[Book Tag] : Votre livre le plus dérangeant

Je relance les Book Tag suite à un article lu dans The guardian, intitulé :

Citation :

Tell us: what books are the most shocking or disturbing? we discuss the works that we struggled to finish – or even had to hide – because they were so shocking.

L'article cite Franz Kafka "I think we ought to read only the kind of books that wound or stab us,” “If the book we’re reading doesn’t wake us up with a blow to the head, what are we reading for?”
Certains livres sont cités par les lecteurs, notamment Le festin Nu de William Burroughs, American Psycho de Bret Easton Ellis ou Fleurs captives de Virginia Andrews que tout le monde semble avoir lu trop jeune (je confirme )

Et vous, quel livre de votre bibliothèque (sauf si vous l'avez enlevé de celle-ci ) vous a le plus dérangé? le plus choqué?

Le premier qui me vient à l'esprit c'est L'échiquier du mal de Dan Simmons qui est glauque de bout en bout

Sinon dans la catégorie lu trop jeune, J'irai cracher sur vos tombes de Boris Vian, que mon père m'a conseillé sans se souvenir de certaines scènes bien trop explicites dedans

HhHh de Laurent Binet, parce que les horreurs de la Seconde Guerre Mondiale me hérissent toujours le poil

Pas des livres de ma bibliothèque, mais j'ai lu il y a longtemps la trilogie d'Agota Kristof Le grand cahier, La Preuve et Le troisième mensonge et j'avoue que ça m'a beaucoup perturbé. Mais j'ai beaucoup aimé par ailleurs...

Très intéressant comme question... Merci Diana !

Sans aucune hésitation Débâcle de Lize Spit ! J'en garderai certainement une empreinte indélébile.
Mais ce fut aussi un coup de poing dans le ventre, dur de dire un coup de cœur alors que ce roman est noir et sombre de la première à la dernière page. Comme le dit DViolante, j'ai été secouée mais j'ai beaucoup aimé.
Pour un premier roman, c'est inattendu. Je le déconseille aux âmes sensibles mais je le recommande à celles/ceux qui n'ont pas peur d'être secoué(e)s.

Plusieurs titres me viennent à l'esprit, comme Le Parfum de Patrick Süskind ou Thérèse Raquin de Zola. Je ne me souviens pas forcément de tout (ça commence à remonter...), mais je me rappelle par contre très bien cette sensation de malaise au fil de la lecture...

Récemment, j'ai "dû" abandonner au bout de quelques chapitres Le tailleur de pierre de Camilla Läckberg. Ce meurtre d'enfant sur fond de pédophilie a eu raison de moi...

Le parfum m'avait fait une forte impression aussi !
Et Thérèse Raquin est un des livres les plus forts que j'ai lus, celui qui m'a donné envie de lire tout Zola.

C'est en lisant l'article du Guardian; où le journalise cite les livres de Virginia Andrews, que je me suis dit que c'était mon cas également.

Donc je "choisis" : Fleurs captives de Virginia C.Andrews, le genre de livre que l'on regrette d'avoir lu tellement c'est glauque. Je l'ai lu beaucoup trop jeune, mais je pense qu'il me ferait le même effet si je le lisais maintenant.
Est-il vraiment utile de préciser que j'ai continué dans ma lancée et lu tous les romans de cette saga ?


@Zahlya

Citation :

Sinon dans la catégorie lu trop jeune, J'irai cracher sur vos tombes de Boris Vian, que mon père m'a conseillé sans se souvenir de certaines scènes bien trop explicites dedans

Je l'ai lu trop jeune aussi

Je dirais Le parfum aussi. Il y a longtemps que je l’ai lu, mais je me rappelle le malaise durant la lecture...

Le parfum. Un des livres préférés de ma fille et un que j'ai le plus détesté. Je reconnais le talent de l'auteur, et c'est peut-être justement à cause de ce talent que ce livre m'a dérangée. A chaque page que je tournais j'avais l'impression de sentir la puanteur des rues….

Sinon, expérience plus personnelle : il y a plus de 15 ans, un ancien copain de classe du collège a sorti un livre et je l'ai lu. Je savais qu'il avait perdu un de ses frères mais ne savait pas ce qui s'était passé. J'ai compris en lisant le livre qu'il s'était suicidé après avoir été harcelé sexuellement. Et comme il situait l'action de son livre dans notre ville, c'était encore plus poignant. L'écriture de ce livre a dû être un exutoire pour lui. En revanche il était très mal écrit et plein de fautes… Je ne l'ai plus jamais revu et ce n'était pas plus mal car ça aurait été difficile de parler de ce livre avec lui.

Je sais que c'est à moi de relancer, mais je n'ai aucune idée qui me vient alors si quelqu'un en a une, je cède ma place

Pour moi ce fut The Road de Cormac McCarthy. J'ai été obligée de le lire d'une traite (une vraie nuit blanche!) rien que pour sortir de l'horreur que certaines scènes m'inspiraient. Le fœtus en brochette entre autres m'a glacée. Mais c'est merveilleusement bien écrit. Seulement ce livre nous confronte avec une des questions les plus angoissantes qui soient: Combien de temps nous faut-il pour craquer et perdre toute humanité quand nous sommes confrontés à la faim, la violence, la mort brutale et l'angoisse de la survie dans un monde sombrant dans le chaos? J'ai ressenti ce livre de manière physique avec des nausées qui m'ont littéralement tordu l'estomac et il m'a laissé une sensation de mal-être qui a mis des jours à se dissiper. Heureusement il y avait une petite lueur d'espoir tout à la fin. Le personnage du fils du héros m'a fait pleurer de soulagement: Oui, on peut rester humain, à des conditions surhumaines cependant et en étant fou d'espoir … Une vraie claque littéraire!

En ce qui me concerne c'est Lolita, je l'ai lu il y a une dizaine d'années et je n'ai jamais réussi à le rouvrir

Simply Jane a écrit:

Pour moi ce fut The Road de Cormac McCarthy. J'ai été obligée de le lire d'une traite (une vraie nuit blanche!) rien que pour sortir de l'horreur que certaines scènes m'inspiraient. Le fœtus en brochette entre autres m'a glacée. Mais c'est merveilleusement bien écrit. Seulement ce livre nous confronte avec une des questions les plus angoissantes qui soient: Combien de temps nous faut-il pour craquer et perdre toute humanité quand nous sommes confrontés à la faim, la violence, la mort brutale et l'angoisse de la survie dans un monde sombrant dans le chaos? J'ai ressenti ce livre de manière physique avec des nausées qui m'ont littéralement tordu l'estomac et il m'a laissé une sensation de mal-être qui a mis des jours à se dissiper. Heureusement il y avait une petite lueur d'espoir tout à la fin. Le personnage du fils du héros m'a fait pleurer de soulagement: Oui, on peut rester humain, à des conditions surhumaines cependant et en étant fou d'espoir … Une vraie claque littéraire!

Je ne l'ai pas encore lu mais on me l'a chaudement conseillé... Le "foetus en brochette" me fait frémir à l'avance !

Carole Lombaire a écrit:

En ce qui me concerne c'est Lolita, je l'ai lu il y a une dizaine d'années et je n'ai jamais réussi à le rouvrir

Lolita m'avait beaucoup dérangée également...

Carole Lombaire a écrit:

En ce qui me concerne c'est Lolita, je l'ai lu il y a une dizaine d'années et je n'ai jamais réussi à le rouvrir

J'ai vu une des adaptations cinématographiques il y a des années et comme elle m'avait déjà pas mal dérangée je n'ai pas osé ouvrir le livre ensuite car en général - et cela dû à mon imagination galopante - les livres ont tendance à me bouleverser encore davantage que les films. Dans un film l'image m'est imposée. Point. Quand je lis je vais bien plus loin. Des abîmes s'ouvrent alors sous mes pas de lectrice … Il y a en lecture souvent plusieurs interprétations possibles. Ce que toi et GBGF en dites ne m'incite pas franchement à franchir le seuil … Même si je passe à côté d'une oeuvre de qualité (?)...


@GoddBooksGoodFriends: Cela dit je te recommande tout de même chaudement The road (si tu aimes lire en anglais opte pour la v.o.!) car comme je disais c'est fichtrement bien écrit! Et cela reste un livre magnifique même si c'est du lourd à encaisser et à digérer. Prépare ta boîte de kleenex pour la fin! Et l'auteure débutante que je suis s'incline profondément devant ce déploiement magistral de talent littéraire. Wow wow wow!

Effectivement j'aurais pu citer La Route aussi, je me souviens avoir lu ce livre en quasi apnée (de mémoire il n'y a pas une seule virgule dans tout le roman), et le même passage m'a horrifiée (d'ailleurs j'ai vu le film récemment, j'appréhendais ce passage, mais il n'est pas dans le film et heureusement finalement)

"My absolute Darling" de Gabriel TAllent mais aussi un livre que j'ai beaucoup aimé, inoubliable.

J'allais répondre Lolita, et puis je me suis rappelé que je ne l'ai même pas fini (lu les 2/3 environ). Et puis, j'ai pensé à Voyage au bout de la nuit, puis Extension du domaine de la lutte, et enfin American Psycho. Oui, les 2 ou 3 premiers romans d'Ellis sont dérangeants, mais la palme revient à American Psycho (j'ai dû les lire au début des années 90, où l'ambiance dans les livres, films et séries étaient tout de même moins violente/glauque). Les adaptations cinématographiques sont assez nulles.

Je voulais citer un livre mais je l'ai revendu ! Il ne fait donc plus parti de ma bibliothèque