Les Deux gentilshommes de Vérone

Les Deux gentilshommes de Vérone est une des premières œuvres de William Shakespeare : on ne sait pas exactement quand il a écrit cette comédie, mais les spécialistes s'accordent sur 1594 ou 1595. On y retrouve des thèmes qu'il réutilisera dans ses futures oeuvres, comme le travestissement d'une jeune femme en garçon ou un amour contrarié par la famille.
Cette pièce est assez peu connue et il n'y a que très peu d'adaptations : à noter cependant que dans le film Shakespeare in love, Les Deux gentilshommes de Vérone est la pièce que la troupe de Burbage joue devant la reine au début du film, révélant ainsi quelques éléments de l'intrigue et certains dialogues de la pièce.


L'intrigue est la suivante : Valentin et Prothée sont deux jeunes nobles de Vérone et amis. Valentin part à la cour de Milan pour parfaire son éducation, Prothée décide de rester car il est amoureux d'une jeune femme, Julie.
A Milan, Valentin tombe amoureux de Sylvia, la fille du Duc de Milan. Cependant, Prothée (que son père a forcé à partir à Milan) est également amoureux de la jeune femme au point d'en oublier Julie : il décide donc de discréditer son ancien ami auprès du Duc pour conquérir Sylvia. Valentin est chassé de Milan et rejoint une bande de brigands dans la forêt. Pendant que Julie, inquiète de ne plus avoir de nouvelles de Prothée, part pour Milan déguisée en garçon, Sylvia tente de retrouver Valentin : elle est attaquée par les brigands avant d'être sauvée par Prothée, qui n'acceptant pas d'être repoussé, tente de la violer. Sylvia est sauvée par Valentin, qui se réconcilie avec Prothée et lui offre Sylvia en gage d'amitié : face à cette situation, Julie s'évanouit et révèle ainsi sa véritable identité. Les choses rentrent alors dans l'ordre et tous repartent pour Milan.


Je l'avoue : c'est Shakespeare in love qui m'a donné envie de découvrir cette pièce   Et je n'ai pas été déçue car elle m'a plu : certes, étant donné qu'il s'agit d'une des premières pièces de Shakespeare, elle n'est pas exempte de défauts aussi bien dans le style que dans l'intrigue (par exemple, le fait que Valentin offre Sylvia à Prothée alors qu'il a essayé de la violer   ) mais on passe tout de même un très bon moment à la lire. J'ai notamment aimé la beauté de certains passages, à l'image de la tirade de Valentin, désespéré de perdre Sylvia lorsqu'il apprend qu'il est chassé de Milan (qui figure d'ailleurs dans Shakespeare in love) :

Citation :

To die, is to be banished from myself
And Sylvia is myself : banished from her,
Is self from self... Ah ! Deadly banishment :
What light is light, if Silvia be not seen ?
What joy is joy, if Silvia be not by ?

Et vous, connaissez-vous cette pièce ? L'avez-vous lu ?

Non, je ne l'ai jamais lu, mais j'ai bien reconnu le passage que tu cites   entendu dans SIL.

Merci pour ton avis Sandie sur cette pièce, je suis contente de constater qu'au fil des lectures des pièces de Shakespeare, j'ai moins aussi repéré que les pièces de Will ne sont pas parfaites, les incohérences dans le déroulement de l'intrigue par exemple ...

Merci pour ce topic.

Justement, dans Penny Dreadful, Frankestein choisit un nom pour sa créature en lui faisant tourner les pages des oeuvres complètes de Shakespeare et je me demandais dans quelle pièce un personnage s'appelait Prothée.

Je la lirai un jour, mais elle ne fait pour l'instant pas partie de mes priorités   

@Sandie
Belle présentation   
Je n'ai pas lu cette pièce de Shakespeare et je n'en connaissais pas l'histoire.
Je suis plus attirée par les drames qu'il a écrit, mais j'espère lire Les Deux gentilshommes de Vérone un jour.
Ce que tu en dis est tentant, même si la pièce n'est pas exempte de défauts.

Je suis contente d'avoir piqué votre curiosité les filles   Ce n'est pas une pièce de Shakespeare incontournable à lire mais je la trouve tout de même intéressante, la preuve Penny Dreadful y fait référence   (d'ailleurs, c'est complètement HS, mais le fait que Frankenstein appelle sa créature Prothée peut aussi renvoyer au titre complet du roman, Frankenstein ou le Prométhée moderne).

La citation est magnifique. Je ne connais pas du tout cette pièce, mais elle pourrait me tenter.