Atteindre l'aube de Diglee

Le nouveau livre de Diglee, qui est consacré à l'une de ses grand-tantes, sort le 12 mai chez La Ville brûle :

Citation :

« Atteindre l’aube est une lettre d’amour à ma grand-tante Georgie. Femme fantasque, femme adorée, inspiratrice, Georgie dont la présence et la voix me manquent tant depuis qu’elle n’est plus là.

C’est aussi un voyage qui m’a emmenée bien plus loin que je l’imaginais au départ, sur des rivages parfois dangereux, et m’a conduit à m’interroger sur la place des hommes, des pères et des amants dans ma vie, et sur l’amour, tout simplement.

Pour écrire cette lettre fictive, j’ai déployé tout l’arsenal obscur de la mémoire, recoupé des enregistrements, dépecé mes archives, interrogé les vivants. Entre elle et moi, mais aussi entre mes arrière-arrière-grand-mères et elle, entre elles-toutes et moi, se sont mis à exister des ponts. Ont émergé des motifs récurrents, des filiations tacites héritées de notre histoire familiale. Un tableau s’est alors dessiné, au centre duquel trônait l’astre destructeur de la passion. »

J'ai beaucoup aimé Ressac, j'attends donc ce nouveau titre avec impatience.

Toujours pas lu Ressac mais celui-ci me tente beaucoup de par son sujet.

Il sort en poche le 31 mai. Pas encore de couverture.

Je m'aperçois que j'avais oublié de poster mon avis sur ce roman

Atteindre l'aube a été une petite déception pour moi, je crois que j'en attendais trop après Ressac...

J'ai beaucoup aimé les passages où l'autrice raconte ses recherches dans les archives pour reconstituer la vie de sa grand-tante et de ses ancêtres, où l'on découvre parfois de curieux hasards, où certaines légendes familiales se confirment ou non... Je trouve aussi que Diglee parvient bien à nous transmettre l'amour et l'admiration qu'elle éprouvait pour Georgie et ses réflexions sur la fin de vie, sur le deuil et les regrets qu'on peut avoir devant le peu de souvenirs qu'il nous reste d'êtres chers ou les occasions manquées de les faire parler d'eux et d'en garder une trace sont très intéressantes et ont trouvé un écho chez moi.

Par contre, autant le style très poétique et recherché m'avait séduite dans Ressac, autant là je trouve ça très artificiel et ça créé une distance avec le texte qui est dommage.
Mon plus gros regret vient cependant du discours que Diglee nous sert sous couvert de rendre hommage à sa tante : je trouve notamment très maladroit de critiquer la vision et le modèle familial de ses grands-parents et arrières grands-parents en leur reprochant d'avoir respecté le schéma "classique" de l'époque (mariage, enfants, femme au foyer...) sans réfléchir deux minutes au fait qu'on est début XXe siècle (voire fin XIXe siècle) et que les gens ne peuvent donc pas avoir notre mode de pensée actuel. Dans le même ordre, elle prête à sa tante des attitudes et des modes de pensée sur ses simples suppositions (voire ses envies) mais sans aucune certitude voire preuve solide, ça m'a pas mal gêné.

Un roman assez inégal pour moi donc, très bon dans sa première partie et beaucoup moins dans la seconde, la faute à un manque de recul sur son sujet.