Le royaume des Voleurs est ce que l'on peut appeler un roman policier dépaysant.
Il se passe en 1936, en URSS, et suit une enquête compliquée et à haut risque de l'inspecteur Korolev.
Ce livre, qui mêle avec brio une enquête haletante, une ambiance mortifère car nous sommes en plein milieu de Purge Stalinienne, est passionnant.
L'histoire:Nous sommes à Moscou, en plein hiver 1936. Staline est au pouvoir, les Purges et dénonciations en tout genre insufflent un sentiment d'inquiétude et de terreur auprès de toute la population moscovite.
Le corps d'une jeune femme, mutilée à l'intérieure d'une église, est retrouvé.
L'enquête est confié à Alexei Dmitrievitch Korolev, capitaine de la police de Moscou (appelée aussi la Milice).
Korolev est un capitaine de police très compétent ( il refuse de torturer un quelconque suspect) et est un citoyen russe patriote.
Il sait que les temps sont durs, les dénonciations et les déportations vers la Zone (la Sibérie, les goulags) s'accumulent et le rendent nerveux, mais il n'y peut rien.
Il partage son bureau avec 3 policiers, donc un qui vient de dénoncer un supérieur.
L'enquête devient rapidement très compliquée: la jeune femme morte est une jeune américaine d'origine russe, une jeune nonne. De plus, un Voleur (soit un membre de la mafia moscovite, tatoué jusqu'au bout des doigts) est lui-même retrouvé mutilé peu de temps après.
Korolev, qui n'est pas la moitié d'un idiot, se demande pour quelle raison l'enquête n'est pas reprise par le NKVD tout puissant, mais on insiste pour qu'il continue son enquête, chapeauté à la fois par son supérieur hiérarchique qui va faire face dans peu de temps à une séance d'auto-critique
et un membre important du NKDV.
Mais rapidement, tout se complique: la morte n'est pas celle que l'on croit mais bien une autre jeune nonne américaine. Le meurtre du Voleur serait également lié.
Korolev va navigué dans des eaux très troubles en prenant contact avec Kolya, le patron des
Voleurs.
C'est là qu'il va comprendre le lien entre les morts, et les menaces qui pèsent sur sa vie.
Je ne peux pas en dire plus sans dévoiler toute l'intrigue qui est passionnante jusqu'à la toute dernière page.
La vie d'Alexeï Korolev est tout aussi passionnante. On suit d'abord son déménagement puisqu'il parvient à quitter la chambre qu'il partage avec un cousin pour accéder à une chambre dans un appartement communautaire qu'il va partager avec une veuve et sa petite fille.
On le voit mesurer ses paroles avec ses collègues et dissimuler ses inquiétudes envers ses supérieurs et le NKVD
Le livre fait froid dans le dos lorsqu'il apprend, au détour d'une conversation, que des quotas sont plus ou moins imposés par quartier pour avoir tel pourcentage de dénonciations
La présence d'enfants livrés à eux-même dans les rues car leurs parents ont été déportés vers la Sibérie effrayante.
De même, lorsque l'on menace à un moment Korolev d'un exil vers la Zone, on lui fait comprendre que toute sa famille, ses amis et ses relations en souffrira
J'ai lu ce roman policier d'une traite et n'ai qu'une hâte, c'est de lire la suite:
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