L'homme qui meurt de James Baldwin

J'ouvre un sujet au premier roman de James Baldwin que j'ai découvert et que j'ai beaucoup aimé, L'homme qui meurt. Je suis actuellement en train de le relire et je suis toujours aussi fascinée et touchée par l'histoire de ce jeune acteur noir dans l'Amérique des années 60. Il s'agit d'un roman fleuve sur la famille, le cinéma, l'identité, l'amour ...

Citation :

Au sommet de sa carrière, l’acteur noir américain Leo Proudhammer est terrassé par une crise cardiaque. Alors qu’il oscille entre la vie et la mort, il se remémore les choix qui l’ont rendu célèbre mais aussi terriblement vulnérable. De son enfance dans les rues de Harlem à son entrée dans le monde du théâtre, l’existence de Leo est déchirée par le désir et la perte, la honte et la rage : un frère qui disparaît, une liaison avec une femme blanche… Toujours affleure l’angoisse d’être noir dans une société au bord de la guerre raciale.

Dans ce roman tendre et passionné, James Baldwin a créé l’un de ses personnages les plus bouleversants : un homme qui a du mal à devenir lui-même. Écrit en 1968, L’homme qui meurt est devenu une œuvre majeure de la littérature américaine.

Je vous en reparle plus en détails dès que possible. Je suis tellement conquise que j'ai envie de surligner un nombre incalculable de passages. Et comme je l'ai lu trop jeune, j'ai l'impression de le découvrir à nouveau. C'est l'envers du rêve américain que James Baldwin décrit ici et son écriture est magnifique. 

Le résumé de ce livre donne très envie de lire ce roman.

Une lecture qui me fait très envie, non seulement pour ce que tu en dis mais aussi pour son résumé. Je me le note!

Ce flot de topics consacrés à James Baldwin n'est pas pour me déplaire. Je le découvre et je suis très curieuse voire même très tentée de découvrir l'une de ses œuvres. Merci!

J'ai adoré L'Homme qui meurt.

Dans ce texte d’une sensibilité vertigineuse, James Baldwin déconstruit le mythe américain en retraçant le parcours de Leo, qui atteint d’une crise cardiaque en pleine représentation d’une pièce, se remémore sa vie. Alternant le présent et le passé,  ce roman réaliste qui semble être de facture classique gagne en profondeur grâce à sa dimension fortement autobiographique (Leo voulait devenir acteur, Baldwin écrivain et les deux étaient des enfants de Harlem…) et l’écriture lyrique, brillante de son auteur.
A travers Leo, c’est toute un visage de l'Amérique qui se dessine mais aussi une personnalité pétrie d’humanité et pleine de contradictions. On retrouve chez ce Leo une solitude morose, une fierté désespérée (qu’il tient sans doute de son père), une lucidité grave mais aussi une tendresse triste, un caractère passionné (au point de follement s’éprendre d’une femme blanche) et un amour fort du cinéma. Une passion transmise par son grand frère qui le fascinait et l’émerveillait, enfant,  lorsqu’il partageaient ensemble des séances dans les salles obscures.
Le roman n’est pas dénué de quelques longueurs mais certaines pages sont d’une beauté à couper le souffle. Les qualités d’écrivain de James Baldwin se retrouvent dans le trait vif, l’acuité du regard sur soi et sur les autres, la beauté crépusculaire de certains passages.
L’homme qui meurt est un roman social et intime sur la condition humaine et les préjugés raciaux dans l’Amérique des années 60 (et même au-delà car malheureusement ce texte sonne encore comme très actuel). Il évoque aussi la façon dont nous pouvons dépasser notre condition à travers l’art et une certaine forme d’accomplissement de soi, d’abnégation et de résilience. Leo ne parvient jamais vraiment à vaincre l’adversité mais sa combativité ne lui fait jamais défaut. L’Homme qui meurt est un roman sur le désespoir mais aussi sur le courage.

Il est dans ma PAL, je pense le lire ce mois-ci.