Il arrive parfois que l'on appuie sur "play" par hasard, sur Netflix ou autre et que le "petit" film inconnu s'avère une bonne surprise. C'est ce qui s'est passé avec
"luckiest girl alive": jamais entendu parler, ni vu de bande annonce.
D'autant que l'affiche du film ne se démarque pas par son originalité. Elle ressemble à des centaines d'autres, je trouve, on peut vraiment passer devant sans faire attention :
Pour autant, ce film a été une bonne pioche de deuxième partie de soirée.
L'histoire est basée sur le roman du même nom paru en 2015 de
Jessica Knoll, qui a d'ailleurs rédigé le scénario.
On est à New York. Ani est journaliste pour un magazine féminin racoleur et est sur le point de se marier avec Luke. Ils ont de l'argent; enfin, surtout lui dont la famille a une propriété dans les Hamptons.
Ani est interprété par une Mila Kunis qui ne sourit pas et qui se contrôle en permanence. La voix off du début du film en témoigne: elle parait dure, déjà blasée, et on peut la soupçonner au départ d'être une "gold digger" comme sa mère (Connie Britton, qui joue vraiment ça très bien!) mais ce n'est pas si simple.
Elle est contactée par Aaron un réalisateur de documentaire pour la faire parler sur un événement qui s'est passé à l'époque où elle était au lycée.
Et là, c'est parti...
Le film alterne les va et vient entre l'Ani de 16 ans et celle d'aujourd'hui. On peut voir à quel point elle est devenu différente, quelle tournure a pris son rapport avec sa mère, avec les hommes et les autres en général.
Le film est bien interprété, Mila Kunis au premier plan qui joue très juste, et par les seconds rôles : la mère déjà citée, le fiancé, sa chef-mère du substitution interprétée par Jennifer Beals...
La voix off y est aussi pour beaucoup pour comprendre que ce personnage est troublé. La distorsion constante entre ce qu'elle se dit à elle même (et donc à nous) et ce qu'elle dit tout haut ou ce qu'elle fait, montre bien la distance entre elle et sa vie, où règne le contrôle permanent et le besoin de "laisser tomber" devant celui de l'autre.
Bien que ce soit un drame en demi teinte avec une touche de dark academy, il y a des réparties parfois drôles sans le vouloir.
Oui, j'ai trouvé que ça valait la peine de le regarder