Le Loup des steppes de Hermann Hesse

Le Loup des Steppes est le dixième roman de Hermann Hesse, et probablement le plus connu avec Siddhartha.
Il a été publié en 1927 et reflète une crise personnelle vécue par l'auteur.

Le roman , divisé en trois parties se focalise sur le personnage de Harry Haller, bourgeois allemand qui approche de la cinquantaine, et qui considère qu'il est à moitié homme, à moitié loup.
Il déteste sa condition de bourgeois, il s'éloigne volontairement de ses amis et des ses collègues à coup de mépris. Il considère que cela vient de sa condition de loup, et décide de mettre fin à ses jours lorsqu'il aura atteint 50 ans.
Au début du livre, Harry Haller explique comment il rejette tout ce qui l'entoure et est très solitaire, un véritable loup des steppes.
Il passe notamment une soirée pénible avec un jeune collègue et son épouse pour l'unique raison qu'un portrait de Goethe est mal représenté

A l'approche de son cinquantième anniversaire, Harry est pris d'une terreur folle et ne veut pas rentrer chez lui car finalement, il ne souhaite pas se suicider.
Il atterri dans un petit cabaret où il rencontre une énigmatique jeune femme, Hermine, qui comprend rapidement qu'il est très dépressif, et qui décide de le remuer un peu.

Citation :

« Si tu étais un garçon, dis-je, tout interdit, tu devrais t'appeler Hermann.
— Qui sait, fit-elle en plaisantant, peut-être le suis-je et n'est-ce qu'un déguisement.
— T'appelles-tu Hermine ?
Elle fit oui, radieuse, heureuse que j'eusse deviné. »

Hermine le prend en main: elle commence par lui apprendre à danser, dans le but d'un lointain bal. Elle lui fait rencontrer son ami Pablo, musicien, qui lui procure quelques drogues récréatives, et met dans son lit une jeune femme Maria qui l'aide à s'épanouir.
Le Loup des steppes est toujours présent, mais il s'éloigne doucement.
Le bal et ce qui lui suivra forme la troisième partie du roman que je ne dévoilerai pas.

Ce roman est assez difficile à résumer et à expliquer, mais est passionnant à lire, surtout toute la partie où Hermine est présente.
Je ne pense pas que cela soit une incidence si JK Rowling ait appelé ses personnages Harry et Hermione

Connaissez-vous ce livre?

Oui j'en ai entendu parle et ta présentation me permet de mieux cerner le propos de ce roman

L'expression drogues récréatives m'a fait sourire

C'est l'un de mes livres préférés, il m'a fait beaucoup fait penser à l'expressionnisme allemand. Sa lecture m'a rappelé des peintures de d'Otto Dix, George Grosz, etc, même Egon Schiele. Tout le reste de Hermann Hesse me laisse assez indifférent, mais Le loup des steppes a un impact aussi puissant que Le voyage au bout de la nuit de L.-F. Céline de mon point de vue (ces livres doivent d'ailleurs être plus ou moins contemporains). Surtout la partie "seulement pour les fous"

Le loup des steppes est aussi le livre le plus déprimant et nihiliste que j'ai lu (je l'ai lu à 18 ans en plus, les boules ...)

Et il a inspiré le nom de ce fameux groupe canadien :

@Belstaff
Il a aussi inspiré le théâtre américain Steppenwolf où John Malkovich, Gary Sinise et Laurie Metcalf  et bien d'autres ont commencés leur carrière à Chicago.

Je n'ai pas trouvé le livre trop déprimant, mais la solitude de Harry, au début du livre, est pesante, surtout qu'à force d'éloigner et mépriser tout le monde, il est en à l'origine.
J'aime surtout la partie où Hermine apparait et " remue" un peu Harry en le  faisant sortir de son petit cocon de solitude.
Le fameux théatre pour les fous, où le prix est la raison, est effectivement assez marquant.  

As-tu lu Siddhartha?  

@constance

Citation :

L'expression drogues récréatives m'a fait sourire

Les drogues que prends le personnage principal du livre sont vraiment faites pour le libérer de sa solitude et le détendre un peu.
Hermann Hesse ne porte aucun jugement négatif dessus  

Oui, j'ai essayé de lire Siddhartha, mais j'ai décroché très rapidement, ça prend pas autant aux trippes dès le début que Le loup des steppes.