Greenery street de Denis Mackail

Ce roman de 1925 décrit l'arrivée d'un jeune couple au 23, Greenery street, et leur vie tout au long de cette première année de vie maritale.

Ce jeune couple très naïf choisit le numéro 23 sans même l'avoir visité, de peur qu'une maison de cette rue si prisée des jeunes mariés leur passe sous le nez. Ils n'en voient même pas les inconvénients (maison trop petite, pas idéale pour une famille...).

On suit leurs soucis domestiques. En effet, ce jeune couple est si débonnaire qu'ils se font un peu avoir par leurs domestiques, ne sachant pas se montrer autoritaires avec eux par lâcheté ou par naïveté.

Il y a aussi beaucoup d'humour dans ce roman

Spoiler:

Certains personnages sont truculents: le père qui se réfugie dans la maladie pour éviter les soucis, la sœur très snob qui les manipule aisément...

Certes, ce n'est pas un roman où il se passe grand chose, mais je trouve que l'auteur porte un regard attendrissant sur ce jeune couple qui n'est pas encore tout à fait adulte.

Même si ce n'est pas un coup de cœur, je me suis laissée porter par le charme suranné de cette histoire.

Merci pour la présentation Miss Virginia. J'avais repéré cet ouvrage chez Persephone Books !

De rien Summerday! Je crois que les avis sont partagés sur ce roman.

Tiens, je viens de me rendre compte que je n'avais pas posté mon avis sur ce roman. Merci de lui avoir ouvert un sujet, Miss Virginia   

Miss Virginia a écrit:

Je crois que les avis sont partagés sur ce roman.

En effet ! Je ne l'ai pas du tout aimé pour ma part. C'est d'ailleurs le seul des Persephone Books que j'ai lus qui m'aient à ce point déçue. Je l'ai trouvé sans grand intérêt et pas drôle. Il a quelque chose de très superficiel qui ne m'aurait pas tant dérangée s'il m'avait fait rire ou sourire.
Sans compter que j'ai trouvé Felicity, l'héroïne, particulièrement agaçante. Quelle fille gâtée ! Son comportement ridicule ne m'a jamais amusée, surtout que l'auteur ne lui fait pas de cadeaux non plus. Ian, son mari, est un peu plus sympathique et responsable, heureusement.
Il me semble aussi que le couple fait travailler un enfant comme domestique, ça, ça a été un peu la goutte d'eau qui a fait déborder le vase !
De plus, même en tant que simple comédie amoureuse, je trouve que le roman manque de substance.
Je me rends compte que je suis très sévère mais j'ai rarement été à ce point agacée par un roman   

@Emjy: ah bon, un enfant est à leur service?? J'ai dû louper un épisode...

Citation :

@Emjy: ah bon, un enfant est à leur service?? J'ai dû louper un épisode...

Je ne pourrai pas te citer le passage car je n'ai plus le livre mais je me souviens que ça m'avait marquée.
Je me souviens aussi de deux fois où Felicity se montre particulièrement stupide, lorsqu'elle "se dispute" avec son mari au sujet d'une pétition lancée par un voisin socialiste ou lorsque celui-ci lui reproche d'avoir trop dépensé son argent en vêtements et qu'elle ne se remet pas du tout en question.

Dans le genre comédie "domestique", j'ai largement préféré Mrs Miniver. Le roman est plus humain, moins superficiel et surtout moins conservateur.

Je ne me souviens pas du tout de ça...
En revanche, je me souviens des épisodes que tu cites mais je ne les ai pas trouvés spécialement misogynes, c'est vrai qu'elle a un aspect un peu "nunuche" mais je crois que c'était plus pour montrer une certaine naïveté de sa part car c'est finalement une sorte de roman d'apprentissage, en l'occurrence apprentissage de la vie de femme mariée.
En ce qui concerne l'aspect conservateur, ça ne m'a pas choquée plus que ça, je l'ai remis dans le contexte de l'époque.

En fait, je ne vois pas du tout l'intérêt d'avoir réédité cet ouvrage. Pour moi, c'est typiquement le genre de roman qui a été oublié pour de bonnes raisons. Il y a des petits trésors qui ne sont pas passé à la postérité mais je considère que celui-ci n'en fait pas partie.
En ce qui concerne Felicity, ce n'est pas vraiment sa naïveté que je lui reproche mais bien sa personnalité.  

Citation :

En ce qui concerne l'aspect conservateur, ça ne m'a pas choquée plus que ça, je l'ai remis dans le contexte de l'époque.  

Oui mais pour moi ça ne suffit pas à justifier le comportement des protagonistes, surtout que l'auteur n'apporte pas d'élément critique. L'ensemble reste assez vide et vraiment frivole.

Je vous poste mon avis sur Greenery Street, le Persephone que j'ai le moins aimé à ce jour :

Il n'est pas mauvais, il n'est pas inintéressant mais il est dispensable. J'ai parfois beaucoup aimé certains passages, certains traits d'esprit, certaines digressions. Il m'est arrivé de le trouver amusant mais c'est assez inégale. Denis Mackail peine à nous intéresser aux petits riens du quotidien de ce couple. C'est d'autant plus dommage qu'il ne manque pas grande chose. Peut-être que si les personnages avaient été plus attachants, plus sympathiques et la vision de l'auteur sur l'héroïne moins clichée, j'aurais plus accroché. Quoi qu'il en soit, je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé mais il a traîné un certain temps sur ma table de chevet et ça, ce n'est jamais très bon signe.

Le dernier tiers est certainement le meilleur mais, même là, alors que le couple prend le train pour un week-end de vacances, je n'ai pu m'empêcher de repenser à The Fortnight in September qui, sur le même sujet, était tout à fait délectable."

Merci pour ton avis, Mlle Alice !

Oui, je crois que "dispensable" est le mot que je retiendrais. C'est un des premiers Persephone que j'ai lus et c'est sans le moindre doute celui qui m'a le moins plu. Il faut dire qu'il avait déjà pas mal de concurrence.
Je suis étonnée qu'elles l'aient réédité et encore plus qu'il ait rencontré un succès chez les lecteurs et lectrices anglais (il me semble qu'elles l'ont beaucoup conseillée il y a quelques années, je ne sais pas si c'est encore le cas).

Citation :

Le dernier tiers est certainement le meilleur mais, même là, alors que le couple prend le train pour un week-end de vacances, je n'ai pu m'empêcher de repenser à The Fortnight in September qui, sur le même sujet, était tout à fait délectable."

Je suis d'accord, le roman de RC Sherriff lui est bien, bien supérieur. Sans doute parce qu'au delà de son charme désuet, il a quelque chose d'intemporel voire même d'universel, une qualité dont Greenery Street est dépourvu, pour moi.