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Sujet: Casino Royale - James Bond 1967 Jeu 1 Nov - 12:00
Honnêtement , ce film n'est pas un bon film... Alors là, non, non.
Mais c'est bien plus, beaucoup plus que ça ! C'est un "must" .
Un "must" vintage qu'il faut regarder avec , en alerte, tout le système des références James Bond et... le look, l'esthétique, l'esprit frappadingue d'une époque révolue , c'est-à-dire la fin des années 60. Epoque de toutes les expériences s'il en est.
James Bond (David Niven, l'acteur qu'avait toujours souhaité son auteur Ian Fleming pour incarner sa créature, mais si, si, si !) est à la retraite. Preuve qu'on n'a pas attendu Skyfall pour mettre en place notre héros vieillissant. Il en était même encore question en 1984 dans Jamais plus jamais où l'on retrouvait un Sean Connery parti en cure...
Bon, bref. James Bond, donc. Qui s'est retiré dans son château... en Ecosse, of course.
Gros plan sur notre bien-aimé Peter 0'Toole, au cas où personne ne l'aurait reconnu...
James Bond, retiré des affaires et des femmes, en bonnet de nuit , que Lady Mirabelle alias la somptueuse Deborah Kerr (oui, elle-même), va pousser dans ses retranchements.
Bien sûr, on a besoin de lui pour sauver le monde. Il faut le bousculer un peu pour l'obliger à quitter ses chers tirs au pigeon d'argile. (Regardez bien les acteurs autour de David Niven. Si vous ne les reconnaissez pas tous, la réponse est plus bas)
A partir de là, c'est la joyeuse déconnade. Pardon pour le vocable mais ce film incroyable n'est rien d'autre que cela. Comme cet ahurissant décor psychédélique en "empreintes de doigts"
Ou cette parodie du "Cabinet du docteur Caligari", film emblématique de l'Expressionnisme allemand des années 20.
Mais pas seulement. Guerre froide, course aux armements, conquête spatiale... On est en plein dans la paranoïa des sixties !
Hasard d'une esthétique d'époque? Ou bien référence assumée, cette ressemblance (version pink bonbon, photo de gauche) avec le mythique couloir d'Alphaville (photo N et B à droite) ? Pourquoi pas. James Bond ouvre les portes l'une après l'autre tout comme Lemmy Caution dans le film de Godard deux ans plus tôt... La girl en bonus ! (Elle s'appelle Barbara Bouchet, elle a joué dans des érotiques italiens et chez... Otto Preminger!)
Un James Bond farfelu par sa plastique B.D. , sa forme cartoon, sa réalisation "swinging London", très "England en folie" ou " UK under LSD" . Quelque part entre Barbarella , Modesty Blaise, Max La Menace et Notre homme Flint. . Toutes ces premières parodies d'espionnage qui ont donné, plus tard, leurs cousins Austin Powers et OSS 117 d'Hazanavicius.
Bien entendu, les fans Bondiens purs et durs ont eu du mal à avaler la chose à l'époque. Le film a été un flop, un énooorme flop.
Le tournage, ou plutôt LES tournages (il y avait 4 ou 5 metteurs en scène à la fois, parmi lesquels John Huston , Robert Parrish et l'Anglais Val Guest) qui ignoraient ce que les autres tournaient ou presque. Les acteurs, eux, ne savaient rien non plus. Certains étaient virés par l'un , puis engagés par l'autre... Un doux bazar.
¨Plusieurs histoires, avec plusieurs James Bond (dont une femme ! ) ... De la folie totale, de la folie furieuse !!!
Il reste :
Une distribution absolument éblouissante qui rappelle le cinglé What's New Pussy cat? où tous ces immenses acteurs semblent de grands fauves lâchés dans un gigantesque et erratique barnum...
Outre David Niven, Deborah Kerr, Peter O'Toole, déjà cités, on y trouve également :
John Huston ,un des réalisateurs du film, William Holden, Charles Boyer et l'inénarrable Kurt Kaznar (habitué des comédies des 50's et 60's)
focus sur William Holden.
George Raft !
Jacqueline Bisset !
Woody Allen !
Jean-Paul Belmondo !
Ursula Andress (clin d'oeil à Dr No) et Peter Sellers !
Orson Welles!
Si c'est pas du beau monde classe , ça !
Une esthétique psychédélique délirante, un NON-scénario complètement dingo, une insouciance très Après-nous-le-déluge proprement réjouissante... Avec le temps, ce film est devenu un incontournable culte de la James-Bonderie. Un peu comme le Au Service de sa majesté avec Lazenby.
On ne peut pas les regarder sans avoir un oeil "particulier".
Il n'est pas indispensable de le voir. Mais ce serait dommage.
Dernière édition par Juniper Sling le Jeu 1 Nov - 23:55, édité 24 fois
Popila Bookworm
Sujet: Re: Casino Royale - James Bond 1967 Jeu 1 Nov - 13:00
Je n'avais jamais véritablement entendu parler de ce film (le titre me dit quelque chose, bien sûr, mais c'est tout) - ta présentation me donne diablement envie de le découvrir, Juniper Sling ! L'esthétique fin des sixties du film, son aspect à la fois loufoque et parodique me séduisent beaucoup !
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Invité Invité
Sujet: Re: Casino Royale - James Bond 1967 Jeu 1 Nov - 13:53
Popila a écrit:
- ta présentation me donne diablement envie de le découvrir, Juniper Sling !
En même temps, y a pas le feu non plus, hein. Parce que, eh bien, le scénario et la mise en scène, on les cherche toujours. On peut trouver longuet et trop space ce gros bazar hétéroclite . Ma suggestion : le regarder par tranches de 30 minutes.
J'oubliais de dire (et c'est probablement pour ça, Popila, que le titre t'est familier) que Casino Royale avec Daniel Craig est son remake. Ou plutôt censé être son remake.
Bien entendu, ils n'ont absolument rien à voir, bien que tirés du même roman éponyme de Ian Fleming.
Le roman... on le cherche, lui aussi, dans cette pseudo adaptation ! (ainsi , d'ailleurs, que dans le remake, le seul J.B. que j'aie vu avec Craig).
On y retrouve quand même le personnage de Vesper Lynd (ici joué par Dahlia Lavi qu'on avait vue dans Minnelli. Et joué par Eva Green dans la version Craig). De même que la présence de "Le Chiffre". Seules similitudes.
A part ça, c'est la pochette surprise !!
Dernière édition par Juniper Sling le Jeu 1 Nov - 23:58, édité 2 fois
Miss Virginia Bookworm
Sujet: Re: Casino Royale - James Bond 1967 Jeu 1 Nov - 14:46
J'ai entendu parler de ce film lorsque j'étais en plein dans ma période James Bond, mais je n'ai jamais eu l'occasion de le voir... En fait, je pensais que c'était un gros navet! Mais tu éveilles ma curiosité!
Invité Invité
Sujet: Re: Casino Royale - James Bond 1967 Jeu 1 Nov - 14:52
Miss Virginia a écrit:
En fait, je pensais que c'était un gros navet! Mais tu éveilles ma curiosité!
C' EST un gros navet. Un énorme nanar , mais un nanar spécial car fait par, et avec, des gens qui ne sont pas des idiots ( Huston, Niven, Kerr, Welles, etc).
Comme tous les nanars, et grâce au temps qui a passé, ce qui était in-regardable, est devenu un miroir sociologique intéressant, voire passionnant quand on se met à en observer les détails dans le microscope.
Il en dit long en tout cas sur le climat parano-claustro-schizo ambiant, sur l'atmosphère anarchico-chaotique et "no future" des années qui ont suivi l'édification du Mur.
Dernière édition par Juniper Sling le Ven 2 Nov - 6:40, édité 2 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Casino Royale - James Bond 1967 Jeu 1 Nov - 23:44
Pour conclure la panoplie de ce James Bond décidément très à part , il faut préciser que, comme il a été produit par un autre producteur que l'habituel, certaines autorisations ou franchises n'ont pas été données.
La musique, par exemple. Vous n'entendrez pas le célèbre thème de James Barry (qui ne serait pas de James Barry, paraît-il... enfin, peut-être que si, mais sans doute que non, l'affaire restant toujours assez floue à ce jour...).
Pas le fameux deng deng deng deng pour cette fois. PLutôt des pouêt pouêt pouêt... L'auteur en est Burt Bacharach , le compositeur star des stars, dont le "son" est très représentatif de cette fin des sixties.
On connait tous des tubes de Burt Bacharach, sans forcément savoir qu'ils sont de lui (pour mémoire : Raindrops keep falling on my head du film "Butch Cassidy et le Kid", ou Il y a toujours un coin qui me rappelle, , ou What's new Pussy Cat? pour Tom Jones etc etc. Il a pas mal travaillé avec Marlène Dietrich pour ses tournées à las Vegas et Paris dans les 70's)
Pour ce Casino Royale, il a écrit une très jolie chanson The Look of Love , devenue un standard, repris récemment par la jazzeuse Diana Krall.
Le thème du générique, le thème censé remplacer le mythologique deng deng deng deng à la guitare électrique de John Barry , eut un joli succès à l'époque (sans avoir ni la force ni l'impact de l'original, mais la barre était tellement haute...).
Pour ma part, je trouve ce thème (très très second degré) un poil agaçant, sympathiquement horripilant. A l'image du film. On peut l'écouter là : (On notera qu'au contraire de l'habitude , le "design" du générique, cette fois, n'est pas de Maurice Binder. Toujours pour des problèmes de contrats.