Portrait d'un mariage de Nigel Nicolson (le fils de Vita Sackville-West)

Ce récit autobiographique est sorti en français chez Stock dans les années 90 et va enfin faire l'objet d'une réédition au Livre de Poche le 3 octobre prochain.



Il s'agit d'un texte autobiographique écrit par le fils de Vita Sackville-West. Il me semble qu'il est complété par un extrait du journal de sa mère. Je n'en ai entendu que du bien, il me tarde de le lire, surtout depuis que j'ai lu le remarquable essai de Juliet Nicolson (la petite-fille de Vita et la fille de Nigel), A House full of daughters :

Citation :

Voici l'histoire vraie d'un homme et d'une femme qui se sont mariés par amour et dont l'affection n'a cessé de croître en profondeur et en compréhension réciproque à travers les années, "bien que chacun d'eux ait été infidèle à l'autre". "Tous deux aimèrent des personnes de leur sexe".

Elle était la célèbre romancière Vita Sackville-West et lui Harold Nicolson, un homme politique connu. Leur mariage fut extraordinairement heureux et demeura l'axe inébranlable de leur vie, en sorte que leur histoire est, paradoxalement , un panégyrique du mariage en dépit des complications résultant de leur singularité.

C'est ainsi qu'assez vite leur union connut les tumultes causés par la passion amoureuse de Vita pour Violet Trefusis.

Vita raconte tout avec une parfaite candeur car elle est persuadée en 1920, "qu'un jour viendra où la société acceptera que les femmes puissent aimer les femmes et les hommes, les hommes" et que pourtant un mariage aussi profondément enraciné que le leur puisse survivre et même être enrichi par l'expérience.

Ecrivain, éditeur de la correspondance de Virginia Woolf, Nigel Nicolson est le fils de Harold Nicolson et de Vita Sackville-West.

Eh bien, quelle belle surprise !

La couverture de l'édition du Livre de Poche qui sort donc le 3 octobre :

J'aime beaucoup cette couverture 

Nous sommes gâtées avec ces nouvelles parutions. Merci Emjy!

Cette couverture Je vais être obligée de le racheter !!!!

Titine75 a écrit:

Cette couverture Je vais être obligée de le racheter !!!!

Oui, je crois que ça s'impose 

J'ai lu il y a quelques jours cet ouvrage et je l'ai beaucoup apprécié.
Portrait d'un mariage est le récit entrecroisé et fascinant de Vita Sackville-West et de son fils, dédié à la relation singulière qui a uni l'aristocrate et femme de lettres anglaise à son mari Harold Nicolson pendant près de 50 ans. Leur union fut pour le moins tumultueuse. Ils aimèrent des gens de leur propre sexe et furent infidèles l'un à l'autre mais se portèrent une indéfectible et profonde affection toute leur vie. Cet ouvrage est bien plus qu'un récit intime et personnel, il a une portée universelle et sociétale d'une incroyable force et modernité. A travers leurs expériences et errances amoureuses, les protagonistes de cette histoire (Vita, Harold, Violet Trefusis, l'amante de Vita) dénoncent les conventions et l'hypocrisie de l'Angleterre edwardienne et affirment leur puissant désir d'émancipation et de liberté. Les pages que Nigel Nicolson dédient à Virginia Woolf sont passionnantes également. L'auteur garde un souvenir vibrant de cette femme alors qu'il n'était qu'un enfant lorsqu'il l'a rencontrée.
Voilà une bien jolie réédition qu'on doit au Livre de Poche et qu'on peut tout à fait accoler au livre de sa fille, Mère filles, 7 générations publié à la même date



Vita Sackville West, accompagnée de Violet Trefusis.

Ayant pour habitude de ne jamais lire de résumé de la plupart des livres que j'achète, je découvre que ce n'est pas réellement le portrait du mariage de ses parents (ce qui m'aurait déjà intéressée). Il y a en fait dans ce livre 80 pages d'un roman autobiographique de Vita Sackville-West consacré à son enfance, sa famille et sa liaison avec Violet Trefusis. Je me suis donc jetée dessus et ça a été un tel coup de cœur que j'ai racheté la jolie version du Livre de poche (officiellement parce que la police du Stock est super petite, officieusement parce que cette couverture est tout simplement magnifique).

Dans l'introduction, Nigel nous apprend qu'il a découvert ce texte inédit après la mort de sa mère. Il ne l'a pas montré à son père, même s'il le regrette un peu, de peur de le faire souffrir. Il a aussi attendu le décès de Violet Trefusis avant de le publier.

La première partie du roman autobiographique de Vita est consacrée à son enfance et à sa famille. J'ai trouvé cette partie absolument passionnante. Elle explique ses origines familiales et notamment le fait que sa grand-mère Pepita était une danseuse espagnole et la maîtresse de son grand-père qui lui est resté célibataire toute sa vie (en ayant tout de même 7 enfants avec Pepita). La mère de Vita, Victoria, était donc la fille illégitime de son père, mais elle a épousé l'héritier du domaine de Knole (et accessoirement son cousin), ce qui lui a permis de rester maîtresse du domaine. Mais n'ayant une qu'une fille, Vita n'a pas pu hériter de Knole (ce qui est l'un des grands drames de sa vie).

Victoria, la mère de Vita est un personnage qui m'a fascinée, peut-être même encore plus que sa grand-mère.
Sa mère a été confrontée à 2 procès incroyables, un pour l'héritage de Knole où elle a dû reconnaître son illégitimité pour pouvoir hériter par son mari ! Et un 2e parce qu'elle a eu une relation trouble avec l'héritier de la fortune des Wallace, là encore, un fait divers fracassant.
Cette première partie est suivie d'un récit de Nigel Nicolson qui reprend les faits et les complète, les précise ou bien encore contredit quelque fois sa mère à l'aide des preuves qu'il a pu trouver. Il fait un véritable travail d'historien et honnêtement, je ne sais pas comment il a fait tant parfois, cela a dû être difficile. J'ai tiqué moi-même quand à un moment, j'ai lu que Vita avait très envie de revoir Ben (son aîné) et seulement un peu de revoir Nigel. Il n'enjolive pas les relations avec sa mère, mais il n'en garde aucune rancœur et au contraire, lui voue une grande admiration, ainsi qu'à son père. J'ai trouvé cet aspect extrêmement émouvant.

La 2e partie du récit de sa mère se concentre sur son histoire d'amour avec Violet Trefusis. Vita livre un témoignage émouvant de cette passion. Par contre, c'est vraiment la passion dans le sens où on la voit dans les mélodrames, où la raison n'entre pas en ligne de compte. Ce n'est pas mon type de relation préférée, mais je dois dire que la façon dont Vita la raconte est touchante, même si parfois, je me dis un peu que c'est l'exaltation de leurs sentiments qui les fait plus vibrer que le fait d'être ensemble. Mais, c'est un témoignage précieux d'une femme libre qui n'hésitait à se faire passer pour un homme ou bien encore à vivre sa liaison sans trop se cacher (seule l'homosexualité masculine était condamnée par la loi). Nigel revient sur certains points de l'histoire et enfin "termine" le récit de la vie de sa mère, même si je regrette qu'elle n'ait pas poursuivi elle-même car pour le coup, on a un peu l'impression qu'il ne lui est plus arrivé grand chose ensuite. Ça reste quand même très intéressant. Bref, c'est un coup de cœur et si vous aimez Vita Sackville-West, vous ne pouvez pas passer à côté de ce récit.

Malheureusement pour moi, cela a engendré une inflation de ma PAL.
J'ai tout d'abord trouvé Pepita, le livre qui raconte l'histoire de sa grand-mère, d'occasion chez Salvy.
Ensuite, j'ai eu envie de découvrir la prose de Violet car j'ai apprécié ses lettres qui apparaissent dans Portrait d'un mariage.
J'ai donc acheté Il court, il court. La vie de Violet (et de sa mère, Alice Keppel, la maîtresse d'Édouard VII) semble être absolument passionnante (visiblement, elles font partie de l'intrigue du tome 3 de la saga des 7 sœurs de Lucinda Riley).
L'histoire d'amour de Vita et Violet a inspiré Orlando à Virginia Woolf et Le défi à Vita (je viens de l'emprunter à la bibliothèque).
Comme le talent ne saute pas une génération, Juliet Nicolson, la fille de Nigel a écrit un livre sur les femmes de sa famille (donc Pepita, Victoria, Vita entre autres), mais il est malheureusement déjà épuisé au LdP.
J'ai dans ma PAL un livre sur Richard Wallace, le créateur de la Wallace collection et je suppose que l'on évoque son héritage (vu qu'il n'a pas eu d'enfants, visiblement c'était une histoire compliquée aussi).
Julian Grenfell, le poète, a aussi été amoureux de Violet. Cela fait des années que sa biographie par Nicholas Mosley chez Persephone me tente. C'est seulement là que j'ai réalisé que Nicholas Mosley était le fils de Oswald Mosley, le chef du parti fasciste britannique et époux de Diana Mitford (belle-mère de Nicholas).

Bref, il a y a vraiment de quoi faire. Il s'agit d'une lecture qui entre dans le miss buncle's book club

@Shelbylee

Citation :

Je me suis donc jetée dessus et ça a été un tel coup de cœur que j'ai racheté la jolie version du Livre de poche (officiellement parce que la police du Stock est super petite, officieusement parce que cette couverture est tout simplement magnifique).

Aucune justification n'est nécessaire
La couverture du livre de Poche est tellement classe

Ton avis et celui d'Emjy me donne terriblement envie de lire ce livre passionnant
Ta PàL va exploser!

Franchement, il faut que tu le lises !