Salem de Stephen King (1975)

Stephen King a récemment fait l'objet d'un documentaire passionnant sur Arte. Ce dernier m'a terriblement donné envie de parcourir un titre en particulier : Salem.

Nourri par les comic books, les films d'horreur et le personnage de Dracula lorsqu'il était adolescent, Stephen King, connu depuis belle lurette comme étant le maître de l'horreur, a souhaité plonger son lecteur au cœur d'une intrigue vampirique pour son deuxième roman paru en 1975. Nous voilà propulsés à Salem, petite ville fictive du Maine où tout semble paisible. Une bourgade comme une autre où il fait plutôt bon vivre malgré son lot de problèmes sociaux. Très vite, des événements inexplicables vont se dérouler. Ils coïncident avec l'installation toute récente de deux nouveaux habitants : un écrivain natif du coin et un antiquaire pour le moins étrange. Marsten house, immense demeure qui surplombe Salem, semble catalyser les troubles récents.

Très vite une chasse aux vampires se met en place avec les moyens du bord et surtout grâce aux tuyaux lus ou vus ici et là. Le mythe du vampire est abordé de façon très classiques comme un hommage : cercueils, pieux et croix. Des scènes bien glauques sont présentes ainsi qu'un certain suspens. J'aime la façon dont Stephen King dépeint les vies de chacun. Le lecteur entre dans chaque foyer et découvre les vices et les vertus de tous. L'humanité paie ici le prix fort pour ces faiblesses. Je n'ai eu de cesse de vouloir revenir vers ce roman. Un vrai page-turner! Pourtant, le romancier sait aussi prendre son temps grâce à des descriptions de haute volée et à un ménagement de son intrigue. De quoi nous rendre chèvre.

J'espère continuer à découvrir Stephen King après Simetierre, 22/11/63 et Salem.

Je ne suis pas tentée par ses livres plus fantastiques, même si jamais beaucoup aimé 22/11/63, mais merci pour cette présentation qui donne toutefois envie de se pencher dessus.

Stephen King a l'habitude de situer son action dans des petites villes, lui-même habitant Bangor, Maine, connaît les us et coutumes, l'ambiance, l'aura qui se dégage des petites villes, tout le monde se connaît, les histoires circulent vite, il n'y a pas de secret, les habitants s'épient les uns les autres, la petite ville a son charme, son caractère. Son histoire de vampire est tout à fait séduisante, King respecte les codes du genre : un vampire ne s'invite pas, n'entre pas par effraction, il attend d'être invité, toutefois, son charme, sa force de persuasion sont puissantes. L'auteur a su rendre l'ambiance : l'angoisse qui étreint les habitants quand le soleil se couche, que les ombres s'allongent : c'est l'heure du vampire !