La Boîte en os d'Antoinette Peské

Ce roman gothique paru en 1941 et régulièrement réédité chez Libretto (la photo ci-dessus est la couverture de l'édition la plus récente). Il a été écrit par Antoinette Peské, autrice proche d'écrivains comme Guillaume Apollinaire ou Jean Cocteau.

Résumé de l'éditeur : Un homme tombe amoureux fou d'un visage, ou plutôt du mystère que celui-ci révèle ou dissimule, c'est selon. Récit de la fureur qu'engendre le désir, cette quête ne peut avoir d'autre issue que tragique. Si le plaisir se partage, le désir, comme la folie, est voué à la solitude. Et cette boîte en os dont on rêve ici de forcer la serrure n'est autre que le crâne humain qui ne laisse échapper aucun de ses secrets.


J'avais repéré ce roman il y a bien longtemps sur le compte Instagram de Lunaë, intriguée par l'aspect gothique de l'intrigue de cette Boîte en os. Sans surprise, j'ai énormément aimé l'ambiance de ce roman, les descriptions des paysages écossais, des légendes qui leur sont liés, mais aussi ces incursions du fantastique via les fantômes, les lieux hantés, la folie réelle ou supposée de John Mac Corjeag, cette obsession pour les yeux des gens qu'il croise et ce qu'il croit y voir... Ce dernier point notamment m'a assez captivée : peut-être parce que je suis moi-même très sensible à tout ce qui touche les yeux, mais cette obsession pour cette partie du corps, ce qu'elle reflète d'une personne, tout le discours autour de l'importance d'un regard, de la couleur des yeux, les peurs qu'ils suscitent chez John... Tout cela m'a beaucoup marqué et impressionné.

L'intrigue fait également la part belle au gothique car l'histoire de La Boîte en os est pleine de violence et de sang, de lieux inquiétants... La relation entre John Mac Corjeag et sa femme Margaret m'a d'ailleurs un peu rappellé Heathcliff et Cathy des Hauts de Hurlevent car on est dans une relation très trouble, où l'amour se mêle à la mort et à la violence.

C'est d'ailleurs ce qui fait que ce roman m'a mise profondément mal à l'aise : le personnage de John est très inquiétant, dès le récit de sa jeunesse on s'aperçoit que c'est un homme tourmenté, qu'il a une relation aux autres qui n'est pas normale et ne peut avoir qu'une issue tragique. La manière dont il traite Margaret, qu'il connaît depuis l'enfance et qui est (soi disant) l'amour de sa vie laisse elle aussi un goût profondément amer car on sent très vite que c'est une relation malsaine et il a une manière de traiter Margaret vraiment horrible. J'ai vraiment ressenti une impression très désagréable tout au long de la lecture à cause de ce personnage et des sévices qu'il inflige à sa femme...

Malgré tout, je reconnais que La Boîte en os est un très bon roman gothique, qui mériterait d'être plus connu et lu.

Bon au vu de ce que tu écris sur la violence, je ne suis pas sûre d'avoir très envie de le lire en ce moment mais j'ai trouvé ton avis intéressant. L'atmosphère de ce livre a l'air particulièrement bien rendue

C'est une violence psychologique ou vraiment physique ?

Ca me tente quand même.

C'est surtout psychologique mais il y a aussi de la violence physique et pas des moindres car

Spoiler:

J'étais déjà dégoutée depuis longue date par le personnage de John Mac Corjeag mais ça, ça m'a achevée ! Et je ne sais pas vous mais personnellement la violence psychologique m'impressionne et me traumatise bien plus que la violence physique (à de rares exceptions près). Du coup, je pense que c'est pour ça que j'ai autant mal réagi en lisant ce livre.

Ca et le fait que ce soit écrit par une femme aussi. C'est bizarre mais je pense que si le roman avait été par un homme, j'aurais été moins choquée...

Ca me tente encore plus parce que c'est par une femme, un peu comme pour Emily Brontë.

Par contre, je préférai l'ancienne couverture, comme tous les Libretto.

Shelbylee a écrit:

Par contre, je préférai l'ancienne couverture, comme tous les Libretto.

Moi, c'est l'un des rares cas où je préfère la nouvelle à l'ancienne couverture J'aimais mieux leur ancienne charte graphique (surtout pour des romans anglais comme Les Forestiers de Thomas Hardy) mais pour ce livre je trouve que la nouvelle couverture résume assez bien l'ambiance du roman.