Contessina (La Saga des Médicis, tome 1) de Sarah Frydman

Contessina est le premier tome de la trilogie de romans que l'autrice française Sarah Frydman a consacré aux Médicis. Ce sont des romans assez anciens (sortis en poche en 2005 et 2006) mais étonnamment, ils sont encore commercialisés donc facilement trouvables.

Résumé de l'éditeur : Corruption, assassinat, pouvoir, passion : tels sont les maîtres mots de l'histoire légendaire de Cosimo de Médicis et de sa descendance. Son histoire est aussi celle de la République de Florence, de son évolution artistique, politique, industrielle et commerciale alors quelle dominait l'Europe des XIVe et XVe siècles.
Mais, au-delà des intrigues, des alliances et des manipulations politiques, Contessina est l'histoire d'un amour, celui de Cosimo pour Contessina de Bardi, la première de ces femmes hors du commun à avoir joué un rôle essentiel dans le destin des Médicis.


J'avais trouvé les trois tomes de cette saga dans une foire aux livres il y a plus de 10 ans, immédiatement intéressée par la période historique. Au final, je les lu le mois dernier (mieux vaut tard que jamais comme on dit )

Contessina a pour moi les défauts des romans d'introduction à une saga : l'intrigue est plutôt longue à se mettre en place et contient en même temps beaucoup d'informations à assimiler pour le lecteur, sur les grandes familles florentines, leurs membres, la vie et le fonctionnement de la cité à cette époque, le contexte politique et religieux plus général... Ce n'est pas inintéressant mais on s'aperçoit au final que Contessina (qui donne pourtant son nom au titre du roman) apparaît assez peu et n'est pas vraiment l'héroïne du récit mais un personnage (presque) comme les autres.
J'ai quand même passé un bon moment avec ce roman, que j'ai dévoré en quelques jours : on est plongé dans les tractations politiques et matrimoniales des grandes familles de Florence, on voit les décisions et les évènements qui conduisent les Médicis à développer leur réseau banquier et leur fortune augmenter, les premiers pas de la Renaissance italienne et la transformation de la ville de Florence (avec notamment le choix de recruter Brunelleschi pour terminer le dôme de la cathédrale)... C'est vraiment passionnant !
Comme le roman se déroule sur plusieurs dizaines d'années, on voit aussi les personnages évoluer, vieillir, le clan s'agrandir... Bref, des éléments caractéristiques d'une saga familiale historique et qui font l'intérêt de ce type de lecture.

J'ai moi aussi beaucoup aimé ce livre malgré ses défauts. Je l'ai relu cet été.

L'action commence en 1414 avec le mariage de Contessina et Cosimo de Medicis. L'union entre la jeune femme, issue d'une famille noble, les Bardi et le jeune homme, fils d'un marchand et banquier fait jaser.
Il y a 2 aspects principaux dans ce livre. Tout d'abord, le récit d'une ambition, celle du clan Médicis, mais tout particulièrement de Cosimo qui va tout faire pour acquérir plus d'argent et de pouvoir. On le suit dans ses tractations, on le voit mettre en place des stratégies et toujours essayer d'avoir au moins un coup d'avance. La part belle est fait à certains événements, notamment le concile de Constance marqué par la présence de Jan Huss et la fin d'une des crises de la papauté. Même si l'on connaît les événements, on se prend à tourner avidement les pages pour savoir comment les personnages vont s'en sortir.
Le 2e aspect correspond aux amours des personnages. J'avoue avoir moins été touchée par cet aspect. Je me souvenais que j'avais trouvé assez beau le fait que Contessina et Cosimo s'aiment (on le sait dès le début) mais pensent réciproquement que l'autre ne l'aime pas. Là, j'avais parfois envie de les secouer et de leur dire mais parlez-vous ! Sans compter que ces aspects sont largement romancés puisque l'on a évidemment aucun moyen de savoir s'ils brûlaient chacun d'amour l'un pour l'autre.
L'autre couple mis en avant Lorenzo et son épouse (je ne précise pas son nom pour qui ne saurait pas) m'a aussi donné un peu envie de les secouer.
Par contre, j'ai beaucoup aimé l'histoire entre Adriana, la mère de Contessina et Giovanni de Médicis, le père de Cosimo. Si l'on retrouve le même schéma (ils auraient pu se parler), il y a une nostalgie touchante qui découle de leur histoire.

J'ai aussi été un peu déçue par certains sauts dans le temps car j'ai eu l'impression de sauter des étapes (mais bon les événements sont tellement denses qur l'autrice ne peut pas tout raconter et ce n'est pas un livre d'histoire. Malgré ce bémol, il n'en reste que le livre se dévore