Margaret George est une écrivain américaine, spécialisée dans les romans historiques et surtout les autobiographies fictives.
Ses travaux de recherches sont impressionnants et chacun de ses romans sont très détaillés et rigoureux. Et j'ose préciser qu'il n'y a pas de théorie plus ou moins fumeuse à la Philippa Gregory
(j'aime bien cet auteur également, je tiens à le faire remarquer)
Elle a notamment écrit
The Autobiography of Henry VIII (1986),
Mary Queen of Scotland and the Isles (1992),
The Memoirs of Cleopatra (1997),
Mary Called Magdalene (2002),
Helen of Troy (2006), et
Elizabeth I (2011.)
Je présente ici
Helen of Troy qui fut un vrai coup de coeur. (le livre est traduit en français, mais apparemment en deux volumes, aux éditions Albin Michel)
Le très grand intérêt de cette autobiographie fictive, outre le fait que l'on voit la guerre de Troie à travers les yeux d'Helen, c'est que le livre ne se focalise pas uniquement sur celle-ci.
Bien sur, cette guerre qui a durée plus d'une décennie occupe une très grosse partie du roman, mais on suit Helen dès l'enfance, jusqu'à plusieurs années après la destruction de Troie.
On prend donc connaissance d'Helen lorsqu'elle est une petite fille, à Sparte, qui se demande tout de même pourquoi il n'y a aucun miroir à disposition et pour quelle raison elle n'a pas le droit de sortir de l'enceinte du palais. Elle apprendra un peu plus tard que la renommé de sa beauté et son origine - l'auteur reprend la légende que sa mère Leda fut séduite par Zeus sous la forme d'un cygne- en est la raison.
On verra ensuite comment son père, face au 40 prétendants à sa main, fera jurer à tous de se rallier à son futur mari si quelqu'un devait enlever Helen. Mauvais présage
Si Agammemon, époux de la sœur ainée d'Helen, est perçu dès le début comme un homme va-t-en-guerre assez brutal, il n'en est rien de son frère Menelas que Helen choisi comme époux. Il apparaît comme une homme gentil et sérieux, sincèrement amoureux d'Helen
Leur mariage manque de passion, mais il n'y est pour rien.
Il faut attendre au moins 200 pages avant que Paris, fils du roi Priam , apparaisse, et que le couple éperdument amoureux, s'enfuient de nuit, ne pensant pas attirer un tel malheur sur la ville de Troie.
La vie à Troie, avant la guerre à proprement parlée, est très intéressante à suivre, car Helen n'est pas forcément accueillie avec joie (à l'exception d'Hector et de sa femme Andromaque) par sa nouvelle famille et ses nouveaux concitoyens, et cela va aller de pire en pire au fil de la guerre tant l'hécatombe est grande.
Sans vouloir tout dévoiler, Margaret George suit avec intelligence les diverses sources concernant la guerre de Troie, en insistant parfois sur l'importance des Dieux dans cette guerre et leur rôle.
- Spoiler:
A la fin de la guerre, Aphrodite apparait à Helen et l'informe qu'elle ne pourra sauver que deux personnes, c'est à dire son fils Ené, et Helen, fille de Zeus.
De même, la destruction des temples et les atrocités commises au sein de celle-ci lors de la destruction de Troie sont une des causes du très mauvais sort attendant les "vainqueurs" de la guerre.
La très longue guerre et l'après-guerre, avec la divisions des richesses et des survivants, sont très émouvantes.
A noter que Achille en prend très largement pour son grade , pas la peine de l'imaginer en héro, il est l'un des personnages les plus cruels et sanguinaires du livre.
Je vous recommande chaudement ce livre qui se lit d'une traite et qui est passionnant du début à la fin.