Pilgrim est un roman écrit par l'écrivain canadien Timothy Findley (1930-2002)
Et même si ce livre n'est pas, selon moi, sans défaut, il mérite d'être découvert.
L'histoire: Pilgrim (il n'a pas de prénom) se suicide dès la première page du roman. Il est déclaré mort par un médecin, or il est, dès le lendemain, bien vivant.
Il est amené par son amie, Lady Quatermaine, à la célèbre clinique Burgholzli, à Zurich, où travaille Carl Gustav Jung. Nous sommes en 1912.
En effet, Pilgrim se dit immortel et rêve de mourir après une longue existence. Or la mort se refuse à lui.
Lady Quatermaine, qui se rend compte assez rapidement que Jung est le psychiatre idéal pour son ami, le choisi personnellement pour traiter son ami afin que celui-ci abandonne toute idée de suicide.
Pour ce faire, elle transmet à Jung les journaux intimes de Pilgrim. Or ces journaux, dont Jung a du mal à se détacher, ne sont pas de journaux ordinaires: dans ceux-ci, Pilgrim parle comme s'il y était d'une jeune femme qui rencontre Léonard de Vinci à Florence, puis d'un dialogue avec l'écrivain Henry James, d'une rencontre avec Oscar Wilde etc..
Comme si Pilgrim avait été une même et seule personne, une seule incarnation à travers les siècles.
Alors que Jung tente de faire parler Pilgrim qui reste longtemps mutique, on va suivre à la fois, à travers ces journaux intimes, la vie de Pilgrim,et en même temps le travail au sein de la clinique de Jung ainsi que sa vie privée.
Aussi étrange que cela puisse paraître, Pilgrim n'est pas, selon moi, le personnage principal de ce livre. Il s'agit bien de Carl Gustave Jung.
Ce personnage est fascinant. Nous sommes en 1912, Jung s'est déjà nettement éloigné de Sigmund Freud dont il ne partage pas les théories, il doit batailler contre ses collègues.
Sa vie privée, entre sa femme aimante Emma (mais qui garde les yeux ouverts concernant les infidélités de son mari) et sa maitresse est tout aussi passionnante.
Ce livre n'est pas sans défaut.
Je l'ai trouvé bien trop long, il aurait mérité d'être resserré et d'avoir au moins 100 pages d'enlevés.
De même, si le passage sur Leonard de Vinci est passionnant (tout comme la vision du bucher des vanités de Savonarole), l'évocation d'Oscar Wilde m'a paru assez limitée, et j'ai carrément sauté tout le chapitre sur Theresa Avila (je sais, ce n'est pas bien
) et lu quelques pages en diagonale.
C'est bien le personnage de Carl Gustave Jung et ses conversations avec Pilgrim qui sont essentielles dans ce livre.
Connaissez-vous ce livre ou l'auteur Timothy Findley?