Allez coucher ailleurs ! (I Was a male war bride) de Howard Hawks 1949

On a de la peine à imaginer une comédie loufoque sur fond d'Allemagne en ruines, partagée par les vainqueurs de la guerre....
C'est pourtant cette gageure que réussit formidablement le distingué Howard Hawks (L'Impossible M. Bébé, Les Hommes préfèrent les blondes, Rio Bravo...) avec Allez coucher Ailleurs !
Le titre original I Was a male war bride (J'ai été une épouse de guerre masculine) évoque de façon plus précise le ressort comico-saugrenu de la 2e moitié du film.

Les acteurs :
la rousse et tonique Ann Sheridan, son énergie , son panache, son beau rire éclatant !
Quant à lui... Doit-on le présenter?


Comme de bien sûr, ça commence quand ils se détestent, se cherchent, s'asticotent, se frittent...

Mais on les envoie en mission à travers l'Allemagne de l'immédiat Après-guerre. Ensemble. Dans un side-car. A leur corps défendant.
Chez Hawks, le plus souvent, les femmes conduisent l'action, les autos, les sentiments...


Ce film ne déroge pas à cette règle. Ann Sheridan conduit évidemment le side-car .

Le film a été tourné en décors naturels, Allemagne et Angleterre. Un peu à Hollywood.

Road-movie mâtiné de documentaire et de screwball comedy... Le cocktail est rare! Et Howard Hawks était un des rares cinéastes à pourvoir réussir pareil prodige.


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Mais à force de se détester, se chercher, s'asticoter, se fritter...


On finit par se trouver...
(Godard avait-il cette scène en tête lorsqu'il fait dire "Et mes jambes? Comment tu les trouves?" à B.B. dans Le Mépris...? Why not.)

... et par s'apprécier.... J'oublie de dire que Cary Grant joue le Capitaine Henri Rochard, un Français.... Hawks en profite pour décocher une ou deux petites railleries en passant à la franchitude.



... On se marie... On s'apprête à passer une divine et très attendue nuit de noces, mais... mais... mais...


Par quelle improbable pirouette Henri Rochard/Cary Grant va-t-il devoir se déguiser en femme, cheveux en crin de cheval, jupe trop courte et hauts talons...? ( un vrai Henri Rochard est à l'origine de l'histoire, d'après le générique!)

Une décennie avant Certains l'aiment chaud de Billy Wilder, Howard Hawks pose les jalons de l'inter-sexualité... A Hollywood en 1949, on peut déjà appeler cela de la subversion.


Et si, à travers les chamailleries de ce couple en éternelle gué-guerre, si à travers les absurdités du système militaire, de sa bureaucratie figée, son machisme, grâce cette façon bien personnelle, et quasi surréaliste, de faire souffler sur les images d'un pays dévasté par la guerre, le vent destroy du burlesque, du loufoque, de la farce, Hawks nous délivrait là un message pacifiste, lucide, et rationnel.... ?

Bon film.

Cary porte très bien le képi !

Voilà qui a l'air très sympathique (tiens, je radote ? Ah non, c'était à propos d'un autre film !) Je garde la référence sous le coude pour un jour...(j'ai plus de films à voir que de temps pour le faire)

Encore une chouette présentation, Juniper !

Belle présentation Juniper Sling!!

Merci beaucoup pour cette présentation, moi qui avais en tête de me faire la filmographie de Cary Grant, tu me mets l'eau à la bouche

Il y a, dedans, tout ce qu'on aime dans ces films-là.... et quelque chose en plus car tourné dans cette période particulière.
Voici quelques images supplémentaires.


Après le képi, la perruque en crins qui lui va tout auss bien !...


... et le porte-jarretelles (c'est une photo de publicité, dans le film on ne le voit pas, on ne fait que le deviner!)... mais Cary est croquignolet avec. Sans rien perdre de sa classe !

J'ai vu ce film il y a quelques années, et j'avais été un peu déçue - j'avais lu tellement de choses sur ce film, je m'attendais à quelque chose de fabuleux, et le résultat n'était pas à la hauteur de mes attentes.

Mais je suis d'accord avec toi, Juniper Sling, c'est un bon film, l'aspect documentaire et subversif du film ne constituant pas son moindre intérêt.

Je trouve toutefois que Billy Wilder, avec Some like it hot, réussit un film plus enlevé.

A was a female war bride repose cependant sur une très bonne idée de scénario, et certaines scènes sont très drôles.

Il ne te reste qu'une chose à faire, chère Popila : le revoir.

Juniper Sling a écrit:

Il ne te reste qu'une chose à faire, chère Popila : le revoir.

Peut-être...

Mais pour être honnête, malgré ta présentation très alléchante, je n'en ai pas plus envie que cela !

J'ai le souvenir d'avoir trouvé qu'il y avait beaucoup de temps morts dans ce film, d'où un sentiment de déception. L'idée de départ, pourtant excellente, m'y paraît franchement mal exploitée. Et je ne suis pas sûre que le revoir si peu d'années après un premier visionnement change grand chose à ma première appréciation.

Je crois qu'Emjy a également vu ce film ; j'ai hâte de lire son avis.

@ Juniper, à mon humble avis, il n'y avait pas besoin de référence pour faire dire à BB "et mes jambes, tu les aimes mes jambes ?" ... en fait il suffisait de regarder ses jambes (le seul truc intéressant de ce film horrible d'ailleurs).

Le film me tente bien pour ma part, mais il passera après to kill a mockingbird