All Clear (Oxford time travel #4) de Connie Willis

All clear est la deuxième partie du dyptique de Connie Willis commencé avec Black Out.
Ce livre apporte une fin brillante aux aventures des historiens "transférés" en 1940 à Londres pendant le blitz.

Le live reprend là où Black out se terminait: Mike, Eileen et Polly sont ensemble en 1940. Ils savent désormais que quelque chose ne va pas: ils ne parviennent plus à rentrer chez eux.
Ils ont beau tout essayer, notamment les lieux de transferts, mais rien n'y fait.
Ils sont coincés à Londres à l'époque la plus dangereuse qui soit, et cela ne va pas s'arranger car Polly ne connait les dates et lieux des attaques à la bombe que pour un temps limité: elle ne pensait bien sur pas rester aussi longtemps.
Et tout se complique car Polly cache soigneusement aux deux autres qu'elle a déjà été transférée en 1943 en tant qu'ambulancière. Si elle n'est pas rapatriée avant cette date, elle ne survivra pas.

Comme précédemment, le livre fait des  bonds dans le temps: on suit à la fois Polly, sous le nom de Mary, en 1943, et Mike dans ses différentes missions de désinformations. Mais surtout, c'est la vie en 1940 qui occupe une grande partie du livre.

Le but premier du trio est de retrouver un autre historien censé arrivé en 1940 également: ils pourraient se servir de son point de transfert pour repartir à Oxford. Sauf qu'il faut déjà savoir où il est (Eileen a écouté une conversation à ce sujet à Oxford, mais n'en a que de faible souvenir)
Et puis une inquiétude grandissante s'emparent des trois historiens: Et si leurs actions étaient la cause de tout ça? Et pire, les changements de l'Histoire qu'ils ont crées peuvent-ils faire pencher la balance et faire perdre l'Angleterre?
Car Eileen a sauvé d'une mort certaine les abominables Alf et Binnie. Mike a lui même sauvé un soldat à Dunkerque qui a son tour en a sauver des centaines. Et Polly n'est pas en reste  

Connie Willis dévoile un talent remarquable en nous faisant vivre à Londres au cœur du Blitz, avec les restrictions quotidienne (la nourriture, les vêtements chauds), l'organisation dans les tunnels du métro avec paniers pique-nique, pièces de théatre etc...
La cathédrale St Paul, qui a survécu à la guerre grâce aux gardiens du feu qui sont parvenus à éteindre les incendies provoqués par les bombes, a une importance majeure dans le livre.

Et pendant que Polly, Eileen et Mike vivent au jour le jour, Mr Dunworthy s'inquiète et décide de prendre les choses en main.
Et Colin Templer? Amoureux fou de Polly malgré leur différence d'âge?
Il va falloir lire le livre pour savoir que qu'il fait  

All clear n'est pas sans défaut : il est un peu trop long, les secrets entre les membres du trio sont un peu longs à se dévoiler et Mike n'est pas le plus intéressant des personnages (ce qui est tout aussi bien car le roman s'attache beaucoup plus à la vie de Polly et de Eileen).
Cela n'enlève rien à la brillance de ce livre, donc certains passages et événements restent dans la mémoire du lecteurs pour longtemps.
Et qui aurait cru que l'on pouvait trouver attacher Binnie et Alf? (si, c'est possible   )

De nombreux passages m'ont marqués:

Spoiler:

C'est chouette de trouver d'autres amateurs de Connie Willis! C'est un auteur que j'aime vraiment beaucoup: je l'avais découverte dans "Remake" (les aventures pathétiques d'un monteur cinéma obligé de couper dans des classiques hollywoodiens tout ce qui n'est pas politiquement correct, d'y insérer des nouveautés affligeantes -comme par exemple, la dernière petite amie en date du producteur- et qui tombe amoureux d'une femme qui voudrait danser avec Fred Astaire). Un livre qui n'était pas un chef-d'oeuvre mais qui était méchamment visionnaire, vu qu'il date des années 80
Des années plus tard, j'ai lu "Sans parler du Chien" que j'ai beaucoup aimé, puis Le Grand Livre (sur lequel je suis plus mitigée)
Je viens juste de terminer Black-Out et All Clear et j'ai beaucoup aimé! Enfin... Pas tout quand même: il y a de vraies longueurs dans ces deux romans et aussi ce défaut récurrent chez Connie Willis: elle fait plein d'effets de suspense, et d'anxiété pour ses personnages, très souvent, trop même (à mon goût) lorsque au fond il n'y avait rien à découvrir ou même, pas de raisons de s'inquiéter cette fois. Tellement de choses tournent au challenge (prendre un bus, un train, arriver à temps quelque part, trouver quelqu'un) que l'effet "course contre la montre et la fatalité" m'a un peu épuisée. En même temps c'est une histoire de voyage dans le temps qui tourne mal. Donc, c'est stressant et épuisant, normal, quoi... Il y a un ou deux détails qui m'ont chiffonnée mais je vais éviter de les mettre ici car ce serait un gros spoiler et je ne suis pas sûre d'arriver à éditer correctement un spoiler dans mon message
Malgré tout, ce sont deux vraiment bons moments de lecture, que je n'arrête pas de recommander autour de moi!
En fait j'adore les histoires de voyages dans le temps, mais j'ai trouvé moins d'une dizaine de livres qui m'ont vraiment plu sur le sujet: c'est très frustrant!

Je ne connaissais pas Remake mais ce que tu écris me donne envie de le lire, malgré les défauts que tu soulignes.

Hem on va dire que j'ai la critique un peu acérée Mais, oui, c'est une lecture -comme ses autres romans- dont on se souvient, même longtemps après. Je viens d'ailleurs d'aller vérifier: il date des années 90 (pas 80). Tiens, je crois que ça m'a donné envie de le relire aussi!