Les filles d'Ennismore de Patricia Falvey

J'ai complètement craqué sur les jolies couleurs pastel de la couverture de ce roman !



Présentation de l'éditeur :
Résumé
Amitié, jalousie, lutte des classes, émancipation féminine, drame amoureux… À l’aube du XXe siècle, au cœur d’une Irlande en ébullition, une saga inoubliable dans la droite ligne de Downton Abbey.

Rosie a huit ans, elle est fille de métayer ; quand elle sera grande, elle servira la famille Ennis, comme sa mère et sa sœur avant elle. Victoria a sept ans, elle est la fille de lord et lady Ennis ; quand elle sera grande, elle quittera le domaine d’Ennismore pour faire un beau mariage. En attendant, Victoria se sent seule et rêve de partager ses secrets avec la fille du métayer qu’elle a rencontrée dans le parc de la propriété. Et pourquoi pas ? C’est décidé, dès septembre, la petite paysanne partagera les leçons de la demoiselle du château. Mais, dans une société écrasée sous le poids des conventions et des hiérarchies, est-il bien raisonnable de semer des aspirations égalitaires dans le cœur des jeunes filles ? Car un vent de révolte souffle sur l’Irlande et cette amitié qui éclôt pourrait bien bouleverser leur vie ainsi que celle de leur entourage… Rosie et Victoria trouveront-elles la force de lutter contre la marche de l’Histoire qui menace de les déchirer ?

Née en Irlande du Nord, Patricia Falvey vit à Dallas, aux États-Unis. Après une longue carrière dans la finance, elle s’est tournée vers l’écriture de romans ayant pour décor sa terre natale. Premier de ses romans à être publié en France, Les Filles d’Ennismore est son troisième ouvrage.

Mon avis

Citation :

"Mais c'était l'Irlande, [...] le passé n'était jamais très loin du présent."

J'ai beaucoup aimé ce roman se déroulant en Irlande au début du vingtième siècle, que j'ai reçu grâce au Cercle des Lecteurs Belfond.
Rosie et Victoria ont le même âge et vivent à quelques mètres l'une de l'autre, mais elles ne peuvent pas être amies. En effet Rosie, est fille de fermier, destinée à devenir domestique, et Victoria est fille d'aristocrate, la fille de la "grande maison". Alors quand Victoria demande à son père de partager ses leçons avec Rosie et que celui-ci l'autorise, c'est un événement qui sort de l'ordinaire et qui chamboulera la vie des deux petites filles. En effet, Victoria, au contact de Rosie, apprend à voir autrement qu'avec les œillères inhérentes aux principes aristocratiques de sa mère. Mais la plus bouleversée sera Rosie. Cette dernière va vivre des années dans le monde des nobles, sans y appartenir pour autant, et pour cette même raison, ne se sent plus appartenir à son propre monde. C'est une enfant déracinée qui devient une jeune femme déracinée. Les deux jeunes filles vont devenir adultes et tenter de trouver qui elles sont, dans une Irlande aux multiples bouleversements : le naufrage du Titanic qui a fait de nombreuses victimes irlandaises, la Première Guerre mondiale, l'insurrection pour l'indépendance de l'Irlande. Le roman est extrêmement bien rythmé et il n'y a pas de temps mort ; il est très feuilletonnant, de nouveaux personnages apparaissent, de nouvelles situations se mettent en place. La description de la domesticité d'Ennismore m'a en effet fait penser à Downton Abbey, et on retrouve d'ailleurs certains ressorts dramatiques, mais à mes yeux, la comparaison s'arrête là car ici, ce n'est pas la vie de la maison qui est au cœur du roman mais vraiment l'évolution des deux jeunes filles.
Cela dit, ce roman a les défauts de ses qualités car l'aspect feuilletonant et rythmé implique ici un léger manque de finesse dans les caractères des personnages et dans les dénouements des intrigues, au risque de verser un peu dans la facilité. J'ai surtout ressenti cette facilité vers la fin du roman mais mon enthousiasme était déjà bien monté et cela n'a pas freiné mon intérêt, j'ai dévoré Les filles d'Ennismore en à peine plus d'une journée.