Susan Anderson (Ginger Rogers) se rend dans l'appartement d'un riche homme d'affaires pour lui faire un soin du cuir chevelu. Mais, celui-ci à d'autres idées derrière la tête. Après avoir essayé plusieurs petits boulots à New York, elle décide qu'elle en a assez et qu'elle va rentrer chez elle. Elle avait conservé le montant du trajet retour dans une enveloppe scellée pour avoir la possibilité de repartir quand elle le déciderai.
Oui, mais voilà, arrivée à la gare, elle découvre que les tarifs des billets ont augmenté et qu'elle n'a plus les moyens de rentrer. Qu'à cela ne tienne, elle décide de se faire passer pour une jeune fille de 12 ans pour bénéficier d'un tarif réduit.
Mais les contrôleurs du train se doutent de quelque chose. Elle s'enfuit donc en courant et se réfugie dans un wagon occupé par le major Philip Kirby (Ray Milland). Celui-ci lui propose de partager son wagon et de l'appeler Oncle Philip.
Uniformes et jupon court est le premier film réalisé par Billy Wilder aux Etats-Unis. Il avait auparavant co-réalisé un film en France. Il avait co-écrit de nombreux scénarios avec Charles Brackett et c'est encore le cas sur ce film. Billy Wilder voulait mettre en images ses propres scénarios car il trouvait que les réalisateurs ne les respectaient pas assez.
Ginger Rogers venait de recevoir un Oscar pour Kitty Foyle et pourtant a tenu à tourner dans le film car quand elle était plus jeune, elle faisait la même chose quand elle voyageait avec sa mère car elles n'avaient pas assez d'argent pour payer deux billets plein-tarif. D'ailleurs, sa mère interprète la mère de Sue dans le film.
Je ne dirais pas que c'est le meilleur film pour découvrir Billy Wilder, même s'il est très réussi sur bien des aspects. Déjà, Ginger Rogers est absolument formidable. Même si on ne pense pas qu'elle a 12 ans, elle arrive à passer sans souci d'un dialogue de femme séductrice à un côté beaucoup plus enfantin.
C'est d'ailleurs tout le problème du film, il est parfois un peu déconcertant à regarder et on se demande comment il a pu passer entre les mailles du filet du comité de censure du Code Hays (on ne doit pas voir un couple non-marié dans le même lit, mais comme c'est un adulte et une mineure ça passe
).
Malgré cela, il y a de bons moments avec certaines scènes qui sont assez drôles (notamment avec la jeune soeur qui est la seule à comprendre que Sue n'a absolument pas 12 ans).
Il est aussi très intéressant sur ce qu'il montre de la vie des femmes et du male gaze. Sue est perpétuellement abordée par les hommes qu'elle ait 30 ou 12 ans, ils veulent tous la toucher ou l'embrasser et elle est perpétuellement obligée de se défendre. Je ne me souviens pas d'un autre film de cette époque qui montre autant le poids que cela peut représenter pour une femme.
Il montre aussi un des éléments qui reviendra dans le cinéma de Billy Wilder : le travestissement. Sue se fait passer pour ce qu'elle n'est pas et change d'apparence pour séduire. On retrouvera évidemment cet aspect (ainsi qu'un train et une couchette) sous une autre forme dans Certains l'aiment chaud.
Les costumes sont réalisés par Edith Head et sont comme souvent merveilleux.