Dallas Buyers Club

au tribunal de San Francisco où le juge est désolé de rejeter la requête de Ron, mais la loi est la loi, même si elle est mal faite   

Sur les 30 premières minutes l'ombre du pathos planait un peu et puis bon la rencontre avec Ryan change totalement la done.

Pour Mathew McConaughey, je l'ai préféré dans Mud, et La défense Lincoln, il reste très très bon dans ce rôle de Texan, fan de rodeo, il est d'ailleurs né au Texas, et il apporte beaucoup de nuances à ce personnage, j'ai souvent remarqué que les critiques donnent beaucoup plus de poids à des acteurs qui transforment leur physionomie pour des rôles plus physiques, c'est vrai que c'est assez spectaculaire pour ce film, cependant Mc Conaughey m'a beaucoup plus bluffé dans Mud ou dans Killer Joe

ma préférence pour le jeu d'acteur va à Jared Leto, son rôle est très délicat, et il donne une vraie dimension à ce personnage, à la fois par sa présence physique, et à son jeu tout en subtilité,
il faut reconnaitre que leur rencontre placée sous l'ambiance de l'homophobie est assez explosive, et donne lieu à des échanges plutôt croustillants tout au long du film, le personnage de Ron, plutôt anti-pathique évolue assez bien à partir du moment ou il entre en résistance, et qu'il rencontre Ryan. à cela dit j'aime bien les cotés fantaisistes de Ron, en effet faire co-habiter l'image du prêtre (la scène ou il passe la frontière mexicaine, le coffre remplit de médocs) avec ce type raciste et homophobe, drogué et alcoolique à de quoi faire sourire.

J'ai trouvé le scénario plutôt original car il retrace vraiment bien l'émergence de la maladie dans les années 80, tous les stéréotypes liées à cette maladie et sa méconnaissance, l'abyssal fuite en avant des pouvoirs publics face à cette carence, c'est très très bien traité.

Au niveau des soins, j'ai même eu l'impression que c'étaient les malades eux mêmes, qui étaient à l'origine de l'expansion des traitements alternatifs en refusant de prendre l'AZT, pour faire un sacré pied de nez au labo pharmaceutique, au final même si on trouve cela injuste cette décision de justice, je n'ai pas été étonnée car il reste difficile d'attaquer les institutions, d'autant plus que Ron reste dans la totale illégalité, et on comprend très bien pourquoi il le fait, ce film pose vraiment des questions sur les libertés individuelles dans un pays qui visiblement les prônent mais qui sait très bien les renier quand elles dérangent le grand capital.

Sur un autre point, ce film reprend les idées sur l'exploitation pharmaceutique des labos à des fins financières plutôt qu'a visée thérapeutiques et les carences en matière de recherche et les problématiques éthiques liées à la recherche et l'expérimentation humaine, bref sujet chaud bouillant.

où Rayon va voir son père.
Rayon s'est habillé en homme, très sobrement et son père le remercie pour cela.
La façon dont il lui annonce qu'il a le SIDA avant d'éclater en sanglot "I'm so sorry dad" m'a vraiment émue.
Jared Leto est superbe dans cette scène.

Concernant ce dernier, j'ai aimé la scène avec son père qui est très touchante.