Concours pour le Paradis de Clélia Renucci

Ce roman me fait de l'œil depuis sa sortie en août dernier (chez Albin Michel). Je viens de l'emprunter à la bibliothèque. J'espère vous donner mon avis bientôt.
Et vous l'avez-vous lu ?

Citation :

« Tout était dévasté, consumé, calciné. C'est de cet enfer qu'allait renaître le Paradis. »

Dans le décor spectaculaire de la Venise renaissante, l'immense toile du Paradis devient un personnage vivant, opposant le génie de Véronèse, du Tintoret et des plus grands maîtres de la ville. Entre rivalités artistiques, trahisons familiales, déchirements politiques, Clélia Renucci fait revivre dans ce premier roman le prodige de la création, ses vertiges et ses drames.

Je ne connais pas du tout, mais je suis curieuse de lire ton avis.

Je l'ai repéré et il fait partie de ma wishlist.

Le livre est sorti en poche au début du mois.

Venise, 1577. Un incendie ravage le palais des Doges. Il faut donc remplacer la fresque du Paradis. Mais à Venise, point de commande directe à un artiste, on organise un concours auquel doivent participer les artistes les plus célèbres de la ville (Véronèse et Le Tintoret) mais aussi quelques peintres plus jeunes (Francesco Bassano et Palma le Jeune).

C'est cet incroyable concours dont il faudra presque quinze années pour voir le résultat que nous raconte Clélia Renucci.
Dans un style quasi documentaire, Clélia Renucci évoque évidemment les aspects artistiques, mais elle fait aussi la part belle aux aspects politiques et religieux. J'ai beaucoup aimé la description de la préparation du programme du concours qui va occuper pendant plus d'un an un aréopage qui va pondre d'abord un pensum de 80 pages pour l'alléger au fur et à mesure pour finir avec un programme de...5 lignes.

Tout en se concentrant sur le concours, le roman met en lumière tous ces participants, sans en éclairer un au détriment d'un autre. J'ai pour ma part plus d'admiration pour Véronèse (tant au niveau pictural qu'au niveau du caractère), mais j'ai apprécié les passages sur Le Tintoret. J'ai aussi aimé les passages concernant la difficile condition des "fils de", c'est-à-dire Domenico Tintoret (et un peu moins son frère Marco) et Francesco Bassano (qui m'a particulièrement touchée) . J'ai aussi aimé retrouver Marietta Tintoret dont le destin est particulièrement émouvant (déjà croisée dans La longue attente de l'ange).

J'ai adoré la richesse des détails du livre qui donne envie de se plonger à nouveau dans la Renaissance italienne (même si je suis plus florentine ou romaine que vénitienne, d'ailleurs je trouve ce Paradis vraiment trop chargé). Malgré sa concision (230 pages), je ne suis pas ressortie frustrée, notamment grâce à un épilogue qui nous évoque le destin de chacun des personnages.

J'ai beaucoup aimé ce livre ! En même temps, j'étais à moitié conquise par le sujet, j'adore les romans qui se passe en Italie à la Renaissance et qui parlent de peinture

Je ne connaissais pas du tout l'œuvre évoquée ici ni toute l'histoire autour, donc le sujet m'a passionné. L'intrigue se déroule sur quasiment 20 ans, c'est assez incroyable tous ces rebondissements (et certains sont très drôles comme le temps passé à rédiger la note d'intention pour déboucher sur... 5 lignes ). Sans compter que l'auteure parvient très bien à reconstituer l'ambiance de la Venise de l'époque, entre querelles et tractations politiques, religieuses...
Même si l'intrigue tourne en partie autour des figures de Véronèse et du Tintoret, j'ai aimé le fait que l'auteure nous intéresse aussi à des peintres moins connus (Bassano m'a touchée car son histoire est très vraiment triste) mais aussi aux familles des deux grands peintres, surtout Le Tintoret : sa relation avec ses enfants et entre les enfants eux-mêmes est très intéressante et comporte beaucoup d'émotions.