English, de Wang Gang.

Dans ce que j'ai pu lire ici en matière de littérature chinoise, ce roman est sans doute le plus atypique :


C'est un roman d'initiation foutraque et culotté qui met en scène un jeune adolescent qui ressemble furieusement à celui que l'auteur a été. Liu Aï vit avec ses parents à Urumqi, la capitale de la province de la région autonome du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine, au temps de la révolution culturelle. Il vit dans son monde, en compagnie de ses parents, des intellectuels regardés avec suspicion par le régime. Il noue des liens avec ses camarades de lycée : une fille, Huang Xushen, et un garçon, Li l'ordure. Il est fasciné par Hajitaï, la belle ouïghoure blonde qui donne des cours à l'école. L'arrivée de Wang Yajun, un professeur d'anglais originaire de Shanghaï, toujours très élégant, va tout bouleverser, il va ouvrir les jeunes lycéens et Liu Aï en particulier à un monde inconnu, fait de parfum, de culture et de libre pensée.

C'est un roman qui se lit facilement, et qui alterne de façon surprenante des moments très cocasses et d'autres plus nostalgiques.

Les éditions Picquier permettent souvent de très bonnes découvertes. Le sujet ne me tente pas dans l'immédiat, mais je note le titre.

Le résumé me fait penser que ce roman peut être un beau roman d'initiation ! Tentée, je suis

Effectivement, c'est un roman d'initiation que j'ai trouvé original dans son traitement, très drôle et parfois un peu "cru" - deux caractéristiques que je retrouve dans d'autres romans chinois contemporains écrits par des hommes. J'espère que tu te laisseras tenter, Akina.

Commandé !

Ouf, ça me met la pression, du coup !

J'espère que tu l'apprécieras ; j'avais trouvé le ton du livre déconcertant, mais plaisant ; maintenant que j'ai lu Les aveugles de Bi Feiyu (dont le sujet est très différent, puisque ce livre décrit le quotidien de masseurs et de masseuses aveugles qui travaillent dans le même institut à Nankin - gros coup de cœur au passage, je pense présenter le livre bientôt) je suis moins surprise, car on retrouve le même humour et la même "crudité" dans le ton (j'emploie ce mot, faute de mieux, mais manifestement, les écrivains chinois sont moins inhibés que les écrivains occidentaux pour évoquer certaines réalités corporelles : ils évoquent ces choses là d'une façon beaucoup plus naturelle et beaucoup moins "dépressive" que bien des auteurs de chez nous).