La princesse d'Aragon - The Constant Princess de Philippa Gregory

J'ai terminé The Constant princess, et comme tous les autres livres de Philippa Gregory j'ai adoré !

Ce livre nous fait découvrir une autre facette de la vie et de la personnalité de Catherine d'Aragon, et je trouve que cela permet de mieux comprendre ses convictions et son attitude concernant la fameuse "grande affaire" d'Henri VIII (les dernières pages du livre sont d'ailleurs superbes et très fortes). On comprend aussi mieux pourquoi le peuple anglais l'aimait tellement, et pourquoi beaucoup la considèrent comme la plus grande reine Tudor après Elizabeth Iere : on ne peut que ressentir de l'admiration pour elle après toutes les épreuves qu'elle a vécu (arriver dans un pays inconnu, sans en parler la langue, et être détestée par son beau-père et la mère de celui-ci), et elle a tout de même eu une enfance pas très drôle.

Mes passages préférés sont ceux où Catherine raconte des histoires et des chansons sur l'Espagne mauresque et ses rêves durant l'attente de son mariage avec Henri VIII : ce sont des moments très poétiques, et merveilleusement écrits par Philippa Gregory. J'ai aussi beaucoup aimé la dernière partie du livre, une fois que Catherine est reine d'Angleterre : on y croise pas mal de personnages connus (Charles Brandon, William Compton, Wolsey...) et la petite allusion à Mary et Anne Boleyn m'a fait sourire. Et puis ça donne une image du couple royal très différente de celle qu'on a habituellement.

Pour reprendre ce que Diana Villiers a dit plus haut, j'ai aussi été quelque peu surprise du parti pris de l'auteur concernant la consommation du mariage entre Arthur et Catherine : je pense aussi qu'au vu de l'éducation très catholique de Catherine et de ses convictions, il est difficile de penser qu'elle ait pu mentir sur un tel sujet.

Citation :

Pour reprendre ce que Diana Villiers a dit plus haut, j'ai aussi été quelque peu surprise du parti pris de l'auteur concernant la consommation du mariage entre Arthur et Catherine : je pense aussi qu'au vu de l'éducation très catholique de Catherine et de ses convictions, il est difficile de penser qu'elle ait pu mentir sur un tel sujet.

J'avoue que c'est un parti pris assez fort.
J'ai beaucoup aimé le livre, qui nous fait connaitre Catherine d'Aragon, parce que dans l'Histoire, elle a vraiment été éclipsée par Anne Boleyn.
Mais l'idée de faire de Catherine d'Aragon une telle menteuse me gêne un peu, car avec des parents super catholiques qu'elle a eu , on a du mal à le croire.
Et je pense que la force de caractère de Catherine d'Aragon, c'était la certitude absolue que rien ne pouvait lui être reproché.
Cependant, cela n'enlève rien au livre qui est vraiment passionnant.
Et puis connaitre Catherine d'Aragon enfant, puis jeune epouse du prince de Galles, puis veuve pendant de longues années, sans ressources et oublié de ses parents (je ne les portaient pas dans mon coeur avant, mais là...ce sont des vrais salauds) et enfin reine, pour se voir enlever son titre après est fascinant.
On peut dire qu'elle a connu au moins 20 ans de bonheur avec Henry VIII puis une grande solitude.

Je suis tout à fait d'accord avec toi, sur tous les points. Je pense aussi que ce livre donne vraiment envie d'en savoir plus sur Catherine d'Aragon.

Diana Villiers a écrit:

On peut dire qu'elle a connu au moins 20 ans de bonheur avec Henry VIII puis une grande solitude.

Le plus horrible est surtout qu'elle n'a jamais revu sa fille Mary : je trouve ça très cruel de la part d'Henry VIII.
Et je vais encore faire un renvoi à la série The Tudors, mais je trouve que cet aspect de solitude est très bien traité dans la saison 2 : on y voit Catherine isolée et abandonnée de tous dans un petit château, malade, sans argent et presque sans dames de compagnies. Mais même à ce moment, on voit que c'est une très grande reine, puisqu'elle tente de conserver une certaine dignité coûte que coûte.

Citation :

Le plus horrible est surtout qu'elle n'a jamais revu sa fille Mary : je trouve ça très cruel de la part d'Henry VIII.
Et je vais encore faire un renvoi à la série The Tudors, mais je trouve que cet aspect de solitude est très bien traité dans la saison 2 : on y voit Catherine isolée et abandonnée de tous dans un petit château, malade, sans argent et presque sans dames de compagnies. Mais même à ce moment, on voit que c'est une très grande reine, puisqu'elle tente de conserver une certaine dignité coûte que coûte.

Je trouve ça aussi extremement cruel de la part d'Henry VIII d'avoir fait ça à sa femme et à sa fille, car celle ci n'y était pour rien.
Je crois d'ailleurs que dans la série The Tudors, on demande à Mary de préter allégeance à la nouvelle reine, et elle refuse.
Sa fin de vie a du vraiment être très triste, et elle devait être très isolée.
Cependant, je suis d'accord avec toi, elle a gardé sa dignité, et je pense que quand elle est morte, les anglais ont du beaucoup la pleurer alors qu'ils avaient une nouvelle reine.
Le sort de Catherine d'Aragon n'est pas du tout enviable, mais elle restée reine jusqu'au bout, du moins dans son esprit.

Je viens de finir The Constant Princess et j'ai adoré Cette lecture m'a comfortée dans l'opinion que je me fais de Philippa Gregory
Je pense que c'est un bon écrivain et j'aime son style. Elle ne se cache pas de faire de l'histoire romancée et une fois que l'on sait cela, libre à nous d'aller vérifier les faits qu'elle énonce si le coeur nous en dit.

J'ai beaucoup aimé son portait de Katherine d'Aragon, je savais peu de choses de cette reine et je dois dire que j'ai été assez éclairée par ce roman. Je me suis empressée après ma lecture d'aller faire quelques recherches sur internet et je n'ai pas vu "d'erreurs" par rapport à la vérité historique.
Il reste le problème principal de sa relation avec son premier mari, mais au final si on s'en tient à la façon dont Philippa Gregory le raconte, je ne vois pas ce que ça a d'incohérent
En tout les cas, j'ai aimé découvrir cette reine que je connaissais certes comme "constante" notament à travers la série The Tudors, mais je ne connaissais rien de son enfance, de son grand courage ou des ses années pré-Anne Boleyn.

J'ai bonne envie de continuer sur ma lancée dans cette lecture de toute la série sur Les Tudors, et vu que j'ai déjà lu The Other Boleyn Girl, je pense que mon prochain sera The Boleyn Inheritance

Je suis contente que The Constant princess t'ait plu Concernant la relation de Catherine d'Aragon avec son premier mari, avec le recul je trouve aussi que ça paraît cohérent étant donné le fait qu'un mariage non consommé pouvait plus facilement être remis en cause et que la préoccupation principale à cette époque est quand même d'avoir un héritier mâle. Et je crois que c'est une thèse que certains historiens commencent à accepter.
Je te conseille fortement The Boleyn Inheritance, c'est mon roman préféré de Philippa Gregory et on y découvre Anne de Clèves sous un jour très différent.

Pour the constant princess, j'ai trouvé la thérie de l'auteur peu crédible, parce qu'on parle de Catharine d'Aragon, fille de Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille!
Mais bon, cela ne m'a pas du tout empeché d'aimer ce livre qui est très bon.
Ce livre nous permet surtout de découvrir C. d'Aragon avant son mariage avec Henry VIII et on ne peut pas dire qu'elle a eu une vie facile entre son mariage avec le prince de Galles et son frère, la pauvre..

@Bagatelle
Je te recommande moi aussi The Boleyn inheritance, l'un des meilleurs livres de Philippa Gregory.
Comme Sandie, je pense que c'est le portrait de Anne de Clèves qui est le plus interessant

Diana Villiers a écrit:

Pour the constant princess, j'ai trouvé la thérie de l'auteur peu crédible, parce qu'on parle de Catharine d'Aragon, fille de Ferdinand d'Aragon et Blanche de Castille!

Isabelle de Castille, il me semble

Je comprends ce que tu veux dire et dans une certaine mesure je comprends le raisonnement, mais je trouve que P.Gregory s'y prend de façon à ce que ça semble tout à fait crédible par rapport aux circonstances du personnage et à sa psychologie.

@Bagatelle
Alors là, mes petits doigts m'ont trahi pendant que je tapais sur mon clavier
Je voulais bien sur dire ISABELLE de Castille et non pas Blanche de Castille
Je corrige ça tout de suite sur mon précédent commentaire.

Pour le point de vue de P.Gregory, je n'y crois pas trop, mais cela ne m'a pas tellement gêné car le livre est très bien, et puis cela permet de comprendre la vie de Catherine d'Aragon

Le livre va être enfin traduit en français sous le titre La princesse d'Aragon.
La sortie est prévue pour le 20 octobre en grand format.

Je pensais qu'il avait été traduit il y a des années..
C'est un bon livre (une fois qu'on accepte le parti pris de l'auteure, bien sur... ) et cela met en lumière une reine qui a souvent été mise à l'écart au profit des épouses suivantes de Henry VIII.

Ah super !!! J'espère qu'avec la publication du livre, on aura aussi droit à l'adaptation en série télé : je désespère de la voir un jour

J'avais bien aimé le livre, surtout parce qu'il nous permet d'avoir le point de vue de Catherine d'Aragon et de l'apprécier. Après, comme dit Diana, il faut réussir à surmonter les choix soit disant historiques de Philippa Gregory

sandie a écrit:

il faut réussir à surmonter les choix soit disant historiques de Philippa Gregory

On va insister sur le "soit disant"
C'est un peu dommage car le personnage de Katherine d'Aragon est rarement mis en valeur dans les romans historique, car on la "rencontre" souvent que lorsqu'Anne Boleyn apparait, donc quand elle est mariée depuis au moins 20 ans avec Henry VIII.
Ce livre l'a montre dans sa jeunesse, avant, pendant son mariage avec le prince de Galles puis après et c'est très intéressant.

Voici la couverture du grand format, sorti le 14 octobre chez Milady Hauteville.

Le livre sortira en poche le 1er septembre, sans doute avec une couverture similaire comme souvent.

La princesse d'Aragon nous évoque les jeunes années de Catalina, plus connue sous le nom de Catherine d'Aragon. Fille d'Isabelle de Castille et de Ferdinand d'Aragon, elle est destinée à devenir princesse de Galles dès son plus jeune âge. Cela deviendra d'ailleurs pour elle presqu'une obligation. D'abord fiancée puis mariée à Arthur, le fils aîné d'Édouard VII, elle va se retrouver rapidement veuve. Il lui faut trouver une autre destinée qui passera par un autre époux, Henri, le frère d'Arthur, futur Henri VIII.

J'ai toujours un rapport compliqué avec les Philippa Gregory car ils ne sont pas tous égaux et car elle prend de nombreuses libertés avec l'histoire. Toutefois, je ne peux pas m'empêcher de trouver un plaisir indéniable à les lire à chaque fois.
Celui-ci fait d'ailleurs partie de mes tous préférés et sans quelques passages toujours aussi peu réalistes, il aurait même été un coup de cœur car elle m'a donnée à voir Catherine sous un nouveau jour.

Je n'ai jamais été anti-Catherine, mais j'avoue que je l'avais toujours vue, un peu comme elle apparaît dans la série des Tudors, c'est-à-dire comme une femme très religieuse, très traditionnelle et plus âgée sans jamais avoir pensé qu'elle avait été jeune un jour.

Dans ce livre, on la rencontre encore en Espagne, au moment de la Reconquista, auprès de sa mère la fascinante Isabelle de Castille. C'est vrai qu'à bien y réfléchir, il eût été étonnant que Isabelle élève une fille banale. J'ai adoré toutes les évocations d'Isabelle et de son rôle et aussi le fait que Catherine a été éduquée en apprenant la politique et en comprenant les méandres des tractations. Elle a été aussi été élevée en Espagne où une femme peut diriger un pays, ce qui va entraîner une forte incompréhension lors de son arrivée en Angleterre où à ce moment-là, les femmes ne peuvent pas régner.

J'ai adoré tous les aspects politiques qui sont mis en avant jusqu'à la transgression totale quand Catherine va vouloir jouer un rôle militaire. J'ai aussi aimé la façon dont elle a forgé son caractère tout en étant mis de côté par Henri VII et même par ses propres parents qui la délaissent dès qu'elle quitte l'Espagne. Elle trouve face à elle de nombreux ennemis, notamment Margaret Beaufort, la mère d'Henri VII, qui fait partie des personnages qui me fascinent le plus dans toute cette période (et pourtant, il y en a). Les moments où Catherine se trouve esseulée sont vraiment poignants.

Le livre fait 600 pages mais couvre seulement les jeunes années de la reine. Pourtant, les pages défilent et on le referme avec regrets, en se disant qu'on n'avait pas envie de la quitter. Même si l'histoire d'amour factice et surtout la promesse faite au mourant, m'ont fait un peu lever les yeux au ciel, je suis reconnaissante envers PG de m'avoir fait voir Catherine autrement.

J'ai d'ailleurs hâte de regarder la série The spanish princess. Et je pense essayer de trouver un livre écrit par un historien sur Catherine.
Je n'oublie pas non plus la sœur de Catalina, Juana qui est l'héroïne d'un livre de CW Gortner qui sort en poche dans 15 jours toujours chez Hauteville.

Pour en revenir, sur le débat de la consommation ou non du mariage, ce n'est pas l'hypothèse en elle-même qui me dérange, parce que d'un autre côté, cela me semble compliqué qu'ils n'aient même pas essayés alors que la conception est le but de tout mariage princier.
Par contre,

Spoiler:

Citation :

Le livre fait 600 pages mais couvre seulement les jeunes années de la reine. Pourtant, les pages défilent et on le referme avec regrets, en se disant qu'on n'avait pas envie de la quitter. Même si l'histoire d'amour factice et surtout la promesse faite au mourant, m'ont fait un peu lever les yeux au ciel, je suis reconnaissante envers PG de m'avoir fait voir Catherine autrement.

C'est dommage que Philippa Gregory cherche toujours à trouver un angle/une invention pour écrire ses livres, car je n'ai pas cru un seul instant à son "idée" et le côté romance à fond m'a aussi fait rouler des yeux.

Cependant, on échappe aux dons de sorcellerie, c'est déjà ça

Ce livre a surtout le mérite de nous faire connaitre Catherine d'Aragon pour elle-même, pas en comparaison avec Anne Boylen, et la voir arriver en Angleterre, devenir veuve, attendre de très longues années avant de se remarier etc..
L'auteur en fait quelqu'un de très digne, ce qui me paraît très crédible.

Diana a écrit:

Cependant, on échappe aux dons de sorcellerie, c'est déjà ça

J'ai pensé exactement la même chose

De toute façon, PG a toujours été team Catherine, ce que je comprends, mais au moins dans celui-ci Anne est loin donc on évite son côté anti-Elizabeth. On croise juste les parents Boleyn.

Ca me fait penser que j'ai croisé un livre sur la famille Boleyn en anglais, il faut que je retrouve son titre.

Shelbylee a écrit:

Ca me fait penser que j'ai croisé un livre sur la famille Boleyn en anglais, il faut que je retrouve son titre.

The Boleyn Women, d'Elizabeth Norton, peut-être ?

Non, il s'agit de The Boleyns from the Tudors to the Windsors de Amanda Harvey Purse.

Et il y a aussi Among the wolves of court de Lauren Mackay seulement sur Thomas et George.

Shelbylee a écrit:

Non, il s'agit de The Boleyns from the Tudors to the Windsors de Amanda Harvey Purse.

Et il y a aussi Among the wolves of court de Lauren Mackay seulement sur Thomas et George.

Intéressant, je note ces titres, merci Shelbylee !

Diana a écrit:

Ce livre a surtout le mérite de nous faire connaitre Catherine d'Aragon pour elle-même, pas en comparaison avec Anne Boylen, et la voir arriver en Angleterre, devenir veuve, attendre de très longues années avant de se remarier etc..
L'auteur en fait quelqu'un de très digne, ce qui me paraît très crédible.

C'est ce qui fait que, malgré la romance à l'eau de rose et la théorie fumeuse, ce roman est l'un de mes Philippa Gregory préférés : on a le portrait d'une Catherine qu'on n'a pas l'habitude de voir, la jeune fille qui doit s'habituer à un nouveau pays et une nouvelle culture, affronter les épreuves de la vie (le veuvage, la pauvreté...) puis se relever et s'affirmer en tant que reine.
C'est vraiment très intéressant et ça nous montre une autre facette de Catherine que la rivale d'Anne Boleyn, l'épouse répudiée et déchue parce qu'elle n'a pas eu de fils (vivant).

@Shelbylee : si le côté romance à l'eau de rose t'as fait lever les yeux dans le roman, je n'ose imaginer ta réaction devant l'adaptation de Starz

sandie a écrit:

@Shelbylee : si le côté romance à l'eau de rose t'as fait lever les yeux dans le roman, je n'ose imaginer ta réaction devant l'adaptation de Starz

Je vais te dire ça bientôt