Forum des amoureux de la littérature et de la culture anglaise |
Bienvenue sur Whoopsy Daisy Whoopsy Daisy n'est pas un blog, mais un forum participatif: participez !
|
|
| Joseph Conrad | |
| | Auteur | Message |
---|
Léodagan Vicar's daughter
| Sujet: Joseph Conrad Sam 28 Mai - 23:20 | |
| Joseph Conrad (1857-1924) Ecrivain britannique d'origine polonaise, Conrad nait au sein d'une famille de la noblesse. En raison des activité de résistance de son père lors de l'insurrection de 1861, lui et sa famille sont contraint de s'exiler. Peu après, sa mère meurt de tuberculose en 1865 ainsi que son père 4 ans plus tard après être rentré d'exil. Conrad devient orphelin dès l'age de onze ans. Son oncle maternel prend soin de lui et gardera contact avec lui jusqu'à sa mort en 1894. En 1874, il part à Marseille en tant que mousse sur un voilier (apprenant du même coup à parler français avec l'accent marseillais!). Ce sera la première étape d'une longue carrière dans la marine marchande britannique. Il obtiendra son brevet de capitaine en 1886 et obtient la même année la nationalité britannique. Il vogue dans les dix années qui suivent dans le monde entier, principalement dans les eaux orientales et le Congo. Son intérêt pour la littérature se manifeste dès son enfance par le biais de son père, écrivain et traducteur entre autres de Shakespeare et Victor Hugo. Son expérience lui sert de base pour ses livres et, bien que polonais d'origine, écrit en anglais. Il est considéré comme un auteur de « roman des mers ». Cependant, bien que beaucoup de ses romans se passent en milieu maritime, ils sont surtout connu pour leur noirceur. Conrad est un des précurseurs de la littérature se rapportant à l'existentialisme, se définissant par le fait qu'un homme se forme par ses actes et qui ne considère pas que son destin est prédéterminé et qu'il est indépendant de tout doctrine morale ou théologique. La solitude, l'exil, la trahison, l'aspiration au rachat, le désir de puissance, l'échec... composent la thématique conradienne. De ses 18 romans, je n'en retiendrais que 4. Lord Jim (1900) déserte le navire dont il a la charge. Il passe sa vie à expier sa trahison, mais trahi à son tour, est exécuté pour une faute qu'il n'a pas commise. L’enchevêtrement des notions de bien et de mal, de trahison et de loyauté, de courage et de lâcheté rend impossible tout jugement moral. Ne restent que la solitude et la mort. The secret agent (1907) développe le thème de l'anarchisme et du terrorisme révolutionnaire, thèmes qui ne furent pas étranger à Conrad durant son enfance. Le constat en lisant ce livre est résolument sombre : On ne peut rien changer ni au bonheur ni au malheur. On ne peut que les déplacer au prix de consciences corrompues et de vies brisées. Nostromo (1904) est considéré comme LE chef d'oeuvre de Conrad. Tous les thèmes conradiens sont rassemblées et traités à leur paroxysme. Dans une petite république latino-américaine, riche en mines d’argent et sans cesse bouleversée par les révolutions, les destins individuels, qu’ils soient ceux d’idéalistes, de philanthropes ou bien de cyniques, ou bien destins de probes devenus traîtres, ne sont en définitive que les jouets d’un cycle infernal, celui de l’histoire qui répète inlassablement son cours. Face à l’« immense indifférence des choses », l’action est une nécessaire et inutile aliénation. Résolument moderne par sa technique narrative, le récit est parcouru de retours en arrière, d’ellipses nombreuses, de surgissements successifs mais non chronologiques, qui, suspendant toute action dans l’inachevé et l’ambigu, contribuent à rendre le temps à jamais vide, à annihiler tout espoir de progrès. Heart of Darkness (1902) raconte le voyage de Marlow, capitaine d'un navire anglais travaillant pour une entreprise belge de vente d'ivoire et allant au fin fond du fleuve Congo à la rencontre de Kurtz, collecteur d'ivoire. J'ai acheté ce livre juste pour son titre et parce que c'était un penguin classics. Et je dois dire que j'étais scotché du début jusqu'à la fin à tel point que je l'ai lu en français et en anglais. J'ai ensuite regardé l'adaptation cinématographique, Apocalypse now. Il retranscrit avec brio l'ambiance et les thèmes du livre. Le roman commence par une soirée que passe Marlow et ses amis sur un bateau sur la Tamise. Le narrateur nous offre une ode consacré à ce fleuve et aux grands hommes de la mer qu'elle a transporté pour les mener aux confins du monde, nous montrant en même temps le seul passage du livre empli d'émerveillement et de bonheur. Puis le ton se noircit par cette phrase d'introduction de Marlow pour raconter un souvenir du Congo lorsqu'il était marchand d'ivoire. - Citation :
- Et ceci aussi a été l'un des lieux ténébreux de la terre.
Au début, il raconte à ses amis sa grande joie de partir en Afrique. Puis, au fur et à mesure qu'il s'éloigne de l'Angleterre et qu'il se rapproche de la forêt africaine pour s'enfoncer de plus en plus à l'intérieur des terres, le capitaine nous décrit l'éloignement de la civilisation et le retour aux instincts oubliés, brutaux et primitifs de l'humanité, tel un voyage initiatique. On lui raconte d'abord des histoire de voyageurs à l'origine sains d'esprit devenir fous au point de tuer ou de se suicider. Il voit également la condition pitoyable des nègres. Tantôt traités comme ennemis lorsque un navire français bombarde leur village. Tantôt traités comme esclave lorsqu'ils sont enchaînés, faibles, malade et affamés et travaillant pour des blancs. Tantôt traités comme rebelles lorsque quelques uns sont exécutés pour avoir refusés de se soumettre à un blanc. Au beau milieu de cet enfer, il entend parler d'un dénommé Kurtz, marchand d'ivoire ayant son comptoir au beau milieu du pays. Tout au long du voyage, il entend parler de qualité que possèdent peu de gens comme Kurtz. Il est considéré comme un très bon collecteur d'ivoire, ainsi qu'un philosophe et philanthrope remarquable. Un génie universel, dira un des personnage. Marlow devient de plus en plus excité à l'idée de le rencontrer, ou plutôt d'écouter ses sermons sur l'amour et la justice. Lorsqu'ils se rencontrent enfin, Marlow voit en Kurtz un visage complètement différent et insoupçonné de l'humanité. En capitulant devant l'horreur – car c'est bien le mot qu'utilisera Kurtz - , il est passé de philanthrope à chef de bande et chasseur de tête. Laissé à l'abandon dans la jungle africaine et en l'absence de toute défense spirituelle, il a redécouvert les instincts sauvages et primitifs de l'humanité oublié par la civilisation et se laissa envahir par eux. |
| | | Akina Bookworm
| Sujet: Re: Joseph Conrad Dim 29 Mai - 7:13 | |
| J'ai déjà entendu parler de cet auteur, mais je n'en ai rien lu. Ce que tu en dis me donne très envie de le découvrir. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Joseph Conrad Lun 30 Mai - 13:20 | |
| Merci pour ce sujet, Leodagan! Je n'ai rien lu de lui non plus mais il fait partie de la (longue) liste des auteurs que je souhaite découvrir. Lord Jim me tente particulièrement! |
| | | Diræ heroine in training
| Sujet: Re: Joseph Conrad Mer 1 Juin - 12:16 | |
| Mon beau-père m'avait prêté Au cœur des ténèbres quand j'avais 14 ou 15 ans. Je n'avais RIEN compris. D'ailleurs, aujourd'hui, je serai bien incapable de vous dire de quoi ça parle. Malgré tout, le style m'avait intriguée. Je n'ose pas approcher Conrad, de peur de l'œuvre me semble toujours aussi incompréhensible. Mais d'un autre côté, j'ai très envie de m'y replonger, je ne sais pas par lequel commencer (s'il y a des spécialistes dans le coin pour me conseiller, je prends avec plaisir). |
| | | Akina Bookworm
| Sujet: Re: Joseph Conrad Dim 2 Déc - 23:03 | |
| J'ai lu aujourd'hui Typhon, de Conrad, et je dois dire que j'ai plutôt bien aimé. Typhon raconte, comme on s'en doute, l'histoire d'un navire pris dans une tempête monumentale, que le capitaine avait sous-estimée au début et au milieu de laquelle il a foncé. Ce roman m'a beaucoup fait penser à du Jules Verne, en plus court et avec moi de détails techniques. Certains passages sont très réussis. En particulier, il nous décrit les trois personnages les plus importants (le capitaine, son second, et le chef machiniste) en montrant les lettres qu'ils envoient à leur proches. C'est très bien trouvé !! D'autres choses m'ont moins plu. C'est un peu trop court, ce qui fait que la tempête semble brutale, mais n'évolue plus vraiment dès qu'elle atteint son paroxysme. Verne m'a habituée à des descriptions plus précises. Et il y a un fond de racisme latent anti-chinois qui ... m'a mise mal à l'aise. On sent fort le colonialisme de l'Angleterre victorienne ! |
| | | Pickwick Swoon addict
| Sujet: Re: Joseph Conrad Lun 3 Déc - 9:30 | |
| Je suis perdu en plein milieu de Nostromo avec lequel je n'accroche pas du tout ... j'essaierai de le terminer et de revenir vous faire un retour plus complet.
Ce qui m'ennuie un peu ce sont justement ces ellipses trop nombreuses et certains personnages que je trouve complètement caricaturaux (en premier chef nostromo ... ce qui n'aide pas). J'ai aussi un peu de mal avec son ton.
Tout cela reste toutefois à confirmer une fois la lecture achevée ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Joseph Conrad Lun 3 Déc - 19:14 | |
| Pourquoi tout de suite vouloir avaler le Titanic ?!
Essayez les trimarans ! les goélettes légères ! les frégates filantes !.... Je veux dire les nouvelles ou les romans courts. Et ce n'est pas moins bien, évidemment ! Juste plus court :
En marge des marées, Freya des 7-Iles, Au bout du rouleau, Jeunesse, Un Sourire de la fortune (superbe!).
Parmi ses romans, celui que je préfère, c'est le poignant et passionné Un Paria des îles (l'autre partie du dyptique qu'il forme avec La Folie Almayer, qu'on trouve aussi sous le titre La folie malaise dans les vieilles éditions).
Non, parce que c'est trop dommage de rater Conrad juste à cause que le Titanic, ça donnerait le mal de mer! ....
Conrad, faudrait que ça se sache davantage, c'est le type qui raconte des histoires d'amours impossibles, moites, affolantes, charnelles et platoniques, de nanas qui traînent à demi-nues dans des bois de berges en rendant malades d'amour de pauvres types qui finissent dans la dèche, l'alcool et le mépris général. Ou bien des histoires de belles jeunes anglo-indiennes aux yeux comme des pruneaux, naïvement cruelles, filles de riches planteurs, qui rendent malades d'amour de pauvres types qui jettent leur liberté de marin par-dessus bord pour se faire fouler comme de vulgaires serpillières.
Oui, c'est aussi ça, Conrad. Un romantique, un pur, un vrai. En plus de tout le reste qui est... monumental. |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Joseph Conrad | |
| |
| | | | Joseph Conrad | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|