'est l'été (amouuuur de vacances) et que les amours homosexuelles sont souvent difficiles car la peur du rejet est constante.
Comme toute passion le narrateur a du mal à se comprendre lui même et c'est parfois agaçant...

Et pourtant quelle histoire !! J'ai adoré Oliver, plus qu'Elio, je pense effectivement que l'âge d'Elio le fait douter, veut il vraiment une relation ? laquelle ? jusqu'où aller ?
J'ai moins apprécié le passage à Rome, même si c'était amusant de visiter les "piazza" quasi en temps réel

Les personnages secondaires sont traités comme tels, même si Anchise et Mafalda sont essentiels : ils font partie de ce huit clos et sont les témoins de cette histoire d'amour. Tout comme le père de Elio toujours bienveillant qui tiendra un discours magnifique à son fils
La fin est très belle, Elio semble en paix, ils ont trouvé un moyen de rester fidèle l'un à l'autre, leur langage, Oliver est Elio et Elio, Oliver. Ce qui les lie est toujours vivant.
J'ai évidemment pleuré en lisant la dernière phrase de ce livre écrit de la main d'un maître.