Forum des amoureux de la littérature et de la culture anglaise |
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| R-J Ellory | |
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Laly Mad Hatter
| Sujet: R-J Ellory Mar 23 Fév - 11:02 | |
| Seul le silence m'a été offert pour Noël, mais comme ma PAL était déjà conséquente et que, avouns-le, je n'étais pas plus emballée que ça par l'histoire, je l'ai gentiment mis de côté (oui je sais : pas sympa pour l'amie qui me l'avait offert...) Or mon cher et tendre était en mal de livre (quel peine de le voir déambuler, le pauvre, à soupirer longuement quand il s'est rendu compte qu'il avait lu tous les Agatha Christie que nous possédons, et que le nouveau Robin Hobb n'avait pas encore été traduit... mais je m'égare), je lui ai prêté "mon" (on fait comptes à part, mais les livres deviennent biens communs. vous suivez toujours?) livre. Qu'il a dévoré. "chéri, je..." "chuuuuuuuuuuuuuuuuuut je lis". ça a failli se finir en hôtel du cul tourné, cette histoire. "ce livre est très bien, tu dois vraiment le lire". Donc le-dit livre a atterri au sommet de ma PAL et il y a 2 semaines, je l'ai commencé... Comme dire? ce livre était vraiment très bien. D'abord le résumé : "Seul le silence" est un serial killer. L'action se déroule en 1939 dans un village de Géorgie, confronté à des meurtres de petites filles. Au fil des pages nous suivons Joseph, le narrateur, depuis ses douze ans jusqu’à sa vie d’adulte en tant qu’écrivain. Ces meurtres jamais élucidés le poursuivent, l’obsèdent et envahissent peu à peu toute sa vie. Sur fond de guerre en Europe, de racisme et d'antisémitisme aux Etats-Unis, ce roman d'une écriture très maîtrisée se lit d'une traite. L'atmosphère de ce village du fin fond de la Géorgie ainsi que du New-York créatif d'après-guerre à Brooklyn est très bien rendue et en fait une véritable chronique sociale animée. De grandes qualités pour ce roman d'un auteur britannique traduit en français pour la première fois.(je ne suis pas à l'origine de ce résumé. Je l'ai trouvé ici : http://www.librairiesfontaine.com/index.php?page=livre&id=520&lib_id=7) L'écriture ne m'a pas permis de le dévorer, j'étais donc assez frustrée de ne pas pouvoir le lire aussi rapidement que je le voulais. J'ai soupçonné presque tout le monde pendant l'histoire, essayant de comprendre les motifs, de recouper les éventuels alibis. Parce que les meurtres de ces petites filles étaient odieux et cruels. Et que la peine du jeune Joseph était telle que j'avais envie de le soulager de ce fardeau. je n'ai pourtant pas trouvé l'atmosphère du livre opressante, comme cela peut arriver avec certains romans policiers, qui vont jusqu'à vous mettre mal à l'aise. Il n'y a pas de héros dans ce livre, pas de grande scène, juste une histoire à la narration sobre, posée, mais qui donne quand même d'aller au bout le plus rapidement possible, afin de connaître le monstre qui a fait ça, et arrêter d'être assaillie par les doutes. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: R-J Ellory Mar 23 Fév - 16:22 | |
| Merci pour cette présentation Laly . Je n'ai encore rien lu de cet auteur mais j'ai offert Vendetta à une amie parce que je trouvais le synospsis intéressant. Elle ne l'a pas encore lu mais je suis curieuse de savoir ce qu'elle en aura pensé et je me demande si je ne vais pas le lire après, Seul le Silence a l'air intéressant aussi . |
| | | adtraviata heroine in training
| Sujet: Vendetta Mar 12 Jan - 15:58 | |
| Ca commence dans les rues de la Nouvelle-Orléans, une fin de mois d’août torride comme la sulfureuse ville de Louisiane. Après une introduction qui peut sembler très longue – mais quel art de planter le décor et de faire ressentir l’ambiance – voilà que Ellory braque sa caméra sur une petite ruelle et zoome sur une superbe Mercury Turnpike Cruiser de couleur bordeaux, un modèle rare des années 1950. Dans le coffre de cette voiture, on retrouve le cadavre d’un homme sur lequel on semble s’être acharné à coups de barre de fer. Son coeur a été découpé et replacé dans sa poitrine, détail macabre qui éveillera les soupçons du flic local d’abord chargé de l’enquête. Mais dès que Verlaine essaye d’identifier les empreintes du mort, il comprend – ou plutôt on lui fait très vite comprendre que l’enquête relève carrément du FBI (et limite du secret d’Etat). Le FBI déploie les grands moyens. De grands moyens totalement inefficaces jusqu’à ce que Perez se présente spontanément et exige la présence de l’agent Hartman pour se confier…
Ellory semble alors digresser en nous racontant la vie personnelle et professionnelle compliquée de Ray Hartmann, agent au service de la justice, lui-même originaire de la Nouvelle-Orléans… Mais c’est pour mieux préparer la confrontation entre Perez et Hartmann. Une longue confession où on a du mal à ne pas ouvrir de grands yeux devant les méthodes, l’organisation et les violences commises : vous me pardonnerez d’être une fille assez naïve, j’avais beau ne pas pouvoir m’empêcher de penser au film de Coppola, Le Parrain, j’étais quand même médusée devant le sang-froid et l’absence totale de remords de Perez. La famille, l’honneur, des valeurs que tout le monde peut partager mais qui sont ici complètement tordues pour être mises au service d’intérêts gigantesques et totalement illégaux, bien sûr, mais dans lesquels de hauts personnages de l’Etat sont impliqués. C’est tellement bien tordu qu’on aurait bien tendance à éprouver de l’empathie pour ce monsieur Perez qui a somme toute passé une bonne partie de sa vie tranquille, presque pépère. Jusqu’à ce que, chaque fois, un nouvel épisode dans l’escalade de la violence revienne vous doucher bien glacé. Ellory nous distille tout cela avec un art machiavélique. Jusqu’au retournement de situation final où tout s’accélère soudain, vous n’avez pas le temps de vous retourner que… surprise ! Même si j’avais deviné un tout petit morceau de l’affaire, comme dans Seul le silence, mais ça ne m’a pas empêchée d’être bluffée !
Outre cet art de dessiner une ambiance et de dérouler une histoire apparemment convenue, connue d’avance mais dont tous les morceaux se reconstitueront à la fin (sous vos yeux ébahis), j’ai bien aimé le thème du double qui traverse tout le roman. Annoncé par la constellation des Gémeaux dessinée sur le dos du cadavre retrouvé dans le coffre de la fameuse voiture, il se décline de bien des manières, notamment à travers des « couples » d’amis, de frères, de frère et soeur, de collègues (Schaeffer et Woodroffe, les deux du FBI) sans oublier bien sûr le lien étrange et fascinant qui unit Perez et Hartmann. Un autre thème récurrent chez Ellory, celui de l’identité, de l’importance de se construire dans cette Amérique qui vous demande d’être quelqu’un, une question qui traverse autant Hartmann que Perez, comme les deux faces d’une même pièce. Le tout sur l’arrière-plan d’une ville présentée comme celle de tous les dangers, La Nouvelle-Orléans, le point de départ et d’arrivée de ce roman qui nous aura menés aussi de Cuba à New York en passant par Las Vegas et Chicago. Un périple humain et « historique » époustouflant. |
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| Sujet: Re: R-J Ellory | |
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| | | | R-J Ellory | |
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