Moi, Tonya de Craig Gillepsie, avec Margot Robbie

J'ouvre un topic à l'un de mes films américains préférés de ces dernières années, Moi, Tonya de Craig Gillespie.



Sorti en 2017, il relate l'histoire vraie de l'affaire Harding-Kerrigan qui a opposé deux patineuses artistiques américaines en 1994.
Je l'ai découvert au cinéma et revu avec un égal plaisir il y a quelques jours. Pour info, il est disponible sur Prime Video.

Le 6 janvier 1994, la jeune ­patineuse artistique Nancy Ker­rigan est attaquée à la matra­que à l’issue de son entraînement. L’assaillant prend la fuite, croyant lui avoir brisé un ­genou… Très vite, les soupçons se portent sur l’autre star de l’équipe américaine, Tonya Harding, accusée d’avoir comman­dité l’agression pour empêcher sa rivale de participer aux jeux Olympiques de Lillehammer, deux mois plus tard ...



Craig Gillespie reconstitue avec une extraordinaire minutie l'un des faits divers qui ont le plus défrayé la chronique aux USA. Pour se faire, il flirte avec le faux documentaire et la tragi-comédie mais cela ne l'empêche pas de livrer un vrai portrait de femme, fort et sensible. Cette figure d'anti-héroïne américaine est incarnée par une Margot Robbie ébouriffante. Avec une incroyable justesse de jeu, elle laisse entrevoir les  blessures intérieures de cette femme d’une force physique et d'une abnégation hors du commun, une athlète émérite mais qui n'a jamais obtenu la reconnaissance de ses pairs du fait de ses origines modestes. A travers le parcours de cette jeune femme, le réalisateur dresse un portrait acerbe et féroce de l'Amérique, de ses travers et de ses préjugés, sans jamais tomber dans le misérabilisme.



Le réalisateur n'hésite pas à égratigner l'entourage proche de Tonya. Allison Janney (qui a obtenu l'Oscar du meilleur second rôle) joue avec brio la mère de la patineuse, toxique et  tyrannique au possible. Une vraie crapule. Sebastian Stan, incarne quant à lui, Jeff Gillooly, le mari de Tonya, et celui par qui le malheur arrive. Un rôle peu reluisant et très exigeant pour l'acteur qui endosse ce rôle avec talent. On est très très loin du charismatique Soldat de l'Hiver ...

Quand on regarde ces trois là jouer, on se dit que I, Tonya est aussi indéniablement un film d'acteurs.



Moi, Tonya n'est pas seulement adressé aux amateurs de triples axels et de boucles piquées, bien au contraire même. De par son ton résolument caustique, il dénonce aussi l'ultra-médiatisation et n'hésite pas à mettre en scène le ridicule de ses personnages. L'écueil du biopic classique est évité car le récit est agité. Sous le regard aiguisé d'un cinéaste inspiré, cette chronique d'un scandale sportif se transforme en portrait au vitriol du rêve et du désenchantement américains.

J'avais découvert Graig Gillepsie pour la première fois en 2017, dans une autre tragi-comédie, Lars and the real girl, avec Ryan Gosling.
Il prépare actuellement une série pour Hulu, Pam & Tommy, avec Lily James et Sebastian Stan.

J’adore Lars & The Real Girl, un film d’une tendresse à laquelle je ne m’attendais pas du tout sur un sujet pour le moins original !

Moi, Tonya m’avait impressionnée à sa sortie, par son ton notamment. Ça change des biopics ou des films qui retrace des faits divers sur le mode du documentaire. Surtout, le film permet de rappeler à quel point le traitement est subjectif. Margot Robbie n’a pas son pareil pour choisir des projets ambitieux, sa nomination aux Oscars était amplement méritée.

Ce n’est pas un film doux, d’ailleurs je me souviens avoir eu du mal à croire que Sebastian Stan joue le rôle du mari, vraiment un type horrible ! Allison Janney est succulente dans le rôle de la mère, encore quelqu’un qu’on n’a certainement pas envie de fréquenter tous les jours.

En tout cas, c’est vraiment un film très chouette pour qui veut sortir des sentiers battus !

Vu en dvd, j'avais été très agréablement surprise car je ne suis pas tout branchée patinage artistique mais j'avais énormément aimé ce film !
La prestation de Margot Robbie est à saluer déjà, car elle est vraiment époustouflante dans ce film.
Comme carole.reads j'ai aussi été marquée par le ton inhabituel du film pour un biopic : c'est très cynique, voire même humour noir mais c'est justement ce qui m'a plu. Et les personnages sont tous plus détestables les uns que les autres, on ne s'étonne pas du coup que Tonya ait fait ce que qu'elle a fait !

Contente que vous ayez aimé aussi, les filles !
J'espère que nos avis donneront envie à d'autres membres de découvrir ce film hors normes.

Merci pour vos avis, je le regarderai sûrement si j'en trouve l'occasion.