Mères filles, sept générations (A House Full of Daughters) de Juliet Nicolson

J'ai repéré cet essai sur le net et l'ai aussitôt ajouté à ma PAL virtuelle !



Dans cet ouvrage, l'écrivain Juliet Nicolson (petite fille de Vita Sackville-West) retrace l'histoire de sa famille sur pas moins de 7 générations, en se consacrant à ses figures féminines.
Le motif de la couverture a été créé par Cressida Bell, la petite fille de Vanessa Bell, artiste comme elle.

Citation :

All families have their myths and legends. For many years Juliet Nicolson accepted hers – the dangerous beauty of her flamenco dancing great-great-grandmother Pepita, the flirty manipulation of her great-grandmother Victoria, the infamous eccentricity of her grandmother Vita, her mother’s Tory-conventional background.

But then Juliet, a renowned historian, started to question. As she did so, she sifted fact from fiction, uncovering details and secrets long held just out of sight.

A House Full of Daughters takes us through seven generations of women. In the nineteenth-century slums of Malaga, the salons of fin-de-siècle Washington DC, an English boarding school during the Second World War, Chelsea in the 1960s, the knife-edge that was New York City in the 1980s, these women emerge for Juliet as people in their own right, but also as part of who she is and where she has come from.

A House Full of Daughters is one woman’s investigation into the nature of family, memory, the past – and, above all, love. It brings with it messages of truth and hope for us all.

Ruthless and cavalier: Juliet Nicolson’s grandmother Vita Sackville-West, painted in 1910 by Philip de Laszlo






Le livre sort en français chez Christian Bourgois le 2 février

Citation :

À travers ces mémoires familiaux - qui retracent les mythes, les légendes et les secrets de sept générations de femmes incroyables -, Juliet Nicolson, la petite-fille de Vita Sackville-West, enquête sur le sens de la famille, la mémoire, le passé.

Dans les quartiers pauvres de Malaga au xixe siècle, l'Angleterre frappée par la Seconde Guerre mondiale ou le New York des années 1980, ces femmes deviennent, pour l'auteur, des personnages à part entière et partie intégrante de ce qu'elle est et d'où elle vient.

En abordant la perte, le secret, la jalousie, tous les désirs et devoirs qui peuvent opposer une mère et sa fille, en explorant le sentiment d'appartenance et ce qu'il peut créer de solitude, ce récit nous permet de pénétrer un milieu - celui de l'aristocratie anglaise éclairée - aussi admiré que critiqué.

« Ce livre est une parfaite illustration du fait - trop souvent oublié - que les personnages de l'histoire sont réels, avec une réelle ambition, une réelle passion, une réelle rage. Ces femmes ont pris la vie à bras-le-corps et l'ont secouée. C'est une lecture magnifique, et un rappel puissant de la signification de notre lignée matrilinéaire. »

Les critiques très élogieuses du Guardian et du Telegraph

L'auteur sera à la librairie Galignani à Paris le samedi 11 février pour présenter son livre.

Ca à l'air très intéressant, même si comme d'habitude, je regrette la couverture anglaise...

En plus il n'y a que la version reliée qui a cette couverture, l'édition de poche anglaise reprend aussi la photo.

Je ne connais pas du tout mais ça semble très intéressant ! Je le note dans mon carnet (et comme Shelbylee je trouve qu'une fois encore on n'est pas gâté niveau couverture par rapport aux Anglais )

J'ai vraiment hâte de découvrir ce livre et je regrette de ne pas pouvoir l'écouter le 11 février.

La couverture de l'édition reliée est nettement plus belle mais voyons les choses positivement : le livre a été traduit en français, et très rapidement qui plus est. C'est déjà un exploit en soi  

Titine75 a écrit:

J'ai vraiment hâte de découvrir ce livre et je regrette de ne pas pouvoir l'écouter le 11 février.

Si j'y vais, je te ferai un petit compte-rendu, cela va sans dire

Une interview très intéressante de l'auteur :

Citation :

Les Mémoires de Juliet Nicolson font vivre les légendes et secrets de sept générations de femmes. Un voyage dans les usages passés, les émancipations et l’écriture.



• « Mères, filles, sept générations », de Juliet Nicolson, traduit de l’anglais par Éric Chédaille, Christian Bourgois Éditeur, 376 p., 23 €

Avec son roman Orlando (1928), Virginia Woolf avait composé la biographie d’une famille rejoignant l’histoire de la société et des mœurs anglaises. Un roman dédié à la poétesse Vita Sackville-West, dont la petite-fille historienne, Juliet Nicolson, elle-même aujourd’hui grand-mère, vient de livrer des Mémoires qu’auraient probablement adorés ces aïeules littéraires : un récit tressant les unes aux autres les vies de huit femmes de sa famille, sur sept générations.

Une histoire de mères et filles dans un monde d’hommes

Une histoire de mères et de filles dans un monde corseté par les hommes, où chacune à sa manière se fraya, selon son époque, une forme de liberté et de créativité. Cette généalogie – parfois indirecte – débute en 1830 à la naissance de l’arrière-arrière-grand-mère de Juliet Nicolson, Pepita Duran, pour se poursuivre jusqu’à celle de sa petite-fille Imogen, en 2013.

En quoi la découverte de ces destins a-t-elle un intérêt hors le cercle de leur parentèle ? Cette traversée éclairante de deux siècles, de Londres à Malaga ou New York, passionne précisément parce qu’elle est composée par un écrivain, dont la subtilité de regard et de plume offre à ses portraits sensibilité et distance.

Une vie de princesse est celle de la contrainte

Si loin, si proche, « ce qui est familier peut se révéler énigmatique », souligne Juliet Nicolson… « Je voulais essayer de les comprendre, de leur être reconnaissante là où je devais l’être, de leur pardonner là où je le pouvais, de tirer des enseignements de leurs erreurs, de trouver le courage de changer là où elles n’avaient peut-être pas été en mesure de le faire. »
Qu’a signifié être une fille dans un monde de privilèges, régi par une culture ancestrale ? Les amateurs de la série télévisée The Crown, retraçant dans son quotidien l’accession au trône d’Elizabeth II, ont pu voir combien une vie de princesse et de reine était celle de la contrainte, de l’effort, parfois de la résignation.
Ces portraits de femmes, fourmillant d’anecdotes et de vie (et appuyés sur des albums photo), permettent de traverser les rêves que chacune a nourris. Juliet Nicolson elle-même se confie, se remémorant les pensées de son enfance : « Si je ne faisais pas la chasse aux fantômes, je passais en revanche beaucoup de temps en compagnie des fées. Elles habitaient une clairière dans le petit bois qui bordait le ruisseau en bas de notre jardin du Hampshire. Dès toute petite, j’ai passé des heures à converser dans le plus grand secret avec cette petite famille de rechange, assise sur la terre humide, face au ruban d’eau miroitante, au milieu de poudroiements de soleil. »

La question de la transmission du féminin

En creux de ce projet d’ampleur se dévoile un nœud précis, parfois diffus voire inconscient : la transmission du féminin, laissant place ou non à l’émancipation. Certaines de ses aïeules choisirent la rébellion, voire la fuite, d’autres s’accommodèrent des contraintes. S’intéressant aux mères et aux filles, Juliet Nicolson n’écarte pas les pères et les fils, saluant le rôle influent joué par de bons pères dans cette « maison pleine de filles ».
Ce livre est aussi celui de l’acceptation de l’âge, de l’inéluctable chemin vers la mort, et du plaisir de regarder grandir sa propre descendance. Une expérience dont l’auteur sait transmettre les bonheurs, évoquant ses filles et petite-fille. « Ce livre est en partie une tentative de pallier la nature fugitive du temps et, en de nombreux cas, le caractère transitoire de l’amour. »

Je suis en train de le lire en ce moment et je le savoure. C'est vraiment un ouvrage intéressant et une plongée fascinante dans l'Angleterre, sur plusieurs décennies et du côté féminin.

Cette interview est effectivement très intéressante (et donne furieusement envie de se jeter sur ce livre ), merci de l'avoir posté !

Il y a aussi un article dans la revue Télerama de cette semaine qui dit beaucoup de bien de ce livre

Diana a écrit:

Il y a aussi un article dans la revue Télerama de cette semaine qui dit beaucoup de  bien de ce livre

Merci pour l'info ! L'article est très intéressant

J'ai fini ce livre hier et il m'a beaucoup plu et émue  

Juliet Nicolson, petite-fille de Vita Sackville West, dresse le portrait tendre et lucide des femmes de sa famille. Un voyage riche et fascinant dans les usages passés, l'aristocratie anglaise, l'émancipation féminine, la filiation, le pouvoir de l'écriture. C'est un récit puissant, traversé par des portraits vibrants de femmes dont le désir d'exister se heurte au rôle social qui leur a été assigné.
Le style, superbe et évocateur, donne vie à des figures et des époques avec sensibilité et une émotion dénuée de toute mièvrerie (qui semble d'ailleurs faire horreur à l'auteur). Des spectacles de flamenco, au Washington du Gilded Age, en passant par le jardin enchanté de Vita et les couloirs d'Oxford, c'est un long périple de plusieurs décennies qui se déploie entre ces pages.
Ce récit très personnel plaira à mon avis plus particulièrement aux admirateurs de l'anticonformiste et indépendante Vita mais aussi à tous ceux qui s'intéressent à la culture et à l'Histoire britanniques ainsi qu'à la place de la femme dans la société. Le récit a aussi une très belle résonance littéraire, on le sent habité par une vraie tradition des lettres anglaises. De nombreux écrivains - et pas des moindres, y font une ou plusieurs apparitions.

@Emjy
Ton avis me donne envie de découvrir ce livre

Je vais le lire, c'est obligé ! Le thème est passionnant et le personnage de Vita Sackville-West est vraiment passionnant.

Contente de vous avoir donné envie de découvrir cet ouvrage  

Titine75 a écrit:

Je vais le lire, c'est obligé ! Le thème est passionnant et le personnage de Vita Sackville-West est vraiment passionnant.

Il pourrait te plaire, à mon avis

Trop n avis me tente énormément! Tu as pu voir l'auteur hier?

Miss Virginia a écrit:

Trop n avis me tente énormément! Tu as pu voir l'auteur hier?

Il faut que tu ajoutes ce livre à ta PAL, Miss Virginia ! Je pense qu'il pourrait beaucoup te plaire !

Oui, j'ai pu rencontrer l'auteur hier. Elle a été très sollicitée mais j'ai quand même pu discuter avec elle pendant un petit quart d'heure et en ai profité pour l'abreuver de questions. Avec son français un peu rouillé et mon anglais parfois un peu approximatif, ça n'a pas été une mince affaire mais on a fini par se comprendre
Elle était très sympathique en tous cas, je ferai un petit compte rendu de ce qu'elle m'a dit plus tard si ça vous intéresse

oui ça m'intéresse!!

Emjy a écrit:

Oui, j'ai pu rencontrer l'auteur hier. Elle a été très sollicitée mais j'ai quand même pu discuter avec elle pendant un petit quart d'heure et en ai profité pour l'abreuver de questions. Avec son français un peu rouillé et mon anglais parfois un peu approximatif, ça n'a pas été une mince affaire mais on a fini par se comprendre
Elle était très sympathique en tous cas, je ferai un petit compte rendu de ce qu'elle m'a dit plus tard si ça vous intéresse

Un peu que ton compte-rendu nous intéresse !!!

Je suis moi aussi très intéressée par un compte-rendu

Comme promis, voici un petit compte-rendu de ce qu'elle m'a dit :

- Elle m'a parlé du travail de Cressida Bell (la petite nièce de Vanessa Bell et une grande amie à elle) pour la couverture de l'édition originale. L'illustration du recto représente la maison de Pepita, son aïeule, à Arcachon et celle du verso représente la demeure de Knole, où son arrière grand-mère a vécu et où Vita a grandi
- son roman préféré de Vita Sackville-West est The Edwardians (Au temps du roi Edward) (le même que le mien ) car c'est celui qu'elle trouve le plus riche et le plus intéressant sur l'époque
- elle n'a pas arrêté de me dire qu'il fallait absolument visiter Knole et Sissinghurst (et son jardin, que Vita a créé)
- elle m'a parlé du projet de film Vita & Virginia avant même que j'y fasse allusion ! Ce projet la rend très enthousiaste. Elle a lu le scénario de l'actrice Eileen Atkins (qui est d'ailleurs présidente de la Virginia Woolf Society) et l'a trouvé brillant. Elle est aussi très contente que Gemma Arterton joue Vita car elle l'a sentie très investie dans la préparation du rôle. Qui plus est, Gemma connaît très bien l'œuvre de V.Woolf et de VSW qu'elle a beaucoup lue.
- elle aime beaucoup Paris et y vient régulièrement
- elle se tient très au courant des critiques sur son livre, notamment en France. Je lui ai aussi parlé du forum et elle m'a demandé de lui noter l'adresse pour qu'elle puisse le consulter

Voilà, j'ai sûrement oublié une petite chose ou deux mais c'est tout ce qui me vient à l'esprit pour l'instant

Merci beaucoup pour ton compte-rendu, il est très intéressant et Juliet Nicholson semble fort sympathique.

Merci pour ton compte-rendu! Du coup le projet de mini série m'intéresse davantage.

Quelle mini-série ?

Oups, non le film sur Vita et Virginia.

Merci pour ton compte-rendu les explications sur la couverture font encore plus regretter l'originale.
C'est rassurant que le scénario lui ait plu.

Une photo du site de la librairie Galignani  :