Une Chambre à soi / Un lieu à soi de Virginia Woolf

Cet ouvrage a été réédité il y a quelques jours dans la jolie collection Empreintes de Denoël, avec une nouvelle traduction:

Citation :

Un lieu à soi rassemble une série de conférences sur le thème de la fiction et des femmes que Virginia Woolf prononça en 1928 à l'université de Cambridge. Ce vaste sujet a donné naissance à une tout autre question, celle du lieu et de l'argent, qui donne son titre à l'essai : "Une femme doit avoir de l'argent et un lieu à elle si elle veut écrire de la fiction." A la manière d'un roman, et s'appuyant sur l'histoire littéraire, Virginia Woolf retrace ainsi le cheminement qui l'a conduite vers cette célèbre thèse, qui reste incontournable de nos jours. Chef-d'oeuvre de la littérature féministe, Un lieu à soi brille d'un nouvel éclat sous la plume de Marie Darrieussecq. Jouant de l'humour et de l'ironie de Virginia Woolf, cette traduction propose une remise en perspective essentielle de la question de l'écriture et des femmes au sein de la littérature contemporaine.

Marie Darrieussecq était hier invitée à l'émission La Grande Librairie. Elle est l'auteur de la préface et de la traduction de ce livre. On peut voir son interview sur le thème de la fiction et des femmes ici (il est même question de Jane Austen à un moment !) :

J'ai lu la traduction de Clara Malraux, il faudrait que je retrouve mon avis et j'en ai également vu une adaptation au théâtre très très réussie l'été dernier.

J'ai beaucoup aimé l'intervention de Marie Darrieusecq lors de l'emission LGL, je ne sais pas si j'aurai l'occasion de lire cette nouvelle traduction-

Une chambre à soi (titre donné à cet essai dans l'édition que j'ai lu) est mon premier Virginia Woolf : ça faisait longtemps que je voulais découvrir cet auteur et sur les conseils d'une collègue, je me lance avec cet ouvrage Et j'ai eu de la chance car j'ai beaucoup aimé Une chambre à soi.

J'ai souvent entendu parler de Virginia Woolf comme d'un auteur très pointu et assez difficile à lire mais j'ai trouvé son écriture très fluide et plaisante à lire dans Une chambre à soi. Par ailleurs, cet essai n'est pas très long mais néanmoins très intéressant à lire : j'ai aimé la manière dont ses réflexions sur les femmes et le roman la conduisent à retracer l'histoire de la condition féminine à travers les siècles et la place qu'elles occupent dans la littérature à la fois en tant que personnage et en tant qu'écrivain (notamment le paradoxe entre le fait que les personnages féminins sont forts et intelligents alors que dans la "vraie vie" les femmes sont vues comme des créatures faibles et à l'intelligence limitée).
Elle évoque par ailleurs de nombreux auteurs et romans que l'on a envie de découvrir après avoir lu son propos. En plus, on apprend des choses sur la genèse de certaines œuvres, par exemple la manière dont Jane Austen écrivait ses romans.

J'aime aussi beaucoup cet essai, que je trouve passionnant. Une lecture que je recommande!

J'aime en particulier le traitement de son idée de "Shakespeare's sister", qui est vraiment très intéressant. Je pense que c'est un bon livre sur la condition féminine, notamment par rapport à l'écriture et les arts.

AnGee a écrit:

J'aime en particulier le traitement de son idée de "Shakespeare's sister", qui est vraiment très intéressant.

Moi aussi ! C'est un exemple très bien trouvé et très révélateur de la place des femmes à l'époque. Je me suis également fait la réflexion que ça pouvait expliquer un fait qui laisse un peu perplexe les spécialistes de Shakespeare, à savoir pourquoi ses deux filles étaient quasiment illettrées alors que lui avait une certaine éducation et écrivait des rôles féminins forts.

sandie a écrit:

AnGee a écrit:

J'aime en particulier le traitement de son idée de "Shakespeare's sister", qui est vraiment très intéressant.

Moi aussi ! C'est un exemple très bien trouvé et très révélateur de la place des femmes à l'époque. Je me suis également fait la réflexion que ça pouvait expliquer un fait qui laisse un peu perplexe les spécialistes de Shakespeare, à savoir pourquoi ses deux filles étaient quasiment illettrées alors que lui avait une certaine éducation et écrivait des rôles féminins forts.

Ce qui est intéressant, c'est que dans plusieurs Moocs sur Shakespeare, j'ai pu apprendre que Shakespeare avait pu bénéficier d'une bonne éducation un peu par hasard, parce que son père faisait partie de la vie politique locale. Sinon, son éducation aurait pu être beaucoup moins poussée. D'un côté, ça contrebalance un peu cette explication de Woolf.

Une chambre à soi sort en poche chez 10/18 le 8 novembre.

Je viens de dévorer lire Une chambre à soi dans la très belle édition 10/18.

Ce livre assez court est une petite merveille.
Je n'en connaissais pas le thème malgré la célèbre phrase de Virginia Woolf sur la chambre à soi et 500£ de rente personnelle, et j'ai trouvé cette lecture très agréable et faisant réfléchir à beaucoup d'aspects différents.
J'aime bien comment cela commence, avec la question "pour quelle raison nos mères/grand-mères n'ont pas laisser de l'argent pour une chaire d'université pour les femmes".
Parce que, d'un, gagner de l'argent étant une femme, c'était quasi impossible, et que si elles en avaient eu, elles n'auraient pas pu en disposer à leur guise...

@Angee et Sandie
Le passage sur l’hypothétique sœur de Shakespeare qui aurait eu le même talent est glaçant, car Virginia Woolf est très juste dans son analyse.Un tel talent chez une femme à cette époque, cela ne pourrait finir que très mal

Je n'approuve pas ce que dit Virginia Woolf de Charlotte Brontë qu'elle ne semble pas tellement apprécier, mais ce qu'elle dit de Jane Austen et de Emily Brontë est très intéressant.
On voit l'admiration de V.Woold envers Jane Austen qui a du écrire ses romans sans pièce à elle à l'écart, mais entouré de monde, dans le bruit etc.., et pour finalement écrire des romans que l'on lit toujours de nos jours.

Merci pour ton avis très intéressant Diana! Il donne envie de sortir ce livre de ma PAL... Je le possède dans la nouvelle traduction de Marie Darrieussecq publiée chez Denoël.

@Fanny
Ce petit livre se lit très bien et est très intéressant.
Virginia Woolf, sans jamais être pesante ou ennuyeuse, a écrit un livre passionnant

Après avoir vu sa "pièce à elle" l'an dernier, je me ferais un plaisir de lire ce texte ! D'ailleurs j'aime beaucoup la couverture de 10|18, très sobre et douce.

GoodBooksGoodFriends a écrit:

D'ailleurs j'aime beaucoup la couverture de 10|18, très sobre et douce.

C'est ma couverture préférée également.

Nouvelle réédition et nouvelle couverture le 3 novembre chez 10/18 :

J'aime beaucoup la précédente version avec le portrait de Virginia Woolf mais cette nouvelle couverture me plait, le contraste des couleurs est très joli.

Depuis le temps que je voulais le lire. Ça sera l’occasion, je trouve la couverture très belle !
ÉDIT :question trad finalement ne vaut-il mieux pas la version de chez Folio ?

Je ne suis pas très fan personnellement, j'aimais mieux la sobriété de la précédente avec le portrait de Virginia Woolf...