The shadow of Death

Dans cette premiere nouvelle, nous faisons connaissance avec Sydney Chambers, pasteur de Grantchester, amateur de jazz et whisky, qui se retrouve mêlé à une histoire de meurtre suite aux confidences de la femme de l'associé de la victime.

Cette premiere nouvelle apparaît comme une sorte de scene d'exposition où on nous présente le personnage principal, son ami l'inspecteur, l'ambiance de la ville.

L'intrigue policière en elle-même n'est pas des plus originales, et ce n'est clairement pas l'objectif de l'auteur qui cherche davantage à nous plonger dans une ambiance.

Sydney attire tout de suite notre sympathie car il est à la fois moderne, fidèle à ses convictions religieuses, doué de compassion et intelligent. J'ai bien apprécié ses échanges avec Hildegarde Staunton.

Pour ma part, il n'a pas vraiment attiré ma sympathie. Dès qu'il voit passer un jupon, il tombe sous le charme : d'abord de Pamela Morton, puis d'Hildegarde.
Si ça ne me gêne pas que l'intrigue soit classique, il y a quand même quelques éléments qui ne collent pas vraiment.
J'ai du mal à croire qu'il se dise "tiens, je vais enquêter" juste parce qu'une femme qu'il ne connaît ni d'Eve ni d'Adam lui demande.
De même à la fin quand il retourne vers la personne qu'il suspecte pour la pousser à bout.
Et puis, il y a le moment Anna Karénine

Spoiler:

Il y a quand même quelques éléments qui m'ont plu : j'ai beaucoup aimé l'inspecteur Keating, notamment ses réflexions sur le décédé (comment il avait le temps pour faire tout ça ? Et le fait qu'ils disent qu'il ne connaît pas vraiment les femmes).
J'ai bien aimé le contexte historique : le couronnement d'Elizabeth, mais aussi l'après-guerre. Le passé de Sidney en tant que soldat me semble intéressant et j'ai beaucoup aimé tout ce qui concernant la difficulté de s'intégrer pour une allemande après la guerre.

J'ai quand même appris (et vérifié) que les églises protestantes acceptaient de faire des offices pour les suicidés.

Je ne me souviens plus que Sidney flirtait autant Bon, il faut dire que ça fait un moment que j'ai lu le livre et que le 1er épisode de la série est beaucoup plus frais dans mon esprit. Et dans la série, le personnage se comporte de manière plutôt sobre même si on voit très bien qu'il attire le regard de la gente féminine.

La référence à Anna Karenine est effectivement hyper maladroite. C'est trop énorme pour que ce soit crédible.

Citation :

J'ai quand même appris (et vérifié) que les églises protestantes acceptaient de faire des offices pour les suicidés.

James Runcie est bien renseigné, c'est le fils de l'archevêque de Canterbury (qui était d'ailleurs ultra populaire dans son pays). L'auteur a écrit Grantchester en son hommage d'ailleurs.

Ah ben moi je le voyais pas en Don Juan, il se contente juste de remarquer la beauté des femmes. Comme dirait le curé qui m'a mariée, "j'ai beau être curé, je n'en reste pas moins un homme".

Oui c'est exactement ça
Dans un épisode, l'acteur a dit qu'il voyait son personnage comme quelqu'un de très à l'aise avec les gens, y compris les femmes

Non ce n'est pas vraiment un côté Don Juan, c'est plus un côté coeur d'artichaut. Il voit passer une femme et il tombe sous son charme. Il dit clairement pour Pamela et pour Hildegarde qu'il pense qu'il a accepté l'affaire pour leur faire plaisir et parce qu'il n'est pas insensible à leur charme.
En gros, elles auraient été vieilles et grosses, il serait resté chez lui.
C'est ça qui me dérange.