De pierre et de Cendre, de Linda Newbery

Citation :

"Lorsqu'un soir brumeux de 1898, le jeune artiste Samuel Godwin pousse les grilles de la propriété de Fourwinds, il est immédiatement envoûté. Engagé pour enseigner l'art aux jeunes filles de Mr Farrow, il ignore encore que cette luxueuse demeure sera pour lui le décor de ses plus belles peintures.
Intrigué par la personnalité ombrageuse du maître des lieux, séduit par ses filles, Marianne et Juliana, désarçonné par Charlotte Agnew, leur gouvernante et dame de compagnie, le peintre comprend vite que le raffinement du décor et des personnages dissimule les plus sombres mystères. Que le vent souffle pour balayer les cendres d'un passé pour le moins scandaleux et les secrets abrités par les pierres.
Entre désirs de possession, obsessions et illusions, les deux demoiselles, leur père, l'ombre de leur mère décédée et leur gouvernante entament devant Samuel une subtile danse aussi fascinante que macabre."

"Un excellent roman dans la tradition de la littérature gothique anglaise." (Yannick Pelletier, Ouest France)
"Dès le premier chapitre une ambiance mystèrieuse se dégage et le lecteur va de surprise en surprise dans ce roman au charme très anglais qui m'a tenu en haleine près de 400 pages." (Diane Villet, Le Temps)
"Le suspense monte implacablement dans ce roman polyphonique où la tragédie côtoie le romantisme dans la plus pure tradition gothique." (Point de Vue)

Linda Newberry vit actuellement dans un village du Northamptonshore. Conteuse de génie, elle signe ici un roman dans la plus pure tradition gothique et se révèle ainsi la digne héritière de Wilkie Collins ou de Charlotte Brontë

Je n'irai pas jusqu'à dire que Linda Newberry est "la digne héritière de W Collins ou C Brontë", mais on sent effectivement leurs influences dans le roman.
J'aurai adoré lire ce livre d'une traite, un jour gris et froid, plutôt que de devoir régulièrement interrompre ma lecture.
L'histoire nous est conté, un chapitre sur deux, par Samuel ou Charlotte. On devine assez vite une partie du mystère, mais ça n'a pas du tout gâché ma lecture.
Un petit reproche tout de même:

Spoiler:

J'ai entendu beaucoup de bien de ce livre, en particulier des personnes qui aiment les classiques anglais^^ Je me laisserai peut-être tenter un jour lorsque ma PAL sera plus réduite.
Sinon, j'ai vu que le roman était sorti en poche.

Emjy a écrit:

Sinon, j'ai vu que le roman était sorti en poche.

Voilà qui est bon à savoir parce que j'ai regardé et impossible de le trouver en bibliothèque ! Pour ma part, j'étais bien tentée aussi.

j'ai bien aimé ce roman. C'est vrai que l'on sent l'influence des auteurs anglais. C'est un roman qu'on peut lire d'une traite car l'intrigue est très prenante.

Je viens de lire ce roman dans le cadre du challenge Néo-victorien, et j'ai été un peu déçue.
Certes, c'est un bel hommage aux romans gothiques ou aux romans de Wilkie Collins, mais je ne trouve pas qu'il trouve une voie à lui. Les deux soeurs m'ont fait penser à Elinor et Marianne de Raison et sentiments ; Marianne rôdant dans la demeure à Bertha rôdant la nuit dans Jane Eyre (et d'ailleurs, on craint qu'elle ne meurt de a même façon que Bertha) ; l'intrigue n'est pas très originale et je trouve qu'elle se termine un peu en fait divers sordide.
Et puis, les personnages manquent d'ampleur pour en faire un roman victorien : l'auteur a sans doute voulu créer une psychologie fine des personnages, mais ce que j'aime dans les romans du XIXème, ce sont justement ces personnages brossés à grands traits, véritablement odieux ou véritablement angéliques.
Ici, même le méchant, qui est quand même un horrible bonhomme, semble fade.
En revanche, j'ai beaucoup aimé le personnage du sculpteur ; et les longues descriptions de la nature ou des oeuvres d'art, de la lumière, des cheveux de Marianne, sont réellement bien menées.

Sinon, je suis d'accord avec Lunaë : l'intrigue secondaire avec Charlotte n'apporte rien.

Spoiler:

Je viens de le recevoir !
Après le rythme trépidant de Lorna Doone, besoin d'un peu de calme !
Je vais le commencer demain, car j'ai laissé John Burnside qui m'a royalement endormie.

J'ai terminé ce roman il y a quelques jours. Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé du tout, car je suis toujours partante pour une plongée dans l'Angleterre de cette époque, qui plus est entourée de mystère(s)  

C'est la révélation du principal secret qui m'a vraiment déplu:

Spoiler:

et ça m'a complètement gâché le dénouement du livre. Une fois ce moment passé je n'ai pas réussi à raccrocher à l'histoire et je n'avais qu'une hâte: la finir au plus vite.

Je n'ai pas non plus apprécié le changement de narrateur. J'ai lu il y a longtemps un roman construit sur ce principe et ça ne m'avais pas dérangé. Mais dans cet ouvrage j'ai trouvé que ça "cassait" le rythme de ma lecture. Je crois que j'aurais préféré que le peintre Samuel soit le seul narrateur.

J'ai donc été un peu déçue par ce roman dont le résumé m'inspirait pourtant beaucoup au départ! Je n'ai vraiment apprécié que les deux premiers tiers du livre.

misscharlie a écrit:

C'est la révélation du principal secret qui m'a vraiment déplu:

Spoiler:

et ça m'a complètement gâché le dénouement du livre. Une fois ce moment passé je n'ai pas réussi à raccrocher à l'histoire et je n'avais qu'une hâte: la finir au plus vite.

Je suis d'accord avec toi. Ce secret ne fait pas vraiment victorien. Non que ça n'existait pas à l'époque, mais cela n'aurait jamais servi de base à un roman !

Akina a écrit:

misscharlie a écrit:

C'est la révélation du principal secret qui m'a vraiment déplu:

Spoiler:

et ça m'a complètement gâché le dénouement du livre. Une fois ce moment passé je n'ai pas réussi à raccrocher à l'histoire et je n'avais qu'une hâte: la finir au plus vite.

Je suis d'accord avec toi. Ce secret ne fait pas vraiment victorien. Non que ça n'existait pas à l'époque, mais cela n'aurait jamais servi de base à un roman !

Oui, c'est exactement mon ressenti.

Akina a écrit:

Je viens de lire ce roman dans le cadre du challenge Néo-victorien, et j'ai été un peu déçue.
Certes, c'est un bel hommage aux romans gothiques ou aux romans de Wilkie Collins, mais je ne trouve pas qu'il trouve une voie à lui. Les deux soeurs m'ont fait penser à Elinor et Marianne de Raison et sentiments ; Marianne rôdant dans la demeure à Bertha rôdant la nuit dans Jane Eyre (et d'ailleurs, on craint qu'elle ne meurt de a même façon que Bertha) ; l'intrigue n'est pas très originale et je trouve qu'elle se termine un peu en fait divers sordide.
Et puis, les personnages manquent d'ampleur pour en faire un roman victorien : l'auteur a sans doute voulu créer une psychologie fine des personnages, mais ce que j'aime dans les romans du XIXème, ce sont justement ces personnages brossés à grands traits, véritablement odieux ou véritablement angéliques.
Ici, même le méchant, qui est quand même un horrible bonhomme, semble fade.
En revanche, j'ai beaucoup aimé le personnage du sculpteur ; et les longues descriptions de la nature ou des oeuvres d'art, de la lumière, des cheveux de Marianne, sont réellement bien menées.

Sinon, je suis d'accord avec Lunaë : l'intrigue secondaire avec Charlotte n'apporte rien.

Spoiler:

Je viens de le terminer et il me suffit de reprendre la critique d'Akina avec laquelle je suis d'accord en tout point. enfin juste un bémol, la psychologie des perso des romans victoriens n'est pas tjs si caricaturale, je pense notamment à certains Wilkie Collins. Il y a des vrais méchants certes, mais il y a aussi des personnages plus ambigus.

Je vous rejoins aussi sur le décalage non seulement avec le dénouement si peu victorien, et j'ajouterai que les réactions des personnages ne sont pas crédibles. Notamment la réaction de Samuel lorsqu'il va voir Mr Farrow à la fin. jamais un anglais de l'époque victorienne n'aurait agi de cette façon!

dans le genre "secrets cachés", je trouve que l'approche de Sarah Waters est bien plus réaliste et fidèle à ses inspirateurs victoriens.

mais bon jusqu'au 50 dernières pages, j'ai passé un bon moment!

J'ai plutôt bien aimé ce roman, surtout pour l'ambiance : un père veuf qui vit seul dans sa grande maison avec ses filles et leur gouvernante, un peintre qui arrive et qui va faire exploser la quiétude relative des lieux en découvrant leurs sombres secrets c'est assez plaisant. Le mystère autour des fameuses statues des vents en particulier m'a séduit, pour le reste c'est vrai qu'on devine assez facilement de quoi il en retourne.
Les personnages ne sont pas très originaux (surtout la plus jeune des deux soeurs, Marianne, clairement copiée de l'héroïne de Raison et sentiments) et j'ai moi aussi trouvé le secret de Charlotte très superflu, mais j'ai quand même pris beaucoup de plaisir à lire ce roman, assez accrocheur et l'alternance des deux points de vue dans la narration m'a également plu.