The New House et autres romans de Lettice Cooper

Lettice Cooper est une auteur et journaliste anglaise née en 1897 et morte en 1994.
The New House, écrit en 1936 a été publié chez Virago puis chez Perséphone Books. Je ne l'ai pas encore lu mais ce n'est pas l'envie qui m'en manque. Les critiques que j'ai lues sur GoodReads sont plutôt élogieuses et je ne suis jamais contre l'idée de découvrir une "nouvelle" femme de lettres anglaise de talent.  



Et - il est assez rare pour le noter - le roman a été édité il y a quelques années chez Rivages Ppayot, sous le titre Une Journée avec Rhoda :

Citation :

1936, un jour de déménagement, Natalie Powell doit quitter la demeure familiale de Stone Hall pour s’installer dans une maison plus petite. Elle est vieille aujourd’hui, mais elle garde son attitude despotique de femme choyée. Rhoda qui, à trente-trois ans, habite toujours avec Natalie, se met en quatre pour lui éviter tout choc avec la réalité. Maurice, l’aîné, à troqué la tyrannie maternelle contre celle d’une jolie épouse conformiste.
Cette journée les réunit tous autour des caisses de déménagement et du pique-nique de tante Ellen, sœur aînée et célibataire de Natalie. Rhoda comprend alors ce qu’elle risque de devenir.
Symboles d’une société en pleine évolution, les deux maisons marquent un changement de mode de vie incarné par Delia, la plus jeune de la famille, jeune femme indépendante et sûre d’elle. Le pinceau délicat mais acéré de Lettice Cooper dévoile désirs et rancoeurs, amours et désillusions d’un monde qui se cherche

Un autre roman d'elle a été publié chez Rivages Payot. Il s'agit de Fenny :

Citation :

L'offre de passer un été sur les hauteurs de Florence comme gouvernante de la petite-fille d'une grande actrice anglaise semble être un magnifique projet pour Ellen Fenwick. Elle vient de perdre sa mère et s'ennuie dans son école du Yorkshire. À la villa Meridiana, au milieu des vignes et des oliviers, elle rêve et entrevoit une nouvelle vie. Elle boit son premier cocktail, se coupe les cheveux, devient Fenny" et tombe amoureuse. Mais dans cette communauté d'expatriés, les relations ne sont pas ce qu'elles paraissent être. À l'époque où le fascisme menace l'Italie, Fenny est obligée de composer à la fois avec ses émotions et les réalités politiques."

Je trouve cette présentation extrêmement tentante !
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C'est marrant que tu présentes cet auteur. Nicola Beauman y fait souvent référence dans A very great profession, et ça me tentait bien!

Les deux ouvrages m'intéressent ! J'ai hâte d'avoir ton avis sur Fenny.

Je pense que ce sera une de mes toutes prochaines lectures. Il me fait très envie !

J'ai terminé Une journée avec Rhoda. Rhoda, 33 ans, vit avec sa mère, et le roman décrit la journée de leur déménagement. La grande maison où elles habitaient va être détruite pour que l'on construise sur le terrain des maisons plus modernes.

Dans ce roman, Lettice Cooper oppose la façon de penser des années 1860, 1900 à celle des années 30. Ainsi, Délia, la jeune sœur de Rhoda est un pur produit de la société des années 30, pétillante, libre... Leur mère en revanche est attachée à l'ancien système de valeurs et vit dans la crainte de perdre ses enfants qui l'abandonnent pour vivre leur vie.
Maurice, le fils de la famille, a été le premier à partir pour épouser Evelyn. Mais il doit faire face à une crise dans son couple, Evelyn étant une épouse terriblement conventionnelle, qui ne veut même plus que son mari l'approche...
Quant à Rhoda, elle se retrouve prise entre deux feux: elle n'ose pas laisser sa mère seule, et veut vivre sa vie librement, prendre son envol, car elle se rend compte qu'à 33 ans, elle passe à côté de sa vie tout comme l'a fait sa tante Ellen avant elle.

Le roman s'attache beaucoup aux pensées des personnages qui réfléchissent au sens de leur propre vie en se remémorant certains moments de leur passé, et en essayant de visualiser leur futur.
Le roman montre qu'il est finalement très difficile de connaître une personne vraiment même si on la côtoie depuis des années.
J'ai d'ailleurs beaucoup aimé la scène où

Spoiler:

Outre cette réflexion, le roman aborde en toile de fond la question des injustices sociales, et les grands changements sociaux ou autre qui se profilent.

Merci pour ton avis ! Ca a l'air assez mélancolique, je me demande si Fenny est du même genre ...
Tu as aimé ou sans plus ?

Oui un peu, ça m'a un peu fait penser à des romans comme Mrs Dalloway.
J'ai bien aimé, surtout l'écriture très subtile, et la façon dont est traitée la psychologie des personnages. Je vais commencer Fenny, donc je vous dirai celui que j'ai préféré.

L'intrigue de Fenny m'a l'air plus légère mais je me trompe peut-être

Ce que tu dis du style de Lettice Cooper donne envie !

J'ai lu les 30 premières pages de Fenny et il y a beaucoup de similitudes avec Une journée avec Rhoda. Une jeune femme qui sacrifie sa jeunesse pour sa mère, la relation père/fille...

Ça m'a aussi fait penser par certains aspects au recueil de nouvelles de Dorothy Whipple.

Merci pour tes avis.
Pas sûre de lire Fenny tout de suite du coup. J'attends ton avis final, pour savoir.

La psychologie des personnages a l'air très fouillée. Voilà qui pourrait me tenter ...

C'est en effet le cas Akina!

j'ai terminé ma lecture de Fenny. J'ai préféré cet ouvrage à Une journée avec Rhoda. Du fait que l'intrigue se déroulait sur une seule journée, on ressortait de cette lecture avec un petit sentiment de frustration, car on aurait bien aimé savoir ce qu'il advenait de Rhoda ensuite.

Fenny se présente presque comme un exemple, une des alternatives qui attendent Rhoda à la fin du roman.
Fenny a 29 ans, sa mère vient de mourir, et, enfin libre, décidé de partir en Italie pour y occuper un poste de gouvernante...
Très vite, elle doit faire face à un torrent d'émotions, car elle tombe amoureuse.

Le roman ressemble beaucoup au premier que j'ai lu, au niveau de la thématique, au niveau du ton qui est assez mélancolique, mais je l'ai préféré. Je l'ai trouvé plus facile d'accès que le premier, et il y a davantage d'interactions entre les divers personnages. La psychologie de ces personnages tient toujours une place importante dans le récit, et j'ai trouvé que c'était bien écrit.

L'aspect qui m'a intéressée, c'est l'aspect historique et politique sous-jacent: Fenny se trouve en Italie au moment de la montée du fascisme et lorsque la guerre éclate, et ces événements auront une influence importante sur l'intrigue et le destin de Fenny. Ce n'est pas très original, mais ça se justifie assez bien dans l'intrigue.

J'ai bien aimé le parallèle établi dans la dernière partie entre Fenny et Juliet, je n'en dis pas plus pour ne pas vous spoiler.

Merci pour ton avis ! Bon, je crois que je commencerai par Fenny alors. C'est justement celui qui me faisait le plus envie

Du coup, je suis contente de les avoir lus dans cet ordre, car ils se complètent. Si j'avais lu Fenny avant, je ne suis pas sûre que j'aurais apprécié l'autre.

Ca tombe bien pour moi, je n'ai que Fenny dans ma PAL.
Merci pour ton avis, il me tente plus que ...Rhoda.

J'ai lu Fenny la semaine dernière et j'ai été complètement séduite par ce roman

Dans les années 30, la jeune gouvernante Ellen Fenwick quitte son Yorkshire natal pour les hauteurs de Florence, où elle doit s’occuper de la petite-fille d’une grande actrice anglaise. Voilà un projet exaltant pour cette héroïne de roman en devenir. Sous le soleil toscan, au milieu des vignes et des oliviers, Ellen rêve et entrevoit une nouvelle vie, moins solitaire, plus romantique, plus sophistiquée aussi … Au cours de son premier été passé à la villa Meridiana, Ellen découvre le plaisir de la promenade, se livre aux douceurs de la farniente, boit son premier cocktail, se fait des amis et tombe amoureuse pour la première fois. Mais au sein de cette communauté d’expatriés privilégiés, elle découvre aussi que les apparences, de même que les relations, peuvent être trompeuses. Et alors que son cœur et sa vision du monde sont mis en péril, le fascisme menace l’Italie, ce pays qu’elle aime maintenant passionnément. Pendant que l’Histoire se met en marche et que le danger rôde, elle doit composer avec ses sentiments, ses désillusions mais aussi avec son appétit pour la vie.
Fenny est un roman dont la force narrative n’a d’égal que la richesse et la subtilité de ses portraits. C’est un petit trésor méconnu qui mérite d’être redécouvert, pour son héroïne, sa maîtrise formelle mais surtout pour la formidable délicatesse et l’authenticité de ses descriptions psychologiques.
Je me réjouis de découvrir les autres écrits de cette romancière injustement oubliée qui a signé ici un roman résolument anglais, dénué de toute mièvrerie, doux amer et aussi étrangement idéaliste et optimiste. Une Journée avec Rhoda, publié également chez Rivages il y a quelques années, est déjà dans ma PAL !

Voilà qui est extrêmement prometteur et alléchant ! J'ai également Une journée avec Rhoda dans ma PAL et je pense craquer pour Fenny qui semble être le meilleur des deux.