La Proie d'Irène Némirovsky

Je viens de lire pour la première fois un texte d'Irène Némirosvky, dont l'écriture m'a énormément plu . Il s'agit de La Proie, court roman (environ 200p), qui je crois n'a pas encore été évoqué ici.


Voici la 4e de couverture :

Citation :

Paru pour la première fois en 1938, ce roman aux accents stendhaliens raconte l'ascension sociale puis la chute d'un jeune ambitieux, Jean-Luc Daguerne, que l'amour pour sa belle mènera à sa perte. Sur cette trame éprouvée, Irène Némirovsky fait danser les mots avec humour et se joue brillamment des passions humaines et des cruautés du sort.
Mais cette Proie doit pourtant beaucoup aux années folles, à leur énergie tragique, à leurs espoirs brisés. C'est cette course éperdue vers le gouffre qui en fait la modernité.

En vous lisant, je retrouve mes impressions de lecture :

Constance a écrit:

Irène Némirovsky fait partie des écrivains poignant, chez elle je trouve toujours ce petit passage dénotant de l'intériorité du personnage, qui le transcende, le rend marquant, voire perturbant.

C'est exactement ce que j'ai ressenti .

Ce roman se passe en pleine crise des années 1930 et le héros, Jean-Luc Daguerne, est un jeune homme dont un amour déçu va l'entraîner dans une spirale destructrice. Ambition, volonté de s'extraire de la pauvreté, volonté de toucher au pouvoir vont lui faire se perdre lui-même. Son père le met en garde, mais il est déjà trop tard :

Citation :

Laurent Daguerne secoua la tête:
- Tu es jeune. Prends garde.
- Je suis jeune, mais je me sens vieux.
- C'est cela, c'est cela justement... A ton âge, tu ne devrais rechercher que les plaisirs et les passions de la jeunesse. L'ambition, le calcul, cela viendra plus tard. On ne doit pas... il ne faut pas mûrir trop vite...
Jean-Luc sourit :
- Je n'ai pas le choix.
- Je sais [...] je sais, ce n'est pas de ta faute, mais c'est un grand danger. Il ne faut pas étouffer en soi sa jeunesse. Elle se venge.

Ce qui est remarquable dans ce livre, plus que l'intrigue, c'est la peinture des passions humaines, et de leur dimension destructrice. Irène Némirosvky a un talent pour décrire la complexité de la psychologie de ses personnages et mettre en scène leur évolution : de la pauvreté à la richesse, mais avec les non-dits, les ressentiments, le jeu des apparences...

Cette première lecture me donne vraiment envie de découvrir d'autres ouvrages, probablement Suite française, qui est dans la bibliothèque de mes parents

Ça donne envie!!

Moi aussi je me laisserai bien tenter par La Proie ! Merci pour ton avis Miss Artemis Holmes

Tu donnes très envie, Miss Artemis Holmes !
J'ai adoré les quelques nouvelles que j'ai lues de Nemirovsky, et comme j'aime les histoires d'ambitieux à la Rastignac ...