Le Lys de Florence (La Saga des Médicis, tome 2) de Sarah Frydman

Le Lys de Florence est le deuxième tome de la trilogie de Sarah Frydman sur les Médicis.

Résumé de l'éditeur : Les Médicis, après leur exil à Venise, reviennent à Florence dans la liesse populaire. Cosimo, mécène libéral et généreux, est aussi un politicien et un marchand redoutable dont les alliances sont déjà internationales. Il nomme les papes, déjoue les intrigues, décide des mariages, accroît son pouvoir et agit en maître absolu.
Face à lui, la jeune Lucrezia, le « lys de Florence », fille d’un aristocrate allié des Médicis, rêve d’amour, de bonheur et de liberté. Quel peut être le destin d’une femme, jeune, belle, intelligente et cultivée dans une cité en plein essor où le fracas des armes et des alliances politiques couvre celui des cœurs et des idéaux les plus purs ?

Après Contessina, Le Lys de Florence poursuit la saga des Médicis, tout particulièrement celle des femmes qui furent le pilier et l’âme de leur entreprise et auxquelles Sarah Frydman rend justice avec autant de talent que de passion.


Le Lys de Florence nous propose une nouvelle fois une immersion dans la petite et la grande histoire, via notamment un récit de la chute de Constantinople en 1452 vraiment glaçant
Mais ce roman est surtout un fascinant portrait de femme (à travers la figure de Lucrezia Tornabuoni) et une réflexion passionnante sur la place de la femme dans la Florence du XVe siècle : on découvre en effet un univers où les tractations matrimoniales ont avant tout une importance politique et financière, où il s'agit moins d'une alliance entre un homme (adulte voire vieux) et une femme (généralement à peine pubère ) que d'une association entre deux familles où chacun sort gagnant dans l'affaire. Pas de mariage d'amour donc (ou alors c'est un coup de chance) et l'avis de la future mariée est bien évidemment jamais demandé... C'est assez terrifiant à lire pour un lecteur du XXIe siècle mais en même temps assez fascinant car on se prend assez vite au jeu des alliances, des marchandages sur telle ou telle ressource détenue par tel ou tel clan, aux rivalités entre grandes familles...

Roman historique oblige, on a quand même de la passion et du drame avec le triangle amoureux Lucrezia / Piero / Vernio : même en ayant une idée du dénouement, toute la première partie du roman (qui fait monter le suspense sur qui aura la chance d'épouser Lucrezia) m'a filé entre les doigts sans que je m'en rende compte tellement j'étais happée par l'histoire.
Plus globalement, même si je n'ai pas toujours été d'accord avec ses actions, j'ai adoré le personnage de Lucrezia, une femme que j'ai découvert avec ce roman et qui est vraiment intéressante pour sa personnalité, sa culture et son intérêt pour le monde qui l'entoure. Comme cela est dit dans le roman, c'est dommage qu'elle n'ait pas été un homme (ou du moins, qu'elle n'ait pas vécu à une époque où elle aurait eu plus de libertés et de droit à la parole) car elle aurait été incroyable !

L'histoire reprend là où le tome précédent s'était arrêté. Il nous laissait sur une incertitude concernant l'avenir des Médicis, ce qui donne envie de le poursuivre sans attendre. Il se termine en 1453 avec la description d'un événement historique important.
Cette fois, je n'ai pas attendu pour poursuivre cette saga et je dois dire qu'elle se dévore.

On retrouve à peu près les mêmes ingrédients que dans les livres de Philippa Gregory : des intrigues amoureuses dont parfois on se passerait bien, mais surtout un sens du récit qui fait que les pages défilent toutes seules et que l'on veut connaître la suite (même quand on la connaît déjà ). Elle a aussi un sens de la description des personnages qui fait qu'ils prennent corps sous nos yeux et qu'ils sont marquants.
Le tome fait la part belle au personnage de Lucrezia Tornabuoni. On la suit de sa petite enfance à son mariage. La jeune femme ne veut pas se contenter d'être une femme passive, elle veut être libre et vivre sa vie pleinement.

Si les passages amoureux me laissent un peu dubitative, je trouve que l'influence des Médicis dans tous les domaines et le rôle de Cosimo sont très bien montrés. Son intelligence politique, ses compromissions avec lui-même peignent un personnage nuancé dont on voit bien les forces comme les faiblesses. J'aurais aimé que les aspects artistiques soient un peu plus abordés. L'autrice évoque davantage la philosophie et la religion, ce que j'ai tout de même trouvé intéressant.
Cela donne une porte d'entrée vers une découverte plus approfondie des Médicis car évidemment il ne s'agit que d'un roman.